La saison 4 de la série The Affair vient se s’achever sur Showtime sur un final inattendu et riche en émotions. Notre avis.
Attention, cet article contient des éléments clés de l’intrigue de cette saison.
Retour aux sources
Le moins que l’on puisse dire, c’est que The Affair n’est pas une série qui aura su s’inscrire dans la régularité. Après une première saison flamboyante, la saison 2 avait légèrement déçu et s’était révélée bien moins captivante, tandis que la troisième saison était, il faut bien le dire, complètement ratée et inintéressante. Or avec cette quatrième saison, les scénaristes nous régalent et renouent avec l’ambiance et les doubles arcs narratifs de la première saison, pour nous offrir des intrigues beaucoup plus abouties et prenantes. Comme il est de coutume dans toutes les saisons, nous assistons dans le prologue à un saut dans le temps, qui nous présente l’évolution des personnages. Helen est désormais confortablement installée avec Vick, un chirurgien reconnu qui a déjà pris une place importante dans la vie des enfants d’Helen et Noah. Ce dernier débute un nouveau poste dans un lycée réputé difficile et va se lier avec le fils de la proviseur, Cole poursuit sa vie avec Luisa sa nouvelle femme, et partage la garde de Joannie avec Alison. Les saisons 1 à 3 reposaient sur des histoires d’adultère et des enquêtes policières plus ou moins intéressantes. Tout cela est désormais du passé, et les scénaristes décident cette fois de s’intéresser davantage à la psychologie des personnages. Ce renouveau, inscrit dans le style de la première saison, est absolument fascinant. Ainsi, notamment dans l’avant dernier épisode sur lequel nous reviendrons plus tard, le double point de vue est à nouveau parfaitement utilisé et contribue à la grande réussite de la fin de saison.
Des personnages torturés
Si nous avons eu l’occasion de voir Noah largement mis en avant dans les saisons précédentes, les forces s’équilibrent largement désormais, et l’on peut même considérer que la focale est portée sur les protagonistes féminines de la série, à savoir Helen, largement plus mise en avant que les saisons précédentes, et bien sûr Alison, qui devient quasiment l’unique personnage principal de la série. Chaque personnage connaît son lot de trahisons, de déconvenues et de déceptions, et chacun tente de relever la tête du mieux qu’il le peut. A ce jeu là, c’est d’ailleurs probablement Noah qui s’en sort le mieux et qui semble, cette fois, le plus épargné, et qui apparaît même comme le plus équilibré de tous, dans sa quête touchante de rédemption en tentant d’aider et d’accompagner un jeune élève surdoué inconscient de ses capacités. Cole est quant à lui toujours hanté par le souvenir d’Alison et de leur vie à deux, et surtout doute de ses sentiments pour Luisa. Helen semble totalement en proie au doute et ne paraît pas tout à fait épanouie dans sa nouvelle vie luxueuse avec Vik son nouveau mari. On aura d’ailleurs l’occasion de la voir son un nouveau jour, poussée par la mystérieuse nouvelle voisine. Quant à Alison enfin, elle est au coeur de l’intrigue et apparaît elle aussi complètement perdue et insatisfaite de sa nouvelle vie. L’introducteur du personnage de Ben dans sa vie vient d’ailleurs redynamiser (et c’est rien de le dire), l’intrigue autour du personnage fascinant qu’est Alison.
Une fin en apothéose
Alors que rien ne le laissait présager, l’histoire prend un tournant dramatique avec la disparition soudaine et inattendue de l’un des personnages principaux. Suicide ou meurtre, c’est toute la question qui se pose lors d’un exceptionnel épisode 9 qui se construit en deux parties de 30 minutes qui offre deux versions différentes selon les personnages. Libre au spectateur de se faire son avis, mais la piste semble finalement s’orienter sur celle du meurtre. La saison s’achève sur un épisode parfois maladroit (la réaction de Cole), mais surtout très riche en émotions, et au final extrêmement réussi. Les deux derniers épisodes sont parmi les meilleurs de la série, et se composent de ce qu’elle offre de meilleur, c’est à dire une parfaite ambiguïté, des personnages passionnants, des dialogues ciselés et incisifs, et des performances d’acteurs formidables. Ruth Wilson, notamment, est exceptionnelle.
Conclusion : cette 4ème saison signe un renouveau pour The Affair, qui retrouve beaucoup d’intérêt suite à un épilogue exceptionnel et inattendu. Comment la série, pour sa dernière saison, va-t-elle réussir à survivre sans un de ses protagoniste principal ? 4/5