Ca y est, la première partie de la saison 2 de Shadowhunters s’est terminée le 6 mars dernier sur Freeform pour les États-Unis et le 7 mars dernier sur Netflix pour le reste du monde. Faisons donc le bilan de cette première partie de saison en demie teinte.
- Une saison bien meilleure que la précédente
Arrivant avec un tout nouveau générique, il est impossible de dire qu’il ne s’est rien passé dans la saison 2 de Shadowhunters, l’action est présente dans chaque épisode, qu’elle soit justifiée ou pas. Dès le premier épisode, on rentre dans une intensité de laquelle on ne peut sortir qu’à la toute fin de l’épisode 10, ce qui était loin d’être le cas dans la première saison. La série a même osé tuer un personnage principal, à savoir la mère de Clary (Kat McNamara), Jocelyn (Maxim Roy), dans l’épisode 4, « Day of Wrath ». Si la mort du personnage était inattendue, la personne qui l’a tuée l’est encore plus (d’ailleurs à la fin de la demie saison, il semblerait que Clary ait complètement oublié qu’Alec (Matthew Daddario) a tué sa mère).
On y retrouve également une bien meilleure gestion des effets spéciaux, des cascades et de la musique tout au long de la saison, tous ces aspects ne faisant que s’améliorer. On repense forcément à la scène du combat d’Isabelle (Emeraude Toubia) de l’épisode final, « By the Light of Dawn », sauvant par la même occasion ses amis, elle y est badass et le combat est très bien géré. Malheureusement, si la série s’est améliorée sur ces points, trop de scènes de la série se déroulent dans l’obscurité, comme c’était déjà le cas dans la première saison, ce qui empêche de voir tous les détails, mais aussi les visages des personnages et leurs expressions.
On s’attardera également sur les jeux d’acteur des comédiens, bien meilleurs que dans la saison précédentes pour la plupart d’entre eux : Kat McNamara en est même époustouflante lors de la cérémonie d’adieu à Jocelyn dans l’épisode 5, « Dust and Shadows » et est complètement métamorphosée physiquement, puisqu’on ne voit plus sans cesse ses jolis cheveux bouclés au brushing impeccable. Mais elle n’est pas la seule à être mieux dirigée, puisque Dominic Sherwood (Jace) a drastiquement augmenté son niveau de jeu, passant de médiocre à passable. D’ailleurs, on retrouve en eux une alchimie jamais égalée dans la première saison. Même si elle ne nous transporte pas, elle est présente et on ressent un lien qui les unit. Cependant, Matthew Daddario et Harry Shum Jr. (Magnus) ont l’air de se reposer quelque peu sur leurs lauriers, puisque, outre leur alchimie évidente, ils ne transpercent plus l’écran comme c’était le cas dans la saison 1.
- Des storylines inégales
Nous sommes parfois perdus dans l’histoire à cause de certaines storylines. En effet, si certaines sont extrêmement bien gérées et amenées, comme la dépendance au venin de vampire d’Isabelle, sur laquelle nous reviendrons par la suite, certaines sont tout bonnement inutiles, comme la volonté de Simon (Alberto Rosende) de retourner vivre chez sa mère. Durant trois épisodes, il fait donc des va-et-vient inutiles entre « je veux vivre chez ma mère » et « je ne peux pas vivre chez ma mère », pour finalement revenir à la vie de vampire qu’il avait. Il en est de même pour Jace, qui est ennuyeux pendant la moitié de la saison et ne fait que prendre de mauvaises décisions.
Mais les storylines des personnages ne sont pas le seul problème de cette saison, certains personnages ont également des réactions très étranges, comme Jocelyn qui veut absolument tuer Jace dans le premier épisode, « This Guilty Blood », alors qu’elle vient juste d’apprendre que son fils est en vie. Pareillement, Maryse Lightwood (Nicola Correia-Damude), la mère d’Alec et Isabelle, ainsi que Max (Jack Fulton), sont présents dans le huitième épisode, « Love is a Devil », mais ne servent strictement à rien dans l’intrigue, à part à dire à Alec qu’elle ne lui doit aucune excuse (alors que, clairement, elle lui en doit). On retrouve le même problème avec la sorcière que va voir Clary, ou encore Dot (Vanessa Matsui) que l’on voit épisodiquement, qui ne servent qu’à compliquer l’histoire inutilement.
Alors qu’il était difficile de comprendre toute l’histoire autour du sang d’ange que possède Clary dans l’épisode 7, « How Are Thou Fallen », tout s’éclaire dans l’épisode suivant, lorsqu’on nous fait comprendre qu’avec ce sang pur elle a le pouvoir de déclencher le sortilège de l’Épée Mortelle rien qu’en la touchant, ce qui explique que Valentin (Alan Van Sprang) ne veuille pas la tuer, il a tout simplement besoin d’elle pour accomplir sa mission : détruire toutes les créatures obscures. Il est clair que cette histoire est tout simplement passionnante et bien construite, surtout quand les vampires, les loups et autres créatures veulent tuer Clary, pour éviter que son père ne se serve d’elle dans l’épisode 9, « Bound by Blood ». Mais l’histoire qui nous a le plus marqué reste celle d’Isabelle et son addiction au venin de vampire. Non seulement l’actrice est incroyable dans son rôle, mais en plus, on la voit lutter durant pas moins de six épisodes et c’est seulement dans le septième épisode qu’on comprend à quel point Isabelle va mal, elle va même jusqu’à se mettre en danger dans l’épisode 8, et sera sauvée par Raphael (David Castro), avec qui elle vit une jolie idylle, trop vite écourtée par le jeune homme qui la trahit en allant tenter de tuer son amie Clary.
