[Calendrier de l’avent – Jour 9] Euphoria : notre avis sur le premier épisode spécial !

Diffusée en 2019 sur HBO Max, la première saison d’Euphoria s’est achevée sur un cliffangher après une séquence tout simplement magistrale. Depuis, nous attendons patiemment la suite de la série. Si une saison 2 a été confirmée depuis plusieurs mois, la crise sanitaire a considérablement ralenti le processus de production… Pour nous faire patienter, deux épisodes spéciaux sont diffusés ce mois-ci. Vous avez pu découvrir le premier épisode un peu avant la date annoncée (fixée au dimanche 5 décembre) ce samedi et de notre côté, nous voulions revenir sur cet épisode réalisé en période de Covid-19.

Attention, risque de spoilers.

Episode réalisé en période de Covid-19, ça veut dire quoi ? Ca veut dire gestes barrières, distances de sécurité… A mesures exceptionnelles, format exceptionnel : Euphoria nous plonge dans un huis clos aussi intense que fascinant. Si le format surprend de prime abord, on se rend rapidement compte que cet épisode entièrement focalisé sur le personnage de Rue (Zendaya) s’ancre parfaitement dans la continuité du show. La saison 1 s’achevait sur une rechute de Rue après que Jules ai quitté la ville, nous laissant en suspens sur l’état du personnage. Cet épisode répond à certaines de nos questions : Rue est en vie, mais son addiction à la drogue lui pèse et Jules lui manque. Pour le reste, l’épisode n’est ni plus ni moins qu’une longue et passionnante discussion entre Ali (Colman Domingo) et Rue dans le Frank’s Restaurant.

L’exercice du huis clos est délicat et ambitieux, pourtant, Euphoria parvient, sans surprise, à relever le défi haut la main. Certes on ne retrouve pas le rythme habituel de la saison 1, mais la pâte créative est bien la même. Récompensée pour son esthétique et plus particulièrement pour sa photographie, cet épisode, entièrement filmé au 35MM est (une nouvelle fois) une œuvre artistique à elle seule. Beaucoup ont remarqué, entre autre, une référence au tableau d’Edward Hopper Nighthawks (traduit Oiseaux de nuit en français) avec notamment ce plan de l’épisode :

Mais la métaphore entre la série et l’œuvre de Hopper ne s’arrête pas là. Cette peinture de 1942 traduit à la fois des thématiques maintes fois exploitées par Hopper, mais aussi par la série, plus profondément encore dans cet épisode. En effet, la solitude, la vulnérabilité humaine, l’amour et même la mort sont des sujets traités dans les deux œuvres et Euphoria a su exploiter ces similitudes avec sensibilité dans cet épisode spécial. Nous sommes témoins des craintes et contradictions de Rue. Comme sur la peinture d’Hopper, Rue explique plusieurs fois ne pas voir d’échappatoire à son désespoir. Avec cet épisode, la série traite en profondeur les effets de la drogue mais aussi ses conséquences. Nous avons notamment l’occasion d’en apprendre plus sur Ali, sur son passé, mais aussi sur les conséquences que son addiction a sur son présent bien qu’il ne se drogue plus depuis plusieurs années.

La construction globale de l’épisode, en terme de rythme, de montage, et d’écriture est extrêmement bien pensée. Les non habitués du format seront peut-être un peu plus sceptiques, mais le fait est que nous sommes plongés dans une discussion absolument passionnante et prenante, mais aussi intéressante. Le tout est porté par deux acteur.rices, et si celui de Zendaya n’était plus à prouver suite à la saison 1, nous sommes extrêmement heureux de découvrir davantage le talent de Colman Domingo. Le duo est d’une justesse incroyable et la sincérité qui se dégage de leur acting nous fait complètement oublier le temps qui passe. Réalisé par Sam Levinson (créateur, scénariste et réalisateur de la série), ce premier épisode spécial avant la saison 2 est certes plus sobre à première vue, mais tout aussi intense que les autres si on s’y attarde assez longtemps. La psychologie des personnages a toujours été une priorité dans Euphoria, cet épisode est donc, finalement, probablement l’un des plus pertinent de la série.

Une heure enfermé dans un diner ? Nous, pour Euphoria, on y retourne volontiers. Cet épisode est, à l’image de la série, parfaitement réalisé et exécuté mais aussi extrêmement sensible et important. Le seul problème : c’est qu’on en veut toujours plus. Rendez-vous le 24 Janvier pour l’épisode centré sur le personnage de Jules (Hunter Schaffer), nous, on ne le loupera pas !

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