En cette soirée d’été, c’est une jeune femme élégante, pétillante et avenante que nous rencontrons pour réaliser cet entretien qui durera près d’une heure. En effet, Axelle Dodier aime son métier et ça se voit ! Dans Ici Tout Commence, elle campe Kelly, une élève prodige au caractère bien trempé. Nous, nous avions envie de découvrir qui était son interprète, Axelle. Dans cette première partie d’interview, la comédienne évoque pour nous la série, entre anecdotes et confidences.
Comment a débuté l’aventure Ici Tout Commence pour toi ?
En passant des castings. Mon agent m’a proposé Ici Tout Commence, j’ai d’abord passé un premier casting puis un call back. Par la suite, on m’a appelée pour me dire que j’avais obtenu le rôle de Kelly alors qu’initialement, j’avais passé les essais pour le rôle de Célia (personnage finalement tenu par Rebecca Benhamour, ndlr).
Pourtant, Célia et Kelly n’arrivent pas au même moment dans la série…
Non effectivement ! En fait, mon personnage était censé apparaître au début de la série comme tous les autres mais je ne sais pour quelle raison, son arrivée et celle de sa mère ont été retardées de quelques mois.
Est-ce qu’il a toujours été prévu de faire de Kelly une élève de l’Institut Armand ?
Cela avait été fortement évoqué donc je savais que ça allait arriver mais avant, je pense qu’il fallait faire mes preuves et montrer que le personnage fonctionne. En tout cas dès le départ, c’était écrit dans les textes qu’elle aimait la cuisine donc je m’y attendais.
Quelle intrigue as-tu préféré tourner et pourquoi ?
Hum… (Elle réfléchit) Une de mes préférées, c’est celle qui a été diffusée en juin avec la Cheffe Lenglart sur le thème de la manipulation. J’ai vraiment beaucoup aimé cette intrigue. Déjà, je m’entends très bien avec Victoria (Montfort, qui incarne le personnage, ndlr), je la trouve incroyable. Et surtout à jouer, c’était hyper intéressant. En tant que comédienne, je me suis vraiment éclatée !
D’ailleurs, comment abordes-tu les intrigues sensibles auxquelles Kelly a été confrontée (illettrisme, emprise d’une perverse narcissique, …) ?
J’essaie de trouver ce que ça provoque en moi, ce que ça fait résonner. J’essaie aussi d’aller chercher la justesse au plus proche de ce que je peux proposer et si ça touche des choses que je ne connais pas, dans ce cas je me tourne vers un prof de théâtre ou Pascal Barraud, le coach qui nous accompagne sur la série, pour qu’ils m’aident à trouver la piste et à aller au plus près de la vérité.
Ressens-tu une certaine responsabilité à représenter des personnes concernées par ces sujets sociétaux ?
De ouf ! C’est tellement important, surtout ces sujets qui touchent tant de monde, qu’en fait je ne veux pas que ce soit quelque chose de bafoué, notamment sur une série comme celle-ci à une heure de grande écoute où autant de publics différents nous regardent. Je trouve ça essentiel de toucher au plus près de la vérité et si j’ai pu éveiller des consciences alors sincèrement, j’ai gagné mon pari.
Penses-tu que les sujets abordés dans Ici Tout Commence ont un réel impact sur la vie des gens ?
L’art en général, et plus spécifiquement la fiction, est un excellent moyen de faire passer des messages et justement, c’est chouette qu’avec ce genre de programme, au-delà de notre désir de jouer lié à l’amour qu’on porte à notre métier, il y ait quelque chose de plus profond qui s’installe derrière. A savoir que de tels sujets existent, et autant pour les personnes âgées ou les enfants qui nous suivent, on essaie de toucher un maximum de gens tout en les divertissant donc c’est un beau mélange.
Pour divertir les téléspectateurs, Ici Tout Commence propose notamment des épisodes hors-du-commun comme celui de la catastrophe du train le mois dernier. Quels souvenirs en gardes-tu ?
C’était trop bien ! Déjà on a joué dans un autre endroit que d’habitude, ça faisait vraiment colonie de vacances ! On était un petit groupe, c’était vraiment sympa. Le premier jour on a tourné sur un vrai quai avec un vrai train à vapeur et après on est partis jouer sur fond vert. C’était vraiment un moment hors du temps, ce qu’on avait à jouer était génial, on devait être en tension constamment. Et toutes les équipes ont hyper bien géré, que ce soit le maquillage, la coiffure, le décor… Tout le monde était ultra soudé et heureux de faire partie de ces épisodes spéciaux. C’était une parenthèse géniale ! Pendant quelques jours, on n’avait plus l’impression d’être dans Ici Tout Commence mais dans un film d’action ! Les épisodes du bal nous avaient fait cet effet-là également. Bref, les arches catastrophes sont vraiment super car très intenses sur du court terme. Tout le monde dans ce genre d’arche est bien servi et se régale et ça se sent dans le jeu qu’on s’éclate.
