Kin : 4 questions à Aiden Gillen et Peter McKenna

Le festival Séries Mania s’est achevé il y a peu à Lille. Présentée au Panorama International, Kin est la nouvelle série criminelle de Peter McKenna. Venu présenté sa série lors du festival avec l’un des acteurs principaux de la série, Aiden Gillen, nous avons eu l’occasion de les rencontrer et de leur poser 3 questions sur la série.

Kin, qu’est ce que c’est et de quoi ça parle ? Tout se déroule à Dublin, théâtre des drames qui vont déchirer la famille Kinsella, une famille de truands impliquée dans une guerre de gangs qui va vite dégénérer. Aux commandes de la série : Peter McKenna, qui était déjà derrière la caméra pour la série Red Rock. Et au casting ? Charlie Cox, connu pour son rôle dans Daredevil, Clare Dunne vue dans Le Dernier Duel, mais aussi Aiden Gillen, inoubliable dans Game of Thrones comme interprète de Littlefinger, mais aussi dans Queer As Folk ou encore au cinéma dans The Maze Runner. Venus présenter Kin à l’occasion du festival Séries Mania Aiden Gillen et Peter McKenna ont répondu à 4 questions sur la série. La série était présentée au Panorama International du festival 100% séries et sera prochainement diffusée sur AMC+. Aucune date de diffusion française n’a encore été annoncée pour Kin.

Comment avez-vous (Peter McKenna) décidé d’écrire Kin, et comment vous (Aiden Gillen) avez-vous su que c’était un bon rôle pour vous ?

Peter McKenna : j’étais très intéressé à travailler sur un nouveau projet et sur les gens qui existaient dans ce genre de monde. Ce qui m’a tout de suite marqué, c’est à quel point ces personnes étaient intelligentes et à quel point ces personnes avaient vécues des évènements traumatiques. Dans ce genre de famille, un membre a été en prison, un autre est décédé d’une overdose et je trouvais ça fascinant. C’était également très intéressant de voir des criminels traités comme des stars de télé-réalité en Irlande ; comme les Kardashian : toujours dans les magasines, on leur donne des surnoms, tout le monde sait où iels vont en vacances, les gens les suivent sur Instagram… tout ça m’a donné l’idée d’une famille de la sorte qui serait impliquée dans des affaires criminelles. En plus de cela, j’adore les séries et films de gangsters et dans ce genre de films ou de séries, il n’y a jamais vraiment de conséquence émotionnelle de la violence ; les gens sont tués et enterrés, c’est tout. Ce que je voulais avec cette série, c’était de montrer l’impact d’une personne tuée sur les gens et sur les victimes ; il y a donc des conséquences. Je présume que c’est ça qui a tout commencé, puis il a fallu créer la famille etc.

 

Aiden Gillen : quant à moi, j’aime les drames, j’essaie toujours de travailler dans ce genre de projet. C’est aussi agréable de ne pas avoir la pression d’être le rôle principal, c’est quelque chose que je n’ai jamais vraiment aimé. J’étais aux Etats-Unis quand on m’a présenté la série, on m’a dit qu’elle était à Dublin, que c’était une série basée sur le crime, que le personnage s’appelait Frank ; on ne me l’a pas très bien vendue et quand je l’ai lu, ça m’a semblé beaucoup plus intéressant.. comme cette scène dans l’épisode 2 dans laquelle Frank était face à un mystère – bien qu’il est toujours face à un mystère et avec un peu de chance il continue jusqu’au 8ème épisode ; d’ailleurs, la série aura une deuxième saison ! C’est toujours intéressant de pouvoir tâter le terrain et d’avoir le script de la deuxième saison quand c’est possible, car les scénaristes écrivent en sachant ce que le personnage a fait juste avant et ce qu’il a apporté dans l’histoire et c’est l’occasion de pouvoir exploiter un peu mieux sa personnalité. J’ai aimé la stabilité de Frank, un trait qui est visiblement jusqu’à l’épisode 4 ou 5 quand on remet ce trait de caractère en question en se disant qu’il n’est pas si stable que ça : il donne l’impression d’être calme et serein mais en réalité, il a cette anxiété qui explose ; ce qui est très intéressant.

Vous (Peter McKenna) dîtes aimer les films et séries de gangsters, quelles sont vos inspirations ?

Peter McKenna : il y a Le Parrain, bien entendu. Mais aussi d’autres inspirations comme le film australien Animal Kingdom (2010) qui parle aussi de famille… bon, cela me paraissent assez évidents. Mais en réalité, je vois ça plus comme des drames familiaux, sur des familles de criminel·le·s. Cela parle vraiment de la relation entre les membres de la famille avec ce petit plus sur la criminalité qui va ajouter un poids en plus sur leurs épaules et faire augmenter la pression. Nous avons un casting exceptionnel, leurs performances sont incroyables, les personnages sont poignants et c’est tout ce que je voulais et maintenant nous allons avoir une deuxième saison que nous tournons cet été. Mais pour moi, la famille est vraiment au coeur du propos avec toutes les dimensions et les relations qui vont avec ce thème.

