Le dernier épisode de la saison 7 de The Walking Dead a été diffusé dimanche dernier sur la chaîne AMC aux États-Unis et était disponible dès le lundi matin sur OCS en France. Alors que la série est toujours la deuxième plus piratée après Game of Thrones et la plus regardée au Monde, il est temps pour nous de faire le bilan de cette saison.
- Un premier épisode efficace et réalisé avec brio
Il parait inconcevable de parler de la saison 7 de The Walking Dead sans évoquer le premier épisode et ses deux morts. Dans cet épisode, tout indiquait que la saison allait être magistrale. En effet, ce season premiere était le meilleur épisode de la saison, voire même de la série, tant la réalisation et les jeux d’acteurs étaient irréprochables. On a pu voir l’entièreté du talent d’Andrew Lincoln (Rick), jusqu’alors plutôt inexploité. Il nous a tout simplement éblouis par son jeu, mêlé à une réalisation parfaite. La réaction de Rick après la mort de Glenn et Abraham, les mini-flashbacks en noir et blanc, les ralentis, les musiques… Tout était parfaitement choisi, dosé et millimétré. Se mêlant à des plans en contre-plongés, montrant l’infériorité du groupe de Rick, le rythme est parfaitement géré, nous laissant nous imprégner de la folie meurtrière de Negan, interprété par le magistral Jeffrey Dean Morgan, durant presque la moitié de l’épisode. Alors que nous aurions pensé que l’épisode ne tiendrait que sur la révélation des victimes de Lucille, il n’en est rien : le but, ici, était de montrer la torture émotionnelle que peuvent vivre chacun des personnages, et particulièrement le leader du groupe.
L’intensité de cet épisode était tout simplement inattendue et surtout très impressionnante, puisque beaucoup de fans – nous y compris – avaient été très déçus que la scène d’ « Am stram gram » ne figure pas dans le season finale de la saison 6. Intensité pour le moins accentuée quand nous pensions que Rick allait enfin perdre sa main, comme dans les comics (même si c’était par le Gouverneur, et pas par Negan). Pour cette scène, où Rick doit finalement couper le bras de son fils Carl (Chandler Riggs), Andrew Lincoln mériterait un Oscar, tant sa performance était incroyable. Cet épisode était simplement une claque télévisuelle.
- De grosses longueurs inutiles
Avec un season premiere pareil et un tel potentiel, il est vraiment dommage que le reste de la saison n’ait pas suivi. Cette saison 7 était bien trop longue. Il est vrai que les dialogues sont importants, surtout au vu du climat instauré par Negan dès la saison 6, mais ici, beaucoup de scènes sont purement inutiles et… ennuyantes. Certains épisodes entiers le sont ! On pense notamment à l’épisode centré sur le couple Rick/Michonne (Danai Gurira)… Quand on peut complètement supprimer des épisodes et tout de même comprendre et arriver à suivre l’intrigue, c’est que quelque chose ne va pas dans l’écriture. Si le rythme du premier épisode était irréprochable, celui de la suite de la saison est complètement inégal. Même si certaines scènes nous donnent espoir en la série, elles n’en restent pas moins trop rares et courtes. Cela est sûrement dû à la séparation du groupe de base en pas moins de cinq sous-groupes : difficile alors de trouver de l’intérêt aux cinq storylines, en plus des autres communautés auxquelles Rick essaie de se rattacher.
Ces longueurs ont principalement été expliquées en utilisant l’argument « c’est comme dans les comics ». Seulement, voilà, ce n’est pas parce que dans les comics l’histoire est écrite ainsi qu’il faut qu’elle le soit également dans la série : on ne peut pas faire la même chose avec une œuvre écrite et une œuvre audio-visuelle. Les scènes ne peuvent tout simplement pas avoir le même rendu à la télévision que sur papier : il aurait donc fallu accélérer les choses pour que le rendu télévisuel soit meilleur.