- Ahhhh… L’amour !
Mais où est donc passée l’alchimie entre Magnus et Alec ? Pourquoi croyons-nous davantage au couple Clary/Simon qu’au couple Clary/Jace ? Pourquoi s’attache-t-on autant à Isabelle et Raphael ?
Le couple phare de la série est censé être Jace et Clary, cependant, difficile d’y croire réellement quand on voit la complicité qu’il peut y avoir entre Clary et Simon. Pourtant, la relation qu’entretiennent les deux meilleurs amis est loin d’être saine et surtout réaliste. En fait, le problème qui se pose dans ce triangle amoureux est que nous savons pertinemment que Clary et Jace sont fait pour être ensemble, parce qu’on sent que l’auteure, Cassandra Clare, ainsi que les scénaristes, Ed Decter et Peter Binswanger, veulent nous obliger à aimer ce couple, veulent nous dire qu’il faut absolument qu’ils soient ensemble… Mais qu’on le veuille ou non, la vraie alchimie, ici, est entre Clary et Simon. L’autre couple phare Shadowhunters, Magnus et Alec, souffre du syndrome « je me lasse », et leur déclaration mutuelle à la toute fin de la saison ne fait qu’accentuer cette sensation. A la fin de la saison 1 déjà, le sort du couple était bouclé : que leur entourage le veuille ou non, ils s’aiment. Dans la saison 2, on ne voit qu’un couple finalement, qui n’est même pas en danger de séparation, qui ne fait que s’aimer, certes profondément, mais dans les fictions comme celle-ci, les spectateurs veulent que ça bouge, que les couples se déchirent, qu’ils se reconstruisent, qu’ils échangent… Les spectateurs ont tendance à aimer l’amour vache, et ici c’est un amour passionnel, qui finit par nous ennuyer…
A contrario, s’il y a bien un couple qu’on aurait aimé voir plus longtemps, c’est bien celui que forment Isabelle et Raphael. La jeune shadowhunter et le chef des vampires ont tous deux prouvé qu’ils avaient un petit quelque chose que les autres n’ont pas, ils passent très bien à l’écran et leur alchimie est indéniable, chose dont on se rend compte dans l’épisode 9 seulement, quand c’est déjà trop tard et que Raphael décide de trahir sa bien-aimée (après lui avait fait comprendre qu’il n’avait jamais été intéressé par le sexe dans le dernier épisode). Mais finalement, n’est-ce pas mieux de ne pas voir naître complètement ce couple ?
Finalement, si nous nous préoccupons si peu des couples de la série, c’est peut-être parce qu’ils n’ont pas à avoir une si grande place dans Shadowhunters. Certes, l’histoire de Clary et Jace est plus centrale, car elle impacte directement l’intrigue principale de la série, mais les autres sont complètement annexes et polluent très clairement l’histoire, ce qui est fort dommage, vu le potentiel que possède la série. La mise en avant du triangle amoureux entre Jace, Clary et Simon, le couple préféré des fans Alec/Magnus et la nouveauté Isabelle/Rapheal n’est pas quelque chose à continuer d’exploiter, même si on sait que les deux premières relations persisteront…
- Un Winter Finale explosif
Ce Winter Finale était de loin l’épisode le mieux maîtrisé de la saison, et même de la série. On y retrouve tous les ingrédients pour que l’épisode soit réussi : un kidnapping, un chantage, des morts, de l’amour, des retournements de situations et surtout un cliffhanger. En effet, Valentin prend en otage Simon, dont il tranche la gorge, le laissant se vider de son sang, afin que Clary vienne l’aider et active l’Épée Mortelle. Seulement, ce n’est pas Clary qui va sauver Simon, mais Jace. Ce dernier va alors saisir l’Épée Mortelle dans l’espoir de la détruire, puisqu’il est censé avoir du sang de démon dans les veines… Il n’en est rien puisque contre toute attente, l’Épée s’active : Valentin n’avait jamais donné du sang de démon à Jace, mais du sang d’ange. Valentin est définitivement plus intelligent que nous le pensions. Toutes les créatures qui se trouvaient dans la pièce meurent alors sous le pouvoir de l’Épée Mortelle… sauf Simon, pourtant vampire. À la place, il découvre – de façon très peu subtile – qu’il peut s’exposer à la lumière : il est redevenu humain. Mais alors, première question : POURQUOI ?! Nous aurons certainement une réponse dès le prochain épisode, mais d’ici là, il va donc falloir patienter un peu.
Quant à la révélation que fait Valentin à Jace – « Je ne suis pas ton père, Jace » -, si elle était attendue par les fans des livres (cette révélation arrive au terme du troisième livre The Mortal Instruments), quel ne fut pas le choc pour les novices de l’univers ! Mais voilà, Jace ne sait pas encore s’il va en parler à Clary, et quand il semble vouloir le faire, il tombe nez-à-nez avec le couple, se bécotant au soleil.
Note : 3/5. Un tout petit peu plus que la moyenne, tel un encouragement pour la série, qui remonte incontestablement dans l’estime des plus sceptiques, notamment grâce à ses nouveaux effets spéciaux bien plus réussis et au Winter Finale très bon dans son genre. Malheureusement la série souffre encore et toujours d’un scénario trop brouillon. À voir maintenant ce que donnera la seconde partie de la saison, puisque la série reprendra sur Freeform le 5 juin prochain et sur Netflix le lendemain dès 9:00.