Julien Alluguette nous parle d’Ici Tout Commence et de sa carrière

Alors qu’Ici Tout Commence est au plus haut, nous avons eu la chance de rencontrer un de ses interprètes, Julien Alluguette. Interview.

Julien Alluguette vous est forcément familier : chaque jour, il incarne le chef Zacharie Landiras dans la série à succès de TF1, Ici Tout Commence. Mais ce n’est pas tout ! Vous avez peut-être déjà vu ou entendu ce touche-à-tout au théâtre, au cinéma, à la télévision ou même à la radio. Il joue, il chante, il met en scène, bref, il est inépuisable, et il nous a parlé en exclusivité d’Ici Tout Commence et de sa carrière. Rencontre avec un artiste passionné qui s’émerveille chaque jour de son métier.

Comment a débuté l’aventure Ici Tout Commence pour toi ?

De manière très classique. A la base, j’ai passé des essais pour un rôle sur Demain Nous Appartient. Au final, on m’a réorienté vers Ici Tout Commence car la prod cherchait quelqu’un avec mon profil pour interpréter un jeune pâtissier surdoué à la Michalak ou Grolet. Donc j’ai passé des essais et j’ai été pris. J’étais au festival d’Avignon quand j’ai appris la nouvelle et il se trouve qu’il y avait Florence Coste qui interprète Laetitia dans la série. On a déjeuné ensemble, je lui ai demandé comment ça se passait et elle m’a dit « Franchement trop bien, viens !« . Je l’ai écoutée et j’y suis allé !

Avais-tu déjà vu la série auparavant ?

Non, j’avais seulement vu des petits extraits car je connaissais certains acteurs qui sont dedans comme Fabian Wolfrom (Louis dans la série, ndlr) avec qui j’avais partagé la scène pour la pièce Histoire du Soldat, ou Francis Huster (qui jouait Auguste Armand, ndlr) que j’ai déjà croisé au théâtre. Quand j’ai été engagé sur la série, j’ai rattrapé les 200 épisodes précédents pour me faire une idée de l’énergie, des intrigues, des textes et des collègues que j’allais avoir. J’avais besoin de ça pour m’immerger dans la série et pour arriver un peu plus solide sur le tournage. Certes, 200, c’est beaucoup mais j’étais content d’arriver au 233ème épisode et pas au 700ème parce que là, je n’aurais peut-être pas eu la foi (rires) !

Avais-tu certaines notions de pâtisseries avant d’interpréter Zacharie ?

Pas du tout. Je me suis un peu mis à la cuisine pendant le confinement comme 99 % de Français mais je n’avais pas du tout de notions de pâtisserie. Pour le tournage, j’ai eu pas mal de coachings culinaires assez poussés qui commençaient à 5h30 du matin et qui duraient plus d’une heure. J’en ai notamment eu un avec un chef chocolatier qui m’a expliqué comment tempérer du chocolat. Je mettais le thermomètre, je surveillais le temps, il fallait que ce soit à tant de degrés, c’était vraiment hyper intéressant. Mais de là à dire que ces coachings ont suffi à ce que je fasse des sculptures en chocolat ou une pièce montée, je n’en suis pas sûr (rires) !

Quelle est l’intrigue que tu as préférée tourner ?

J’ai adoré mon intrigue d’arrivée car Zacharie est un personnage présenté comme un jeune prodige de la pâtisserie mais on se rend compte assez vite qu’il cache une double vie. En fait, il est en dépression et il a tout quitté puisqu’il était à Dubaï et là, il se retrouve à vivre dans une espèce de caravane. Puis son ex revient et elle le manipule, il découvre la supercherie, etc. Cette intrigue de départ était très forte !

Julien Alluguette dans le rôle du chef Landiras pour Ici Tout Commence (©TF1)
Julien Alluguette dans le rôle du chef Landiras pour Ici Tout Commence (©TF1)

Ensuite, l’intrigue que j’ai adorée, c’est celle que j’ai eu avec Sabine Perraud (alias Constance, ndlr) et Benjamin Baroche (Emmanuel Teyssier, ndlr) où Zacharie a une aventure avec la femme de Teyssier. Ç’a été un vrai plaisir, déjà parce que tourner avec Sabine était une joie de chaque instant, c’est quelqu’un que j’aime énormément, et en plus, j’adore jouer avec Benjamin avec qui je tourne régulièrement. On a eu des scènes à cheval, des bastons, des cascades, on m’a lancé dans le vide… Il y a aussi eu des scènes très denses émotionnellement parlant qui m’ont sorties du côté technique de la pâtisserie, et ça, c’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé.

