Review pilot – The Third Day avec Jude Law, on continue ou pas ?

Le pilot de The Third Day a été diffusé le 14 septembre par HBO, Sky Atlantic, et en France par OCS. La série met en scène Jude Law dans un univers aux débuts angoissants, et qui devrait se révéler terrifiant. Composée de six épisodes d’une heure diffusés chaque semaine et un épisode spécial, la mini-série est découpée en deux parties qui changent de protagonistes et donc d’acteur principal au bout de trois jours, soit trois épisodes. 
Jude Law est le personnage que nous suivons dans la première partie « Summer » (été) tandis que Naomi Harris reprend le flambeau pour «Winter » (hiver). Chaque partie suit l’arrivée d’un personnage sur une île au large des côtes anglaises et accessible seulement à marée basse, quand la route est dégagée. Lorsque Sam (Jude Law) arrive sur l’île, un festival d’été se prépare.
Chose surprenante : un épisode spécial de douze heures, filmé en direct et intitulé « Autumn » devrait servir de transition ! 
Alors, que vaut le pilot de The Third Day ? 

  • Une mise en scène dynamique et dérangeante

La série est en partie produite par Punchdrunk, une compagnie de production de théâtre interactif, qui est venue mettre sa touche, que ce soit dans la photographie, la mise en scène ou le découpage des actions. Et cela se sent dans cette mise en scène dérangeante qui fait se poser des questions au spectateur sur le déroulement des événements. 
Au visionnage, on remarquera que certaines actions semblent se combiner, pour intensifier l’expérience du personnage. Par exemple, Sam est dans l’auberge. Pendant quelques secondes, on le voit errer dans les rues, puis il est de nouveau dans l’auberge : on comprend qu’il ne sait pas exactement quoi faire, il hésite, se pose des questions.
A certains moments, on n’est pas sûr : est-ce un rêve, une hallucination ou la réalité ?

  • Une atmosphère d’angoisse qui s’installe très efficacement

Ce qui est frappant avec ce pilot, c’est de constater à quel point il devient prenant rapidement. Pendant les cinq premières minutes, on regarde en essayant de saisir l’univers, comme à chaque fois qu’on commence une nouvelle série. Les cinq suivantes passent en un clin d’oeil tant on a tout à coup été saisi par une intrigue qui commence violemment, et nous voilà ensuite en train d’observer ce personnage migrer inconsciemment dans un univers dont on sent qu’il est dangereux. Les scènes ont fait mouche : notre curiosité est piquée au vif, et avec elle, un autre sentiment est né, de l’angoisse !
Angoisse qui va continuer à monter en intensité de manière très subtile, avec une efficacité née du peu d’éléments qui étaient ce sentiment de crainte. Tout a l’air normal, et en même temps, rien n’a l’air normal. Le spectateur, avec sa distance supplémentaire par rapport au personnage, le sent instinctivement.
On note que cette angoisse est intensifiée par le fait qu’elle retombe parfois, apportant un sentiment de sécurité factice, de doute sur l’aspect malveillant de l’île : par exemple avec l’aubergiste candide ou la touriste américaine qui semble venue de son plein gré. Lorsque l’angoisse revient, elle revient par conséquent d’autant plus fort, avec des personnages toujours très crédibles et un Jude Law qui s’efface au profit du personnage de Sam.

  • Une photographie très belle et une atmosphère attirante

Enfin, un autre des points forts de ce pilot et probablement de la série est son atmosphère attirante tout en suscitant paradoxalement la méfiance. Ces côtes grisâtres, ces grands espaces vides, ces intérieurs cosy, ces tons bruns de bois chaud et ces verts intenses installent le spectateur dans un lieu qu’il connaît sans connaître : ces endroits ruraux qui semblent connectés à la nature mais un peu trop isolés d’une civilisation rassurante. Il y a une véritable atmosphère de nature hostile, avec cette route noyée sous les flots, aussi belle à voir de face, barrant l’horizon, que de haut, serpentant sur la mer, seul passage vers la liberté, ou la fuite… 
Les déguisements du festival, aperçus brièvement par la vitre de la voiture, ont cet aspect viscéralement angoissant, vaguement païens, avec ces robes de moine et ces figures déformées en toile de jute. Il en va de même pour cette fête, dans le pub, le soir, où trop de promiscuité et où tout le monde porte du vert laissent une impression désagréable, comme ce sentiment que tout est orchestré et préparé, cet aubergiste candide qui voit du bon chez tout le monde… Sans oublier d’autres éléments pour lesquels nous vous laissons la surprise.

  • Alors on continue The Third Day ?

C’est un grand oui ! Faut-il encore l’expliquer ?! Regardez et vous comprendrez…

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