Entretien exclusif avec Camille Combal pour la série Besoin d’Amour (OCS)

D’animateur à acteur, il n’y a qu’un pas que Camille Combal vient de franchir puisqu’on peut le retrouver dans la série Besoin d’Amour sur OCS.

Camille Combal est toujours là où on ne l’attend pas ! En effet, le présentateur vedette de TF1 joue un second rôle dans la série Besoin d’Amour de Frédéric Hazan diffusée chaque jeudi soir sur OCS. Entretien exclusif avec un garçon des stations de ski devenu homme incontournable de la télévision française à qui tout sourit.

Tu es actuellement l’animateur phare de TF1. D’où te vient ton amour pour la télévision ?

En fait, je viens d’un petit village de province et chez nous, on n’avait pas vraiment accès à la culture donc tout passait par la télé. Mes parents travaillaient beaucoup mais en dehors, pour se divertir, se cultiver et rester connectés à l’actualité, il fallait regarder la télévision et c’est ce que mes parents faisaient. Ce ne sont pas des fous de télé mais on avait un poste et c’était déjà bien ! Quand on a grandi dans les années 90 en province, la télé avait une place essentielle dans un foyer.

Quelles sont les séries qui t’ont nourries en grandissant ?

Si on parle de celles des années 90, déjà je n’avais pas M6… Mais parmi les premières que j’ai vues, il y avait L’Homme Qui Tombe à Pic avec Lee Majors, L’Agence Tous Risques et MacGyver. Ça, ce sont vraiment des séries que j’ai adoré !

Petite parenthèse : tu en regardes encore ?

Oui, en ce moment j’en regarde quatre : Ted Lasso, The Marvelous Mrs. Maisel, Succession et The White Lotus. Les deux dernières sont pour moi extraordinaires et Mrs. Maisel, je crois que c’est ma préférée de tous les temps donc j’ai un respect énorme pour cette série ! En plus, c’est la dernière saison donc j’aborde chaque épisode avec gourmandise, c’est-à-dire que dès que je lance un épisode je me dis « Oh la la, c’est un des derniers que je vois de ma vie ! ». J’adore cette série ! Et Ted Lasso, c’est un plaisir coupable que je regarde dès que j’ai un peu de temps.

Quel était ton objectif en te lançant ?

En fait, je ne voulais pas spécialement faire de la télé. Ce que je voulais, c’était divertir les gens donc je suis monté à Paris pour y faire de la scène. Après je me suis retrouvé à faire de la radio puis de la télévision, presque par hasard. J’ai animé des émissions télé, cela m’amusait mais ce n’était pas mon but premier. Alors bien sûr, c’est marrant que je me retrouve là mais en tout cas pour moi, l’objectif a toujours été d’amuser, de divertir et de rigoler avant tout.

Pour être animateur, il faut savoir jouer la comédie ?

Je ne sais pas… Moi je joue à l’animateur mais est-ce qu’il faut le faire spontanément ? Je n’ai pas la réponse… Personnellement, je reste moi-même, je m’amuse. Ce n’est pas un rôle de composition dans le sens où je ne prétends pas être quelqu’un d’autre. En revanche, faire l’animateur dans le sens « dire ceci » ou « faire cela », oui ça se prépare comme un personnage, sauf que pour ma part que ce soit à la radio ou à la télé, je suis 100 % naturel, ou du moins j’essaie de l’être.

Désormais, tu joues dans ta toute première série, Besoin d’Amour. Comment es-tu arrivé sur ce projet ?

Par Fredo (Frédéric Hazan, le réalisateur, scénariste et acteur principal de la série, ndlr). C’est quelqu’un avec qui j’ai beaucoup travaillé en tant qu’auteur à la radio et parfois sur certains projets télé. Il bosse beaucoup pour le cinéma, il écrit et réalise des films et des fictions. Besoin d’Amour est son premier projet 100 % personnel. C’est un excellent comédien qui écrit pour lui et qui sait exactement le rythme qu’il veut donner à sa série. Nous sommes amis depuis maintenant 15 ans et nous avons toujours été très proches. Quand il a monté ce projet, il m’a appelé en me demandant si ça me disait, et voilà !

Camille Combal dans Besoin d'Amour (©Phase 4 Productions)
Camille Combal dans Besoin d’Amour (©Phase 4 Productions)

Il y avait peu de scènes mais beaucoup de texte et il fallait que j’apprenne tout ça alors qu’on était en pleine rentrée télé avec Danse avec les Stars. Il faut savoir qu’il y a quand même pas mal de fois où j’ai failli tourner dans des choses mais c’était trop compliqué niveau planning… Ce genre de projets engendre beaucoup de monde mais la prod (Phase 4 Productions, ndlr) a su décaler certaines séquences, notamment avec Gérard Jugnot, pour faire en sorte que ça puisse se faire. On a finalement réussi, j’ai bien appris mon texte et on a fait ça en pleine rentrée télé, ce que je n’aurais pas cru possible.