Quelle storyline aimerais-tu explorer pour Kelly ?
Depuis que je suis arrivée dans la série, j’ai un souhait pour mon personnage. Au début, c’était une toute jeune fille qui n’avait que 16 ans et par la suite, on l’a vue grandir. Et j’ai comme souhait de la voir continuer à grandir et évoluer, pour qu’elle devienne une jeune femme affranchie qui sait ce qu’elle veut. Alors je ne peux pas dire ce qu’il va se passer pour elle mais on va continuer de la voir évoluer la petite Kelly (rires) !
Justement, qu’est-ce qui attend ton personnage dans les épisodes à venir ?
Sans trop en dire, je me frotte les mains d’avance de jouer ce qui l’attend ! Pour répondre à la question, je dirais : encore une nouvelle palette de Kelly qui se découvre en tant que femme et qui découvre encore plus qui elle est !
Elle a notamment évolué vestimentairement parlant…
Oui, c’était voulu. C’était une ligne directrice car elle venait d’un milieu modeste et en plus de ça, elle n’était pas désireuse de faire attention à son apparence. Elle, elle voulait juste cuisiner, et la mode, ce n’était pas son truc. Son look n’a jamais été le propos en fait. Maintenant, elle a évolué, elle s’habille mieux qu’avant et on va faire en sorte que ça continue. Même si j’avoue qu’au début c’était une catastrophe ! Ça devenait même une blague sur le tournage ! La première année, il y a eu un running gag autour de la jupe de Kelly : c’était une jupe asymétrique en jeans, vraiment très moche, et l’équipe n’arrêtait pas de plaisanter sur le sujet. Par exemple, le réalisateur disait « Alors là on va commencer la séquence avec un gros plan sur la jupe de Kelly » (rires) ! Comme quoi, il y a toujours une marge de progression puisqu’avec la production et le HMC (Habillage-Maquillage-Coiffure, ndlr), on a décidé de faire évoluer Kelly physiquement également. Toujours dans l’optique de sa quête d’identité que j’évoquais précédemment.
Donc les équipes sont ouvertes aux suggestions ?
Oui, oui. Alors évidemment les scénaristes font leur métier avec leurs histoires bien définies, et je ne sais pas tout ce qu’il se dit avec la production, mais j’imagine qu’ils font en sorte que tout le monde soit bien servi et content de ce qu’il y à jouer. Maintenant, si on a des suggestions ou des petites choses qu’on aimerait faire, je sais qu’ils ont déjà été à l’écoute de ce que disent les gens. Je suppose aussi qu’ils s’adaptent à ce qu’ils voient lors des diffusions ou dans les commentaires des téléspectateurs, entre ce qui marche et ce qui ne marche pas. J’imagine qu’ils partent sur une piste -et là je parle vraiment hypothétiquement-, s’ils se rendent compte que ça marche moins bien, ils réajustent et hop, ils partent sur autre chose, en fonction des désirs des comédiens également. Par exemple, si je dis que j’ai très envie de jouer avec telle personne, ils vont me faire tourner davantage avec celle-ci si c’est réalisable.
Et avec qui tu aimerais tourner davantage ?
Dans l’idée j’aime bien tourner avec tout le monde. Ce qui est très bizarre, c’est que dans les histoires on est un peu liés avec tout le monde et à la fois, il y a des gens avec qui je n’ai jamais tourné comme par exemple… Sabine (Perraud, qui interprète Constance Teyssier, ndlr) ! Je n’ai jamais pu jouer avec elle. En plus elle est adorable, elle est d’une beauté incroyable, elle a un talent monstre et je l’apprécie beaucoup donc oui, j’adorerais jouer avec Sabine ! J’adorerais aussi jouer davantage avec Benjamin Baroche (qui incarne Emmanuel Teyssier, ndlr) ou avec Elsa (Lunghini, alias Clotilde Armand, ndlr). En fait, il y a plein de gens avec qui j’aimerais jouer ! En tout cas, je suis très très contente de mes partenaires actuels.
Avec qui as-tu développé une réelle amitié sur le plateau ?
Je vais dire Florence car c’est avec elle que j’ai commencé la série. On est arrivées toutes les deux au même moment dans cette aventure qu’on a prise en cours de route donc on était un pilier l’une pour l’autre. On aurait pu ne pas s’entendre mais ça n’a pas été le cas. Il se trouve qu’instantanément on s’est aimées de suite ! Ça été une évidence, non seulement au niveau professionnel mais aussi au niveau personnel, qu’on s’aimait, qu’on avait envie de jouer ensemble, qu’on aimait partager des moments ensemble, que ce soit dans la série ou dans la vraie vie aussi.
