Westworld : l’avis de la rédac’ sur la saison 4 !

Après une troisième saison chaotique, la saison 4 de Westworld était attendue au tournant. Que vaut-elle ? Voici notre avis sur la question.

SPOILERS ALERT :
Cet article contient des éléments importants de l'intrigue.

Westworld sait faire attendre ses fans. Après deux ans de patience, celles.ceux-ci ont enfin été récompensé·es ! La quatrième saison de la série de science-fiction dystopique a été diffusée cet été du 26 juin au 14 août sur la chaîne câblée américaine HBO. Chez nous, elle était visible en J+1 sur OCS.

Malheureusement, la saison 3 avait tellement déçu le public que les téléspectateur·ices n’ont pas suivi le mouvement et la série enregistre ainsi ses audiences les plus basses depuis son lancement en 2016. En effet, alors que la première frôlait les 2 millions par épisode, aucun épisode de celle-ci n’a atteint les 500 000 vues ! Un très mauvais présage, étant donné que Westworld coûte cher à produire…

Au casting, nous retrouvons toujours les acteur·ices des saisons précédentes : Evan Rachel Wood (Dolores/Christina), Thandiwe Newton (Maeve), Tessa Thompson (Charlotte), Aaron Paul (Caleb), Jeffrey Wright (Bernard), Luke Hemsworth (Stubbs) ainsi que de nouvelles têtes telles qu’Aurora Perrineau (Frankie) ou Ariana DeBose (Maya) et des apparitions plaisantes comme James Marsden (Teddy), Zahn McClarnon (Akecheta) ou Angela Sarafyan (Clementine).

Si vous souhaitez vous remémorer les événements précédents, vous pouvez toujours (re)lire la critique de la saison 3 avant de vous plonger dans celle de la quatrième.

Une quatrième saison rédemptrice

Après une saison 3 chaotique, nous craignions le pire… Il n’en est rien ! Fort heureusement, les showrunners Lisa Joy et Jonathan Nolan ont redressé la barre et ont su remonter cette nouvelle salve d’épisodes au niveau des deux premières saisons. Tout d’abord, certains personnages développés de façon bancale la saison précédente ont enfin la profondeur qu’ils méritent. Nous pensons notamment à Maeve et Caleb.

Maeve (Thandiwe Newton) et Caleb (Aaron Paul)
©HBO

De plus, Joy et Nolan ont cessé d’utiliser une narration linéaire classique en réintroduisant les sauts dans le temps pour notre plus grand plaisir ! Quel bonheur de se perdre à nouveau dans les méandres des différentes timelines proposées et de réfléchir à quand se déroule l’action ! En effet, la force de cette série est qu’elle fait de nous un téléspectateur actif, et non passif. A nous de reconstituer le puzzle !

Tel est pris qui croyait prendre

En ce début de saison 4, nous comprenons rapidement que les joueurs sont devenus les jouets. En effet, Charlotte Hale a créé son empire et l’a basé sur la toute puissance des androïdes et sur l’esclavage des humains. Désormais, le monde réel est devenu un parc Westworld grandeur nature et l’humanité s’est faite lobotomiser.

Charlotte Hale (Tessa Thompson)
©HBO

A force de sous-estimer les machines et d’en faire leur loisir, les humains se sont faits prendre à leur propre jeu ! Un retour de manivelle bien senti avec aux commandes une Dolores Christina pas très au courant de ce qui se trame réellement… Au final, les robots ne feront pas mieux que les humains et finiront par s’entretuer puisque comme le dit cette citation citée à de multiples reprises cette saison : « Nous sommes le reflet de ceux qui nous font ». Une question nous traverse alors l’esprit : sommes-nous condamnés à répéter les actes de nos prédécesseurs ?

Entre philosophie et métaphysique

Comme à son habitude, Westworld ne nous laisse pas de marbre et nos neurones sont en ébullition ! Cette nouvelle saison apporte son lot de questions philosophiques et métaphysiques, en gardant bien évidemment les thèmes récurrents abordés dans les saisons précédentes. Ainsi, la question du libre-arbitre reste présente mais sous un angle différent : notre vie est-elle toute tracée ? Décidons-nous vraiment de nos choix si nous reproduisons le même schéma que nos ancêtres ? Mais d’autres pistes sont explorées… L’épisode 5, intitulé Zhuangzi, met les pieds dans le plat : il s’agit d’un recueil fondateur du Taoïsme qui stipule la spontanéité des hommes et la libération du monde humain de ses normes, de ses conventions et de ses technologies. Ça vous parle ? Mais la plus basique des interrogations métaphysiques revient à William : qui suis-je ? Son identité le travaillera toute la saison. Lui découvrira qu’il est son propre meilleur allié tandis que Dolores réalisera qu’elle est sa pire ennemie (en la personne de Charlotte).

