Série pré-apocalyptique diffusée en mars dernier, 8 Days a été présentée à l’occasion du festival Séries Mania dans la catégorie panorama international. Nous avons pu lors du festival nous entretenir de façon exclusive avec le scénariste de la série, Rafael Parente. Retour sur la rencontre.
Comment décririez-vous 8 Days aux personnes qui ne la connaissent pas ?
Dans les grandes lignes, l’histoire raconte qu’un astéroïde va percuter la Terre, plus précisément l’Europe. Cela arrivera dans 8 jours, et après ça, ce sera la fin. Chaque épisode suit un jour avant la fin. Après, ça, c’est seulement les grandes lignes, et j’ai peur que les gens ne saisissent pas vraiment quel genre d’histoire nous voulons raconter. On ne raconte pas vraiment l’histoire de la catastrophe ou même l’histoire de personnes qui tentent par tous les moyens de l’éviter comme dans Armageddon. C’est vraiment une histoire dramatique qui se centre sur des personnages à Berlin qui vont devoir penser à ce qu’ils vont bien pouvoir faire pendant les 8 derniers jours qu’il leur reste à vivre. Ça devient une série portée par ses personnages. Ça aborde aussi des thématiques politiques et philosophiques, qui questionnent la façon dont fonctionne la société.
Pourquoi avoir choisi de raconter une histoire pré-apocalyptique ?
Il y a beaucoup de choses post-apocalyptique et sur des catastrophes, et il n’y a pas tellement de séries qui traitent le thème pré-apocalyptique. Je ne sais pas combien de séries policières ou médicales il y a, combien de fois les mêmes histoires ont été racontées pendant très longtemps et j’ai pas l’impression qu’il y ait tant de séries qui traite ce que l’on traite dans 8 Days. On ne voulait pas créer de série avec un super-héros dans le sens où personne n’agit comme telle dans la série, ce sont tous des personnes normales qui tentent de trouver leur place dans un monde qui devient subitement irréel.
Est-ce que vous aviez des inspirations pour créé ce monde pré-apocalyptique ?
Nous voulions vraiment créé quelques chose d’unique, donc nous ne voulions pas faire quelque chose de gris et un peu sombre, donc quelque chose d’assez coloré, et de fibrant. On voulait créé un concept quoi.
Dans les deux premiers épisodes, on remarque que les personnages ne réagissent pas tous de la même manière à l’approche de l’apocalypse. Est-ce que vous avez une liste exhaustive des réactions que vous vouliez montrer ?
Oui c’est ce qui est cool aujourd’hui avec les séries dramatiques. Il existe plusieurs façons de gérer ce genre de situations et tout le monde est différent. Je pense sincèrement que des gens procrastineraient pendant un certain temps. C’est comme lors de notre temps de recherche on a parlé avec des gens qui travaillent dans un hospice, donc un endroit où il n’y a plus de traitement médical pour ce qu’ils ont et qu’ils vont mourir. Et beaucoup de gens m’ont dit ne pas vouloir penser à cette finalité et plutôt continuer à vivre un maximum comme d’habitude. En revanche d’autres deviendraient très extrêmes je pense. Mais on ne voulait pas commencer avec ça donc la série commence sur une réaction où les gens tentent plutôt d’échapper à ça. Ce devient plus intense au niveau de l’épisode 3 je dirais.
De toutes les possibles façons de créer un monde apocalyptique, pourquoi avoir choisi un astéroïde comme cause ?
Parce qu’on ne voulait pas que les gens se focalisent trop sur la cause. Parce que ce n’est qu’une métaphore. Ça aurait pu être n’importe quoi d’autre. Je n’avais pas de réel intérêt à explorer la mécanique du sujet, c’est ennuyant, c’est de la science et je ne voulais pas parler de ça. Et ce qui est sympa avec ça, c’est que c’est réaliste, mais en même temps, ça nous paraît impossible. Notre esprit n’arrive pas à le concevoir. J’aime le fait que ce soit plausible et en même temps totalement surréaliste. Je ne voulais pas non plus quelque chose de déclenché par des humains, comme la bombe atomique ou ce genre de choses. On voulait quelque chose qui ne proviennent pas de l’humain.
Vous avez dit un peu plus tôt que pour vous la série avait une dimension un peu politique. Dans les deux premiers épisodes vous montrez des familles qui ont tout perdu. Est-ce que c’était pour vous une façon de mettre en lumière la condition des réfugiés en Europe ?
Et bien oui, mais en même temps non. Nous ne voulions pas faire une série moralisatrice non plus. Après je pense que plus on avance dans la série, plus on remarque qu’on est pas très positif concernant la politique et les médias…