Sinon j’ai eu quelques scènes avec Florence Coste qui tenait du registre de la comédie pure et on s’est vraiment marré car on s’entend très bien. A ce stade, on ne travaillait même pas, juste on s’amusait ensemble et c’était très chouette !

Et à l’avenir, qu’aimerais-tu explorer ?

Davantage de noirceur. Les auteurs ont poussé Zacharie vers quelqu’un de créatif et romantique, ce qui est génial parce que je suis un peu comme ça aussi et j’aime le côté « héros de théâtre » de Musset ou Hugo. Mais j’aimerais vraiment explorer le côté un peu plus dangereux et plus noir que peut avoir ce personnage-là. Aller chercher une autre couleur de Zacharie avec des scènes un peu plus poignantes et aussi, retourner vers ses débuts. Retrouver la partie créative du personnage qui au départ disait à ses élèves de sentir la terre et d’observer les nuages. Son côté très artiste qui fait que c’est un pâtissier exceptionnel. En tant qu’acteur, on a envie d’aller explorer tout ce qu’est l’être humain que représente un personnage.

Est-ce que les scénaristes sont ouverts aux suggestions ?

Oui mais pas toujours. Quand on arrive sur la série, ils ont une idée du personnage mais quand l’interprète prend vie, ils réadaptent l’écriture par rapport à ce que tu dégages, à ce que tu proposes et même à ta manière de parler. Par exemple, j’aime bien ne pas avoir une diction très nette dans mon jeu parce que dans la vie de tous les jours, je ne crois pas qu’on discute en sachant pertinemment ce qu’on est en train de dire. Parfois on hésite. J’aime le côté accidenté de la parole donc je mets ça dans ma manière de jouer, que ce soit au théâtre, à la télévision ou au cinéma. Et maintenant je sens que les auteurs ne m’écrivent plus les textes de la même manière, c’est adapté à mon phrasé et ça, c’est agréable.

Pour l’histoire entre Zacharie et Laetitia, c’est Florence Coste et moi qui avons demandé à jouer ensemble. Tous les ans, on a des rendez-vous avec la production qui nous demande avec qui on aime ou aimerait travailler. Comme on est devenus très potes avec Florence, on leur a suggéré de tourner ensemble. C’est là que les scénaristes ont eu l’idée du couple et on en est très heureux !

Quand on voit tes stories et celles des autres acteurs, on se dit que l’ambiance sur le tournage a l’air très détendue. Qu’en est-il vraiment ?

Nous sommes nombreux sur le plateau donc il y a forcément des gens qui se lient plus d’amitié que d’autres. En tout cas, il n’y a pas d’agressivité, personne ne se déteste ! Il y en avec qui tu t’entends très bien sur le plateau mais que tu ne revois pas forcément à l’extérieur et d’autres que tu ne croises pas beaucoup sur le plateau mais avec qui tu es devenu ami. Cela dépend des affinités mais à mon échelle, je prends énormément de plaisir à tourner avec les autres comédiens. Certains sont très drôles, j’ai des fous rires avec eux, et avec d’autres au contraire, on va bosser de façon très intense. Dans tous les cas, il y a de réelles connexions qui se sont créées. Rien n’est fake sur les réseaux sociaux, on n’invente pas une ambiance qui n’existerait pas ! En plus, le lieu de tournage est très agréable, la région est magnifique. On travaille dans un château en Camargue alors franchement, à part les moustiques, ce serait quand même compliqué de se plaindre et un peu indécent.

Tu nous dis que certain·es sont très dôles. Qui ça par exemple ?

Virginie Caliari qui joue Olivia Listrac. Elle est très drôle, je m’entends très bien avec elle et on a de beaux fous rires. Elsa Lunghini (qui interprète Clotilde Armand, ndlr) est également très drôle, on a des fous rires aussi et dès qu’on a une scène ensemble, on se dit ça va être dur et on se prépare psychologiquement ! Elle est redoutable, comme Virginie. Quand je tourne avec elles, c’est un peu compliqué mais dans le bon sens du terme car c’est très agréable (rires).