William (Ed Harris)
©HBO

Qu’est-ce qui définit un être conscient ? Cette question est symbolique dans l’univers de Westworld. Si Charlotte peine à reproduire parfaitement l’image qu’elle se fait de l’humanité, c’est parce qu’elle ne saisit pas ce qui fait des humains des humains. Leur folie, leur conscience, leur imprévisibilité, leurs émotions… Avec leurs plus sombres à côtés et leurs noirceurs. Qui les pousse parfois à commettre l’irréparable, même s’ils continuent à vivre dans le souvenir des autres. En cela, ses androïdes sont finalement devenus humains… Et à l’inverse, les humains sont complétement matrixés (parce que oui, nous pensons fortement à Matrix dans cette saison) dans leur routine et leur docilité. Charlotte, avec son complexe de Dieu (la ville s’appelle Olympus, comme le Mont Olympe, ndlr), a ainsi complétement perdu le contrôle sur ses créations qui ont choisi leur propre voie… Mais attendez, cela s’appelle le libre-arbitre, non ?

Une esthétique significative

Certes, Westworld est une série très soignée visuellement et musicalement. Mais ce sens de l’esthétique ne sert pas qu’à faire joli : il est significatif. En plus d’avoir son importance, l’esthétique nous donne des indices sur l’intrigue. Par exemple, si vous regardez le générique, vous savez que celui-ci évolue au gré des saisons. Cette année, il tourne autour de la genèse d’une mouche. Et cette mouche, c’est l’insectoïde créé par Charlotte qui va lui servir à lobotomiser les humains ! Ce n’est pas tout. Aviez-vous remarqué que l’architecture de la fameuse tour de Charlotte est reprise dans toute la ville par la forme des lampadaires ? Ou qu’au pied de celle-ci se trouve le labyrinthe vu dans les premières saisons ? Ou même que cette tour est tenue par une toile, tel un insecte prédateur qui capture sa proie… Et que par son emplacement, cette tour nous rappelle la statue de la Liberté… avec une signification inverse bien sûr.

Bernard (Jeffrey Wright) et Stubbs (Luke Hemsworth)
©HBO

En outre, les couleurs sont porteuses de sens également : le bleu (couleur froide) domine dans le monde virtuel de Dolores ; le jaune-orange (couleur chaude, vivante) reflète le monde réel où l’on retrouve Bernard et Stubbs ; et la tenue rouge finale de Charlotte nous indique qu’elle a du sang sur les mains. Notons d’ailleurs que lorsqu’elle détruit sa perle, elle ôte toute apparence humaine d’elle : elle se met ainsi à nu au sens propre car la protagoniste assume enfin pleinement qui elle est. N’oublions pas de saluer le talent de Ramin Djawadi qui nous offre depuis 4 saisons une bande-son magnifique, avec des arrangements qui rendent certaines des reprises identifiables à la série, comme par exemple Video Games de Lana Del Rey à la fin du premier épisode ou Perfect Day de Lou Reed dans l’épisode 5 lorsque Charlotte stoppe des humains dans la rue pour en faire ses marionnettes. Notez l’ironie du choix de la chanson : « Jour parfait » en français… Quand on vous dit que chaque détail a du sens !

Dolores, unique maître du jeu

Celle par qui tout arrive depuis le début. La première androïde à se souvenir et prendre conscience d’elle-même. Désormais, Dolores est devenue Dieu. Dans cette saison, on nous la présente sous les traits de Christina, une scénariste au quotidien morne et répétitif qui aspire à comprendre la vérité sur ce qui l’entoure. Grâce à l’aide du revenant Teddy que l’on a plaisir à retrouver, elle découvrira que le monde qui l’entoure n’est qu’une matrice dans laquelle elle évolue… ou plutôt qu’elle commande. Un twist final bien amené que nous n’avons pas vu venir et qui explique beaucoup d’éléments la concernant depuis le premier épisode de cette saison.

Dolores (Evan Rachel Wood)
©HBO

Au final, Charlotte la déconnecte de ce monde virtuel pour la brancher au Sublime et bien que les humains et les androïdes aient échoué à survivre, Dolores décide de laisser une dernière chance à son espèce : un test grandeur nature là où tout a commencé… Westworld. Que nous réserve-t-elle pour la fin du jeu ? Espérons que HBO renouvellera la série pour une ultime saison afin d’avoir les réponses à nos questions.

En renouant avec la recette qui nous a fait aimer la série, les créateurs nous régalent avec cette quatrième saison qui repent les péchés de la précédente. Avec une réalisation toujours aussi soignée et un casting toujours aussi excellent, Westworld nous entraîne dans les méandres tourmentés et philosophiques d’un monde qui n’en est plus un. Le show étant prévu sur 5 saisons, nous croisons les doigts pour son renouvellement prochain !

Notre note :

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