Valeria : l’avis de la rédac’ sur la saison 2

Débarquée en mai 2020, la série espagnole Valeria a fait parler d’elle pour son esthétique colorée et son surnom de “Sex and The City à l’espagnole”. Depuis mi-août, une saison 2 est disponible sur Netflix. Prenant place en automne, puis en hiver, elle suit à présent une Valeria (Diana Gómez) séparée, rêvant toujours de devenir écrivain, et partagée entre ses amies Lola (Silma López), Carmen (Paula Malia) et Nerea (Teresa Riott), et le beau Victor (Maxi Iglesias), pour lequel elle a quitté son mari Adrian (Ibrahim Al Shami J.).
A la rédac’ de Just About TV, nous avions aimé la première saison, en lui trouvant tout de même quelques défauts. Alors, que vaut cette saison 2 de Valeria ? Est-elle meilleure ou moins bien que les premiers épisodes ?

 

SPOILERS ALERT :
Cet article contient des éléments importants de l'intrigue.

Une série toujours aussi belle visuellement et drôle

La saison 2 de Valeria poursuit dans la veine lancée en 2020 : visuellement et musicalement, que c’est beau ! Décors intérieurs et extérieurs, tenues, musiques, découpage et rythme sont un régal. On remarque un véritable travail de gestion des couleurs, superbement réparties entre papiers peints, bibelots et vêtements, même en hiver. Le résultat ? Une série qui nous détend vraiment, qui nous emmène dans une vie citadine fun qui ne rime pas avec morosité et grisaille, mais plutôt avec énergie et légèreté. Et tout cela même lorsque Valeria a des ennuis jusqu’au cou (ce qui arrive souvent, avouons-le). Si les équipes de Valeria pouvaient venir animer et colorer notre vie quotidienne de la sorte, la déprime serait bien loin.

L’autre point fort de Valeria c’est son humour, qui, comme pour son aspect visuel, résulte de sa grande inventivité. Humour dans les dialogues certes (on pense à la tête des parents de Valeria à la lecture de son roman érotique), mais surtout dans les situations ou dans la mise en scène où les rêveries de Valeria donnent parfois lieu à des séquences loufoques et délectables. Et si certaines scènes flirtent parfois avec le cheesy, le divertissement est là et on l’apprécie. Oui il arrive que ces galères soient un peu ridicules, mais qu’elles sont amusantes !

Enfin, cet humour et ce travail visuel sont portés aussi par des héroïnes qui nous font découvrir des activités nouvelles et donc des sujets intéressants, comme cette séance de yoga en tissu aérien, le karaoké, les restaurants originaux, et bien sûr, cette superbe exposition de photos.

De meilleures intrigues...

Par rapport à la saison 1, ces nouveaux épisodes de Valeria ont aussi le mérite d’être captivants. Les histoires amoureuses passent mieux et ne prennent plus le pas sur le métier d’écrivain de Valeria. On ne s’ennuie pas tout au long des 8 épisodes, un peu plus courts, alors que la deuxième moitié de la première saison avait été moins prenante. On apprécie les sujets traités, intéressants et surtout utiles : par exemple les difficultés des femmes à rentrer chez elles le soir, à cause du danger des agressions potentielles.

Valeria essaie aussi d’être une femme indépendante, notamment pour ce qui est de son roman, avec cette décision difficile : publie-t-elle son roman sous pseudonyme comme l’impose l’éditeur, ou refuse-t-elle le contrat d’édition ? La jeune femme essaie aussi de se sentir en accord avec elle-même seule plutôt qu’avec un homme. Beau travail d’écriture également du coté de Lola, Carmen et Nerea, les copines de Valeria, dont les intrigues sont intéressantes. Gros bonus féministe : Halloween se passe sans costume sexy de femmes objets. Valeria nous surprend même en se déguisant en Edgar Allan Poe !

... qui n'échappent pas à quelques bémols

Malgré tout, Valeria souffre quand même de quelques défauts qui font tiquer le.a spectateur.trice.
A commencer par des scènes de sexe vraiment intempestives, sortant de nulle part et lassant rapidement. Le problème étant surtout qu’elles sont tournées d’un point de vue masculin… et ce dans une série destinée au public féminin ! Pourquoi voit-on à peine les abdos de Victor ou des partenaires des amies de Valeria ? On nous montre pourtant à répétition les seins et le postérieur de ces demoiselles ! Un comble… Nous n’avons pas non plus apprécié que seul le sexe hétérosexuel soit mis en avant. Les ébats lesbiens de Nerea demeureraient-ils tabous en Espagne ?

Dans les défauts de Valeria demeurent aussi des questions d’importance passées sous silence : par exemple, quel est ce syndrome de l’imposteur dont souffre Valeria ? On ne lui connait pas vraiment de métier ou de réalisations professionnelles. Si Valeria écrit un roman sur son syndrome de l’imposteur a écrire un roman, cela nous paraît tout de même léger, d’autant que le rapport avec un roman érotique nous échappe toujours. De même, en début de saison, de quoi vit Valeria ? Elle ne travaille pas et ne bénéficie plus des finances d’Adrian. Est-elle au chômage ? Il serait bon d’apporter des réponses au. à la spectateur.trice pour qu’il.elle cesse de se poser des questions et de sortir de l’histoire.

La série flirte également avec la facilité : par exemple, pourquoi les difficultés administratives du divorce ne sont-elles pas montrées ? Facilité aussi du succès du roman de Valeria, qui se vend à un nombre d’exemplaires surréaliste en un laps de temps indécent, qui bénéficie de pubs dans la rue, dans les magazines, de vitrines dédiées (c’est bien connu que c’est ce qui arrive à tous les premiers romans…). Valeria serait-elle un peu comme Emily in Paris qui obtient des résultats phénoménaux avec des efforts basiques ? Dotées d’une chance incroyable en somme, in-croyable on vous dit. De quoi insupporter le.a spectateur.trice en quête d’identification.

Enfin, Valeria nous lasse, autant qu’elle lasse Victor, avec son instabilité émotionnelle. Si l’histoire d’amour n’a pas fonctionné, force est d’admettre que Victor avait pourtant essayé d’y mettre du sien, mais il s’est fait rabrouer encore et encore et encore par une Valeria un brin fatigante.

En conclusion, Valeria est indéniablement une série de qualité, qui, pour son aspect esthétique du moins, sort du lot. On ajoute à cela des intrigues intéressantes et drôles, un côté fun nimbant l’ensemble du programme, mais aussi des héroïnes attachantes et un casting qui joue à la perfection. Et l’on obtient une série qu’on apprécie et dont, chose rare, la seconde saison est d’un meilleur cru que la première ! De quoi nous donner envie de regarder la suite. A quand la saison 3 de Valeria

Notre note :

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