Qui aurait tendance à être le plus concentré sur le tournage ?

(Il réfléchit) Un avec lequel je n’ai pas beaucoup tourné mais qui a une manière beaucoup plus sérieuse de travailler, c’est peut-être Khaled Alouach qui joue Théo. Et encore je dis ça mais je n’ai pas partagé beaucoup de scènes avec lui…

Et qui serait le plus éloigné de son personnage ?

Catherine Davydzenka qui joue Hortense. Dans la vie, elle ne lui ressemble pas du tout car c’est une fille très jolie et très sexy. Hortense est clairement le personnage qui a le plus de composition : Catherine transforme sa voix, porte de grosses les lunettes, etc. Tout ça part d’une vraie création de personnage qu’elle arrive très bien à tenir depuis maintenant 3 ans. Désormais, elle essaie d’amener de la maturité à Hortense et de la faire évoluer.

En plus d’être acteur, tu es metteur en scène. Actuellement, tu as une pièce qui est jouée au théâtre La Bruyère à Paris. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Les marchands d’étoiles est une pièce que son auteur Anthony Michineau m’a proposé de mettre en scène. On se connaît depuis une dizaine d’années et c’est quelqu’un avec qui j’avais très envie de travailler, et réciproquement. Quand il m’a fait cette proposition, j’ai tout de suite lu et adoré cette pièce d’époque qui se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale dans un entrepôt de tissus. Il avait pensé à une partie de la distribution et de mon côté, j’ai ramené quelques personnes, notamment Axelle Dodier et Mikaël Mittelstadt issus d’Ici Tout Commence (alias Kelly et Greg, ndlr). Mais Mikaël a été pris sur un autre projet entre-temps donc j’ai choisi Julien Crampon (vu dans Demain Nous Appartient, ndlr) qui est extrêmement bon également. La première a eu lieu le 22 mai dernier, il y a une autre date le 5 juin et ensuite on va la jouer tout le mois de juillet au Festival d’Avignon. C’est une pièce que j’ai beaucoup aimé monter, j’adore les acteurs qui sont tous excellents et j’ai eu beaucoup de plaisir à les diriger, ce sont des petites pépites.

Julien Crampon te décrit comme un metteur en scène « calme, rassurant et précis« . Qu’en penses-tu ?

Je suis assez d’accord. J’essaie d’appliquer ce que j’aimerais recevoir moi-même en tant qu’acteur dans la mise en scène. Je ne crois pas qu’il faille être un tortionnaire pour bien diriger et je suis convaincu qu’on arrive à avoir le meilleur des gens quand on les met en confiance, qu’on en prend soin et qu’on les valorise. J’ai envie que les gens se disent « cet acteur est magnifique sur scène, il est vraiment très bon », c’est pour ça que je veux que les comédiens soient au maximum de leur potentiel. Et oui, je suis calme parce que transmettre mon stress à des acteurs qui le sont déjà, je n’en vois pas l’intérêt. En tant que chef d’orchestre, c’est à moi de les rassurer et d’arriver à mes fins en le faisant avec douceur et en leur apportant beaucoup de sérénité plutôt qu’un stress inutile.

D’où te vient cette passion pour le théâtre ?

J’ai commencé à faire du théâtre à l’âge de 8 ans parce que j’étais très timide et c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour regarder les gens dans les yeux et ne pas transpirer des mains quand je leur parlais ! Et aussi, quand j’étais petit, j’avais envie d’avoir un pouvoir magique et je n’ai trouvé que celui-là pour avoir l’impression d’emmener les gens dans un autre univers et en même temps pour vivre plusieurs vies à la fois.

C’est d’ailleurs au théâtre que tu as débuté ta carrière en 2005. Trois ans plus tard, tu décrochais le premier rôle de la pièce Equus. Ressentais-tu une pression particulière à l’idée d’incarner le personnage joué par Daniel Radcliffe dans la version anglaise ?

