The Sinner s’est achevée la semaine dernière, au terme de ses 8 épisodes. La série de USA Network possédait d’avance l’argument du casting, puisque Jessica Biel occupait le rôle principal. Cependant, c’était loin d’être son seul argument. En effet, avec une intrigue bien ficelée, la série est un vrai coup de cœur à la rédac ! Alors pourquoi avons-nous adoré The Sinner ? Laissez-nous vous expliquer.
- L’argument du casting
Il faut bien évidemment commencer par là : l’argument numéro 1 de The Sinner, n’est nul doute que son casting. Et plus précisément Jessica Biel, qui incarne le personnage central de la série. Pour son grand retour à la télévision, l’actrice était attendue au tournant et n’avait donc pas le droit à l’erreur. Mais dès le premier épisode, nos inquiétudes ont été balayées. Jessica Biel nous délivre une performance poignante et donne de la substance à son personnage. Son rôle est celui de Cora Tannetti, une femme ordinaire qui, du jour au lendemain, tue un homme sans la moindre raison. Enfin en apparence, car très vite, l’affaire va s’avérer bien plus complexe qu’un simple coup de folie. Au cours de l’enquête, le passé et la personnalité de Cora sont explorés de fond en comble, laissant l’occasion à l’actrice d’exprimer tout son talent dans des scènes déchirantes. On ne peut qu’applaudir son travail. Mais malgré qu’elle soit la star de la série, les autres acteurs ne font pas de la figuration pour autant. Bill Pulman revêt le costume du détective Harry Ambrose, un personnage d’antihéros qu’il joue à merveille. De plus, le duo qu’il compose avec le personnage de Jessica Biel donne lieu à une évolution intéressante de leur relation et donc à de belles scènes entre les deux acteurs dont les jeux se complimentent. Christopher Abbott est également convaincant dans le rôle de Mason Tanneti, le mari de Cora qui, affecté par le drame, va passer de la résignation à la rage. Il réussi à nous faire adhérer à l’émotion de son personnage et à son impuissance. Pour ne pas tous les citer, nous avons également adoré l’actrice Nadia Alexander qui interprète Phoebe, la sœur de Cora. La jeune fille malade est contrainte à passer ses journées au lit, pas question donc pour Nadia de s’exercer à de grandes démonstrations (du moins en théorie). Pourtant, sa performance est remarquable et pleine de force. Elle insuffle de la vie et de la personnalité à ce personnage qu’on hésite à aimer où à détester.
- Une intrigue captivante
Cependant, The Sinner n’est pas qu’un casting attrayant, c’est surtout une intrigue originale et bourrée de suspens. En quelques mots, la série, décrite comme un thriller psychologique, suit Cora Tannetti, une jeune mère dont la vie bascule brutalement quand elle poignarde un homme lors d’une journée en famille au lac. Son geste paraît inexplicable et seul le détective Harry Ambrose y voit autre chose qu’un simple coup de folie. L’enquête est alors prise à revers, plutôt que de chercher un coupable, le détective va explorer les possibles raisons qui auraient pu pousser Cora à cet acte. C’est dans ce contexte que la série prend une dimension psychologique et aborde des thèmes tabous tels que le sexe, la drogue et la religion. En effet, pour comprendre son geste, le détective Ambrose aide Cora à retrouver des souvenirs jusque là refoulés. C’est l’occasion de découvrir sa jeunesse opprimée dans une atmosphère puritaine, ses expériences mais aussi la relation fusionnelle et ambiguë entretenue avec sa sœur Phoebe. Très vite, on en vient à réaliser que le passé de la jeune femme cache un terrible drame dont elle n’a pourtant aucun souvenir, si ce n’est celui de s’être retrouvée dans la rue, les bras marqués de traces de piqûres d’héroïne, deux mois après s’être rendue à une fête. À chaque épisode, un morceau de cette soirée nous est révélé ; mais à peine croit-on avoir saisi une explication que la série nous envoie dans une autre direction. Ainsi la série nous tient en haleine, d’une part parce-qu’on a envie de savoir ce que va devenir Cora et d’autre part parce-qu’on veut découvrir ce qu’il s’est vraiment passé ce fameux 4 juillet. En somme, l’intrigue de The Sinner reste imprévisible jusqu’au dernier épisode, chose assez rare à la télévision pour le saluer.
- Une invitation à la réflexion
Avec au centre de la série des thèmes tels que ceux mentionnés plus haut, The Sinner est une série riche de sens et qui mérite une réflexion. En effet, dès la lecture du titre, on note une connotation religieuse. La religion a en effet une place importante dans la vie de Cora et peut être envisagée comme l’une des causes de son acte désespéré. Les images de l’enfance, puis de l’adolescence, de la jeune femme nous présente un univers très puritain au sein duquel la croyance est omniprésente, étouffante même. Cora est dès l’enfance portée responsable de la maladie de sa sœur et perçue par sa mère comme une pêcheuse. La figure de cette mère, qui ignore le mal être de sa fille aînée, tout en passant à côté des frasques de Phoebe, porte un regard critique sur le fanatisme religieux. La série s’attarde également sur la découverte du corps et du sexe, un autre tabou pourtant examiné ici sous de nombreuses formes : les premières expériences de Cora et de Phoebe, l’adultère ou encore le plaisir à sens unique observé entre Mason et Cora dans le premier épisode. Un thème qui reste malgré tout lié à celui de la religion, puisque la luxure est l’un des péchés capitaux. Plus simplement, la série examine les liens entre les personnages : l’amour, le désir, la jalousie. L’aspect psychologique de la série pousse à s’interroger sur la nature de l’être humain et son rapport aux autres. Pour faire court, The Sinner est une série dont la lecture peut se faire à des niveaux différents et si on prend le temps d’y réfléchir, elle nous invite à penser à des questions essentielles.
- Une identité esthétique
Enfin, on peut mettre en avant un autre atout de la série : son esthétique. Les images sont belles, tant par la qualité des plans que par les tons de couleurs. On sent vraiment le travail derrière chaque épisode afin de donner une véritable atmosphère à la série. Cette ambiance, presque onirique, participe à nous plonger dans l’intrigue, à oublier le monde qui nous entoure le temps d’un épisode. On se retrouve alors dans un univers hors du temps, qui peut parfois mettre mal à l’aise mais qui réussi dans tous les cas à provoquer des émotions fortes. Ainsi, The Sinner est l’une de ces séries que l’on peut reconnaître d’un coup d’œil, la réalisation est une vraie réussite.
Conclusion : Avec un scénario et un casting de qualité, The Sinner est une série à ne pas manquer. Elle ne laisse pas indifférent et pousse à la réflexion, tout en restant divertissante grâce à une intrigue pleine de surprises. Le format en huit épisodes permet à la série de finir en beauté, sans perdre son attrait. Bref, comme nous vous le disions en introduction, c’est un vrai coup de cœur ! 5/5