Toute la première saison a été tournée lors de la pandémie, comment cela s’est-il passé ?

Aiden Gillen : j’ai beaucoup travaillé pendant la pandémie, depuis août 2020 après les trois mois de confinement et j’ai eu la chance de ne plus m’arrêter à travailler après ça : ça n’est pas si horrible, bien qu’on se fasse titiller le nez régulièrement mais il faut bien le faire, comme porter un masque, c’est une habitude. C’est surtout le fait de pouvoir retourner travailler quand la plupart des gens ne pouvaient pas qui était vraiment génial. Je pense aux acteur·rice·s de théâtre, aux musicien·ne·s.. n’importe quel métier vraiment, car à part le corps médical et la police, personne ne pouvait vraiment travailler. C’était quand même une sensation incroyable de pouvoir sortir de chez soit et bien que les choses étaient différentes, ça n’était pas non plus complètement différent.

 

Peter McKenna : c’était très particulier car les rues étaient vides, il n’y avait personne autour de nous.. Je ne sais pas combien d’épisodes vous avez pu voir, mais dans le troisième épisode, il y a des funérailles et dans l’épisode 2, il y a une mention comme quoi on ne veut pas de monde aux funérailles et rien lié à la criminalité et ça a été écrit en conséquence des restrictions. Nous avons eu de la chance car au moment où nous filmions, rien de se passait, la police arrêtait les gens pour savoir ce que vous faisiez dehors…

 

Aiden Gillen : l’industrie du film a réussi à avoir ce titre de ‘travailleurs essentiels’ car au final, tout le monde regardait la télé il n’y avait que ça à faire, donc nous avions ce passe droit. Tout le monde restait faisait en sorte d’agir avec beaucoup de précautions car les enjeux étaient importants : si vous débarquiez et que ça mettait le bordel sur le set, c’était beaucoup d’argent jeté par la fenêtre et tout le monde en avait bien conscience et était prêt à faire des efforts pour éviter que ça n’arrive. Mais oui c’était.. fun.

 

Peter McKenna : nous avons attendu deux semaines, nous avons dû arrêter le tournage une fois.

 

Aiden Gillen : c’était peut-être un ou deux cas sur deux cent personnes en quoi, sept mois ?

 

Peter McKenna : oui, et aucun·e d’eux·elles ne sont venu·e·s sur le set, donc nous n’avons pas perdu de temps de tournage et quand nous avons réouvert au moment de Noël, c’était la folie alors que c’était le moment où le taux d’infection de la pandémie frappait le plus dans le monde entier. Nous étions cependant très conscient·e·s des limites que nous avions dans cette saison à cause du COVID et la saison 2 sera donc beaucoup plus ouverte et moins limitée. Certains lieux où nous devions tourner ont fermé à cause du COVID comme cet hôtel dans lequel nous avons dû trouver une solution.. mais malgré ça, nous nous sentions très chanceux·ses de pouvoir travailler, quand on voyait toutes ces personnes qui perdaient leur job, leurs entreprises… chaque jour était une surprise car tout pouvait arriver.

Comment voyez-vous (Aiden Gillen) la place de votre personnage dans la famille ?

Aiden Gillen : mh, comme un espèce de leader réticent ; je ne dirais pas le mot « boss » car c’est un mot assez fort dans le milieu du gang, mais plus comme la personne qui est en charge alors qu’elle n’a pas vraiment envie de l’être. C’était quelque chose de très intéressant aussi, car les autres personnages (les neveux, les enfants) sont impulsifs et ont soif de revanche quand lui sait que c’est la mauvaise chose à faire car cela attire encore plus l’attention de la police mais aussi faire les gros titres et il faut cette personne qui va calmer les gens. L’expérience apporte de la sagesse et je trouvais ça très intéressant.

 

Peter McKenna : au fil des ans, Amanda devient la boss au final.

 

Journaliste : oui, car on la voit commencer à devenir la boss !

 

Peter McKenna : exactement, elle évolue et c’est là que l’aventure commence, car elle commence à faire changer les choses – elle veut venger son fils et sa bataille avec Frank est toute une partie de l’histoire qui est vraiment intéressante.

 

Aiden Gillen : car je (Frank) suis celui qui voit tout ça, qui ne lui fait pas confiance et qui voit qu’elle a quelque chose derrière la tête car personne d’autre ne fait vraiment attention.

 

Peter McKenna : car elle est très maligne et stratège mais je voulais vraiment faire ça, car c’est un monde très masculin et je voulais jouer sur cet aspect, sur sa relation avec son mari qui l’aime mais il ne veut pas qu’elle prenne le dessus.

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