La pièce se jouait en même temps à Londres avec Daniel Radcliffe mais je n’avais pas spécialement de pression même si je savais que c’était un tournant dans ma carrière. Je débutais et j’étais projeté sur un énorme spectacle dans un théâtre à plus de 1000 places. Disons qu’il ne fallait pas se dégonfler en cours de route, surtout qu’il y avait de la nudité ! Mais il y a avait une super distribution et un metteur en scène formidable, Didier Long, qui est pour moi l’un des meilleurs de la place de Paris. Du coup, je me suis laissé mettre en confiance et j’y suis allé. Après j’ai commencé à faire du cinéma, de la télévision, du théâtre et de la mise en scène. Ce que j’aime, c’est pouvoir jouer sur les différentes couleurs de mon art et devoir toucher un peu à toutes les cordes que représente cet arc de métier, que ce soit la mise en scène, le doublage, le cinéma ou la télé. Tant que je joue ou que je crée, je suis content !

Justement, parlons-en du doublage ! Tu es tout de même la voix française d’Aladdin, parlée et chantée !

C’était super à faire ! Je pense que c’est mon dessin animé préféré donc d’avoir été pris là-dessus, c’est incroyable. On était nombreux à auditionner, je n’y croyais pas du tout ! En même temps, quand Disney France t’envoie un mail pour te dire que c’est toi qu’on a validé pour être le nouvel Aladdin, tu tombes un peu des nues !

Comment es-tu arrivé dans le milieu du doublage ?

Par hasard ! C’est un directeur de plateau qui est venu me trouver, après Equus justement, pour me proposer du doublage mais je n’étais pas convaincu alors qu’il y a plein d’acteurs qui se rueraient sur le doublage ! Je n’ai pas fait ma fine bouche mais je lui ai dit que ça ne m’intéressait pas spécialement et par la suite, on a sympathisé et c’est devenu une plaisanterie entre nous. Puis un jour il me l’a proposé de nouveau et j’ai accepté. J’ai adoré, je trouve ça génial ! Et depuis, je fais beaucoup de doublage.

Outre l’acting, la mise en scène ainsi que le doublage parlé et chanté, tu fais aussi des pièces radiophoniques. Tu es un vrai touche-à-tout ! Qu’est-ce qui te stimule dans ton métier ?

Déjà, c’est que je suis hyperactif (rires) ! J’ai toujours besoin d’un truc assez vif, d’avoir l’impression de créer quelque chose, d’être toujours stimulé et de rencontrer des nouvelles personnes. C’est un peu le gamin que j’étais qui aime monter des spectacles avec ses potes dans le jardin. C’est la continuité de l’enfance. Par exemple, je vais monter Le Soldat Rose et j’ai presque l’impression d’être dans un magasin de jouets : je travaille avec une maquette comme si je montais des Lego ou des Playmobil en version gigantesque ! J’avais déjà monté d’autres spectacles musicaux comme Peppa Pig ou des concerts d’Amir, d’Amel Bent et de Rose donc même dans la mise en scène, j’essaie de me diversifier. Ce que j’aime, c’est me challenger, voir jusqu’où je peux aller, me remettre en danger et apprendre. Faire quelque chose qui amène une autre corde à mon arc, c’est ça qui me stimule.

A part la mise en scène du Soldat Rose, quels sont tes projets ?

Le Soldat Rose est prévu pour la rentrée au Grand Rex mais avant ça, je repars en tournée cet été pour jouer une pièce à Avignon qui s’appelle La vie est une fête, mise en scène par Virginie Lemoine et pour laquelle j’ai eu le prix du meilleur acteur l’an dernier. J’ai également tourné Boys Band, un téléfilm destiné à TF1 où je joue un homme de la nuit. C’est l’histoire d’un boys band qui veut se reformer mais ils vont se rendre compte qu’ils sont devenus has been… Je commence aussi à m’attarder sur les projets que je veux monter pour 2024-2025 et je continue à passer des essais pour des rôles. Je fais beaucoup de choses mais je ne fais jamais trop de choses. Je ne fais pas un projet juste pour dire de faire un projet, je le fais toujours en m’assurant de pouvoir donner à 100 %. Et bien sûr, je suis toujours dans Ici Tout Commence !

 

 

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1 commentaire

BLAZY

le 24 août 2023 à 9h18

Je suis un fidèle admirateur de la série ITC j’aimerai connaitre vos projets au théâtre sur Paris si vous en avez je suis un passionné de théâtre et le plaisir de vous voir sur scène .J’ai réservé ma place au Grand REX le 20 OCTOBRE pour le Soldat ROSE Bien à vous G.BLAZY