Dans cette saison, il aurait été temps de se séparer de plusieurs personnages – à la place de Glenn (Steven Yeun) et Abraham (Michael Cudlitz), qui avaient encore de quoi évoluer -, comme Carol (Melissa McBride) et Daryl (Norman Reedus). Même s’il s’agit de deux personnages fortement appréciés, il est indéniable que leur évolution est au point mort. Tous les deux sont devenus mous et enchaînent les erreurs (sérieusement, Daryl, c’était évident que c’était un piège, la porte entrouverte !). Finalement, cette saison regroupe tous les défauts isolés relevés depuis le début de la série : une écriture fade et molle, des dialogues sans intérêt, une tension inexistante et des personnages dont on a fait le tour plusieurs fois.
- Un grand méchant prévisible
Negan a beau être campé par un acteur exceptionnellement charismatique, il n’en reste pas moins prévisible de bout en bout. Chaque fait, chaque geste que le personnage effectue, chaque mot prononcé par le big bad, est cousu d’avance. C’est d’autant plus dommage quand on voit que même Dwight (Austin Amelio) est charismatique à souhait, le duo aurait pu être follement imprévisible et jouer avec nos nerfs constamment… Ce qui n’a malheureusement pas été le cas. Ainsi, toutes les morts, même celles du season premiere, étaient profondément prévisibles, ce qui nous a littéralement empêché d’avoir peur du grand méchant. Jamais nous n’avons eu peur pour nos personnages préférés, nous étions préparés à les voir mourir (en admettant que Denise, Olivia ou Spencer puissent être les personnages préférés de quelqu’un).
À force de prendre trop son temps dans l’intrigue, la saison 7 de The Walking Dead a fait du plus grand sociopathe de la série un être sans surprise. Dans le genre complètement imprévisible, le Gouverneur a fait bien mieux dans les saisons 3 et 4. Finalement, on se retrouve avec une saison qui se voulait oppressante et imprévisible, mais qui n’arrive à faire ni l’un ni l’autre.
- Un final décevant
Mais où est donc passée la grande guerre annoncée par Robert Kirkman, auteur des comics et producteur exécutif de la série, il y a des mois de ça ? Il semblerait qu’il faille attendre la saison 8 pour la voir… Et c’est en cela que le final est décevant. Jusqu’à présent, tous les épisodes finaux répondaient plus ou moins à nos attentes, mais, ici, il est simplement là pour faire du remplissage (comme le reste de la saison, finalement). C’est donc sur une promesse de guerre que se termine la saison… Promesse de guerre faite il y a des mois. D’ailleurs, à la rédac’, nous étions étonnés de voir qu’aucun spoiler n’était sur Twitter, et c’est sans doute parce qu’il n’y avait rien à spoiler…
Ceci dit, même si l’épisode est clairement décevant, ce final n’est pas un mauvais épisode en soi, il n’est juste pas digne d’un final. L’épisode tient essentiellement sur les actes de Sasha (Sonequa Martin-Green), dont la mort était clairement prévue depuis un moment, puisque l’actrice a été annoncée au casting principal de Star Trek: Discovery. La façon dont est traité son suicide et le bonheur de revoir Michael Cudlitz à l’écran font que la réalisation de ses scènes est encourageante pour la suite de la série.
Côté jeux d’acteurs, nous retrouvons encore un Andrew Lincoln nettement au dessus des autres – qui n’en restent pas moins très bons tout de même -, éclipsant même Jeffrey Dean Morgan, pourtant très apprécié par les fans de la série. Se détachent également des autres, Chandler Riggs et Lauren Cohan (Maggie), notamment de cet épisode final.
Note : 2/5. Après une saison comme celle que fut la sixième, pleine de rebondissements et de surprises, la saison 7 de The Walking Dead est apparue comme fade et sans réel intérêt dans l’ensemble. Heureusement, quelques épisodes ponctuels et un Andrew Lincoln, un Chandler Riggs et une Lauren Cohan incroyables ont pu nous permettre de continuer la saison malgré tout… Avec un final un peu trop mou, on espère vraiment que la saison 8 sera meilleure, il serait dommage que la série faiblisse déjà, alors que le showrunner a prévu 100 épisodes supplémentaires.