Peux-tu nous parler de ton personnage ?

Mon personnage est un comédien médiocre, voire mauvais, mais il est persuadé d’être le nouveau Pierre Niney. Il ne tourne que dans des séries un peu obscures et bizarres. En fait, c’est un con ! Qu’est-ce qu’il y a de mieux que de jouer un con ? C’est Benoît Poelvoorde qui disait ça. C’est un con dans le sens où il est toujours en décalage complet car il croit avoir une carrière complètement dingue alors que ce n’est pas du tout le cas !

Quel est ton ressenti sur cette première expérience ?

C’était très cool ! C’est une série à petit budget donc il fallait quand même tourner vite et rentabiliser chaque minute. C’est très challengeant et c’est là que Fredo était bon car c’est une série de dialogues, il n’y a pas d’explosion ou ce genre de choses. Ici tout repose sur les dialogues et sur la gêne, c’est vraiment fort. Il y avait notamment un immense plan séquence à tourner en deux heures, on n’avait pas le choix donc c’est là qu’il faut bien connaître son texte et j’étais obligé de connaître le mien par cœur !

La série a été présentée au festival Séries Mania en mars dernier et tu y étais invité. Comment ça s’est passé ?

C’était mon premier Séries Mania mais pas ma première fois à Lille et vraiment, je veux emmener toute ma famille et vivre là-bas, c’est la meilleure ville de France ! Le festival était vraiment très sympa, on a eu un super accueil, plusieurs nominations et une jolie presse. Je suis surtout très heureux pour Fredo parce que c’est un truc très personnel pour lui. Il a écrit et réalisé tout seul, il s’est donné à fond… Par exemple, si tu arrivais avec les mauvaises chaussures au moment de tourner, en plus de jouer le premier rôle et de réaliser, il te disait « non attends, ce ne sont pas les bonnes baskets, je trouve que ça ne colle pas au personnage ». Il a un regard acéré sur tout donc je suis très content pour lui qu’il ait eu ces retours positifs.

As-tu vu la série ?

Oui, j’ai vu la série. J’ai vu les premiers épisodes en entier mais comme j’apparais vers la fin, j’ai sauté les passages dans lesquels je suis.

Tu as un regard si critique que ça sur toi-même ?

J’ai un regard tellement critique que je ne peux pas me regarder, c’est te dire le niveau de la critique !

Donc tu fais partie de ces artistes qui n’aiment pas se voir ?

Je lis souvent des interviews à ce sujet, notamment de comédiens renommés. Pas pour me comparer mais pour dire qu’on n’imaginerait pas que certains grands acteurs soient aussi critiques envers eux-mêmes. J’ai eu la chance de rencontrer Jean-Pierre Marielle et il disait qu’il n’aimait pas se regarder. Non mais attends, Jean-Pierre Marielle, qu’est-ce que tu veux redire sur sa scène, quoiqu’il arrive c’est parfait !! Eh bien non, Jean-Pierre Marielle n’aime pas se voir ! Attention, je précise que je ne suis pas du tout en train de me comparer à lui, je veux juste dire qu’il doit y avoir plein de gens dans ce cas. En ce qui me concerne, je n’aime ni me voir à télé ni m’entendre en radio.

Es-tu sensible à l’avis des autres ?

Très.

Pourtant, tu es une personnalité très appréciée des Français qui aiment ta simplicité et ton naturel. Quel est ton rapport à la célébrité ?

Déjà, je ne me vois pas trop comme un personnage célèbre. Je fais juste un métier un peu « anormal » mais je viens du Sud et chez moi, on parle à tout le monde. Si je veux aller acheter un scooter, je ne rentre pas dans un magasin juste pour prendre un scooter, je vais sympathiser, essayer plusieurs modèles, demander leur avis aux vendeurs et même aux clients ! Parfois, je sens le décalage car je vis à Paris mais ma vie est vraiment classique et normale. Bien sûr, on fait un métier où chacun a un avis sur ce que l’on fait, là où dans d’autres métiers tout va bien du moment que ton N+1 est content de toi. C’est aussi le métier que j’ai choisi, je me rends bien compte que c’est un privilège mais dépendre de l’opinion publique, c’est le petit revers de la médaille. Ça reste un métier exceptionnel et j’ai beaucoup de chance de le faire.

Donc ton N+1 à toi, c’est le public ?

Exactement ! Je le dis souvent et ça peut paraître une phrase toute faite mais notre seul patron, c’est le public. On a la chance d’avoir des dirigeants qui nous mettent à l’antenne mais après, il faut qu’on ne soit pas trop mauvais et surtout que ce qu’on propose plaise aux téléspectateurs. Et ensuite, ils choisissent de regarder ce qu’on fait ou pas.

As-tu peur de lasser ?