Vous n’avez pas été troublées par votre faible différence d’âge ? (les actrices n’ont que 8 ans d’écart, ndlr)
Alors si, on en a parlé et quand on s’est vues pour la première fois, on s’est demandées si ça allait marcher dans la série. On se disait « Bon, imaginons qu’elle l’ait eu très très jeune, je pense que ça passe » et on se disait aussi que si dans le jeu on y croit, les gens y croiront. C’est un peu comme ça dans le métier de manière générale : si tu crois quelque chose en tant qu’interprète, les gens le croiront. Après, il faut admettre que quand je suis arrivée, j’étais beaucoup rajeunie au niveau du physique, du maquillage et des vêtements. Je faisais très ado. Mais je pense que moi aussi j’ai grandi pendant ces trois dernières années car quand je vois des photos du début, j’ai l’impression que je n’avais même pas le même visage ! C’est comme si j’avais grandi en même temps que Kelly.
En plus de Florence, tu es également très proche de Kathy (Packianathan, qui joue Deva, ndlr)…
Kathy, c’est une évidence ! C’est ce que j’appelle un coup de foudre amical. Je lui ai déjà dit comme ça, que c’était une âme sœur amicale et que je l’aimais d’un amour assez fou. Quand je l’ai rencontrée, j’ai eu l’impression qu’on se connaissait depuis toujours. C’est une sensation qui a dû arriver à plein de gens mais c’est fou quand tu rencontres quelqu’un et que tu te dis que tu l’as déjà vu quelque part comme si ça faisait 10 ans qu’on se connaissait ! Avec Kathy, on adore passer du temps ensemble juste pour faire des choses ou pour ne rien faire du tout, juste pour être ensemble.
Avec qui as-tu le plus de fous rires sur le tournage ?
Tom Darmon ! Oh la laaa, Tom Darmon extrêmement drôle ! Lui, c’est une machine à fous rires ! Il est redoutable. Il y a aussi Corentin (Pellis, qui joue Livio, ndlr). Je n’ai pas beaucoup tourné avec lui mais on se croise sur le plateau. En vrai, il y a beaucoup de gens avec qui on rigole bien : Florence est extrêmement drôle, j’ai des fous rien incroyables avec elle ; avec Kathy on se fend la poire comme jamais ; avec Julien Alluguette (alias Zacharie Landiras, ndlr) qui est un grand ami ; avec Virginie (Caliari, ndlr) qui joue la chef Listrac, elle est terrible ! Ah et je pourrais aussi rajouter Elsa, elle est très drôle également !
Si un bêtisier de la série venait à voir le jour, on y verrait quoi ?
Probablement des gens qui font la sieste parce qu’entre deux scènes, on est épuisés quand on tourne 6 ou 7 séquences par jour. Il y en a qui dorment partout dès qu’ils le peuvent. On verrait aussi beaucoup de café, beaucoup de fous rires et beaucoup de bonne humeur dans les équipes. Tout le monde est vraiment très gentil. Les gens du HMC qui nous coiffent et nous maquillent sont hyper good-vibes. En coulisses, c’est très drôle et il y a parfois de la musique. Mais on peut également croiser des comédiens qui répètent. Ça reste un endroit de travail très rigoureux qui demande beaucoup de sérieux. Il ne faut pas se laisser aller vu qu’on a une grande quantité de texte à jouer en très peu de temps mais dès qu’on rentre dans la machine et qu’on a compris comment ça fonctionnait, on a beaucoup de liberté. On est très choyés, très écoutés et très aimés donc ça devient un peu comme une famille, un endroit dont on connaît les moindres recoins où on revient et où on se sent chez nous avec des gens qu’on aime.
En plus, le cadre de travail semble très agréable !
Le cadre est super beau ! L’été, la cantine est installée dans les jardins et on mange dehors… Et quand on sort du château, on rencontre des gens qui viennent nous voir. D’ailleurs c’était très drôle au début. Pour la petite anecdote, quand j’ai commencé à tourner et avant que mon personnage ne soit diffusé, on devait encore porter les masques. Du coup, quand j’arrivais pour travailler, on me confondait avec Sarah Cheyenne, qui joue Élodie et qui est d’ailleurs une excellente amie à moi. Elle avait une frange et des cheveux bouclés donc dès qu’on s’attachait les cheveux avec le masque, on nous confondait tout le temps et les gens n’arrêtaient pas de m’appeler Élodie ! C’est quand même assez fou, c’est unique ce qu’on vit… Bien sûr j’ai fait d’autres tournages et je ne peux pas comparer ce que j’ai vécu mais Ici Tout Commence, c’est vraiment une aventure incroyable qui me marquera pour toujours !