Les Disparus de la Forêt Noire : l’avis de la rédac’ sur la mini-série !

Diffusée les jeudis 5 et 12 janvier sur TF1, Les Disparus de la Forêt Noire a rassemblé en moyenne 4,5 millions de téléspectateur·ices. Un succès mérité ? Réponse.

 

SPOILERS ALERT :
Cet article contient des éléments importants de l'intrigue.

Les Disparus de la Forêt Noire est une fiction policière qui a remporté le Grand Prix de la Série Francophone Dramatique de Télévision au Festival du Polar de Cognac 2022. D’origine française, allemande et belge, elle est issue d’une coproduction entre TF1, Banijay, Fiction’Air, RTBF et Belga Productions. D’abord diffusée en Belgique en novembre dernier, elle a fait son apparition chez nous jeudi 5 janvier dernier et s’est achevée ce 12 janvier dès 21h10 sur TF1. Au total, elle aura réuni plus de 4,5 millions de téléspectateur·ices devant leurs écrans, soit un bilan très positif pour une série de prime-time sur la première chaîne.

Décrit par l’un de ses producteurs, Nagui Fam, comme « un thriller (…) [qui] intègre [des] notions de frissons, inquiétude et suspense », Les Disparus de la Forêt Noire met en scène la juge Camille Hartmann, campée par Hélène de Fougerolles (Balthazar), qui aide à résoudre une enquête criminelle menée par la police allemande représentée par l’inspecteur Erik Maes (Grégory Fitoussi, Engrenages) et le capitaine Franz Agerland (Tchéky Kario, Les Combattantes). Un an auparavant, Camille avait été victime d’un accident de la route et n’a aucun souvenir de ce qui lui est arrivé.

Au cœur de l’intrigue, un sujet d’actualité, lourd et engagé. Si vous l’avez manquée, la série est disponible dans son intégralité, à savoir 4 épisodes de 50 minutes, sur la plateforme Salto.

Alors que vaut la série ? On vous fait le bilan.

Un thriller à l'atmosphère glaciale

Grégory Fitoussi, Natalia Dontcheva, Tchéky Kario - Les Disparus de la Forêt Noire
©TF1

La mise en situation nous plonge dans l’ambiance : l’hiver, la neige, les cadavres. Au commencement, nous nous attendons à un polar classique mais nous comprenons rapidement que nous sommes face à un thriller sombre. Pourtant un indice nous était donné dans le titre : « La Forêt Noire ». Et il n’y a pas que la forêt qui est noire dans cette série à l’atmosphère glaciale. Les thématiques abordées le sont également et sont exprimées au travers d’une réalisation soignée, à la colorimétrie froide et bleutée. De plus, la bande-son quelque peu rétro est inquiétante à souhait au son des guitares électriques de Louis Bertignac. Au final, le show n’est pas sans nous rappeler les séries policières nordiques et le développement du projet en coproduction franco-germano-belge ne doit pas être étranger à ce résultat.

Un format efficace

Hélène de Fougerolles, Astrid Whettnall, Grégory Fitoussi, Tchéky Kario - Les Disparus de la Forêt Noire
©TF1

Vous l’aurez sans doute remarqué, les séries raccourcissent de plus en plus. Là où il y a encore quelques années, les shows policiers pouvaient contenir une dizaine d’épisodes, puis 8, puis 6, Les Disparus de la Forêt Noire propose 4 épisodes de 52 minutes. Et c’est juste ce qu’il faut pour raconter cette histoire. En effet, chaque épisode nous emmène ailleurs et évite ainsi la redondance -et par conséquent, l’ennui. L’intrigue avance sans trainer, les suspects ne se multiplient pas à chaque épisode comme dans d’autres shows où le suspense est interminable… En bref : la série sait où elle va. Mention spéciale à l’épisode 3 qui brouille les pistes : présenté comme un épisode de conclusion, nous pensons qu’il va nous amener le dénouement partiel de l’intrigue mais c’est tout le contraire qui se passe puisqu’un twist vient changer la mise et relancer les cartes. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises !

 

Une série qui ne laisse pas indifférent·e

Hélène de Fougerolles - Les Disparus de la Forêt Noire
©TF1

En effet, les révélations s’enchaînent dans le dernier épisode et ne nous laissent pas indifférent·es. Les thématiques abordées dans le show sont sérieuses et engagées : violences conjugales, viol, misogynie au travail… La série est une véritable plaidoirie pour les femmes victimes d’abus en tout genre. Et d’injustice. Cela nous fait réfléchir. La justice serait-elle du côté des hommes ? Dans le troisième épisode, les policiers se retrouvent contraints de défendre un prédateur sexuel face à sa victime qui crie vengeance. Et quelque part, nous aussi sommes en train de crier notre révolte avec les manifestant·es devant le palais de justice dans le dernier épisode. Nous voulons agir également mais nous assistons impuissant·es à la haine vengeuse de ces femmes bafouées qui ont choisi de se faire justice soi-même. Le titre initial de la série prend alors tout son sens : Walkyries. Des survivantes, blessées mais des guerrières qui ont appris à se relever et se battre. Lorsque l’ultime épisode s’achève, un message s’affiche sur un écran noir silencieux : « En France, une femme meurt tous les trois jours de violences conjugales. En France, 14% des femmes ont déjà été victimes de violences sexuelles ». Glaçant on vous dit.

Une ambiance froide pour un sujet lourd. Les Disparus de la Forêt Noire est un thriller noir efficace porté par un casting impeccable : Hélène de Fougerolles excelle entre force et fragilité, Tchéky Kario convainc en policier résilient face aux horreurs de son métier et nous compatissons avec Grégory Fitoussi, cet homme sûr de lui sur le plan professionnel mais désabusé sur le plan personnel. S’ajoutent à cela une réalisation esthétique et une intrigue prenante aux thématiques engagées et nous tenons une recette réussie.

Notre note :

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