Bien sûr ! C’est une anxiété parce qu’on n’a pas envie de faire quelque chose qui ne plairait pas. C’est la raison pour laquelle je prends beaucoup de risques dans ma carrière. Parfois je me plante, parfois moins, mais en tout cas, je tente beaucoup de choses différentes là où on ne m’attend pas. Ne pas lasser, c’est aussi surprendre. Donc j’essaie et j’arrête aussi des trucs qui ont un peu de réussite comme la radio parce que j’ai peur de lasser les gens. Par contre, je n’ai pas l’anxiété que tout s’arrête parce qu’encore une fois, j’ai une vie très sympa à côté. Pour mon métier, je suis éloigné de mes amis, de ma famille et de ma région mais je sais que j’y retournerais avec beaucoup de bonheur et avec la sensation d’avoir eu une période de ma vie un peu dingue et un peu anormale par rapport à ce qui m’attendait, moi qui suis un petit garçon des stations de ski et qui ne connaissais personne à Paris. Je ne connaissais même pas un gars qui avait fait un stage chez TF1 avant ça donc de me retrouver là, c’est un peu bizarre et un peu fou mais je sais que je serais très heureux de retourner auprès de mes proches et je ne m’accrocherais pas comme un vieux crabe à un bateau ! Je ferais tout autre chose et je serais tout aussi heureux.

Et à l’inverse, as-tu peur de te lasser ?

Non justement, j’essaie de faire plein de projets différents et si demain ça arrive, quitte à me répéter, j’aurais eu la chance de faire ce métier extraordinaire et privilégié. On se doit de faire les meilleurs émissions possibles et de travailler dur pour le public. On peut parfois se tromper mais on mettra toujours beaucoup de travail et de bonne volonté pour plaire aux téléspectateurs. Et si jamais je me lasse ou que j’ai un peu moins la niaque, alors j’arrêterais.

Est-ce que quand on a du succès, on devient plus méfiant à l’égard des gens ?

Non, non, je suis cool avec tout le monde et pas méfiant du tout. J’écoute ce qu’on me dit. Peut-être que c’est idiot de dire ça mais je pense que ça vient du Sud. Je crois que par chez moi, on est vachement comme ça ! Je peux être contacté par des réalisateurs ou croiser des gens dans la rue qui me diront « hey, je fais des K-way, est-ce que tu pourrais faire une pub pour nous ?« , je vais répondre « ouais, bien sûr je te fais une story, ça me fait plaisir« . Voilà, je crois que c’est vraiment l’interaction avec les gens le plus important. Tant qu’ils sont cools et sympas, je ne mets pas de grade dans l’importance de mes interlocuteurs.

Tu nous as dit que tu aimais relever des challenges. L’acting, c’en est pour toi ?

L’acting, c’est ma passion ! C’est pour ça que je suis monté à Paris à la base et le reste c’est un peu plus arrivé par hasard. Donc ce n’est pas tellement un challenge, c’est surtout quelque chose que j’aborde avec beaucoup d’humilité. Je suis tellement fan de comédiens ou de comiques qui ont un univers bien à eux que j’aborde l’acting humblement à mon niveau. J’ai déjà la chance de faire beaucoup de choses donc si à l’occasion, il y a des projets qui arrivent à coller, je les ferais avec plaisir et si ce n’est pas le cas, je m’éclate déjà dans ce que je fais.

A terme, aimerais-tu te diriger vers la comédie ?

Pas nécessairement. On m’envoie quelques scénarios alors que je n’en ai pas fait la demande et que je n’ai pas d’agent. La comédie me plaît beaucoup mais je ne veux pas avoir la pression et je n’ai pas prévu de tout arrêter pour m’y consacrer.

Si jamais on te propose des rôles, tu te verrais plutôt avoir ta propre série comme Jean-Luc Reichmann avec Léo Mattéi ou plutôt apparaître ponctuellement dans des fictions comme Stéphane Bern ?

Franchement, je ne pense pas à tout ça parce que ça voudrait déjà dire que je suis dans une optique marketing. Or, ce qui m’intéresse, c’est ce qu’il y a à jouer. Là spontanément, à l’inverse de plein de personnalités, j’aurais plutôt envie de jouer dans des comédies, de m’amuser, de faire rire. Eh oui, j’en reviens toujours à ça ! Cependant, je ne m’empêche rien. Je peux aussi accepter des projets beaucoup plus sérieux donc on verra de quoi l’avenir est fait.

Et justement, que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?

Qu’on ne me prenne plus ma place de parking au bureau (rires) ! Plus sérieusement, rien, tout roule. Ou ce que l’on peut souhaiter à tout le monde : de passer une bonne année. J’ai encore plein de rêves que j’aimerais atteindre, plein de trucs en tête… Je souhaite que tout se passe bien pour moi comme pour tous les lecteurs. Que déjà la santé soit là, que la famille aille bien. Le reste, c’est que des aventures !

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