Room 104 : l’avis de la rédac’ sur la saison 1

A la rédac’, nous avions commencé en août une nouvelle série : Room 104Nous vous en avions parlé (ici) et nous vous avions prévenu que nous la continuerions après le visionnage du pilote. La saison 1 s’est achevée parallèlement aux fêtes d’Halloween, il est temps à présent de faire le bilan de cette série qui nous a laissé, par moment, quelque peu perplexe !

Qu’est-ce que c’est déjà Room 104 

Room 104 est l’ovni des frères Duplass (Jay et Mark Duplass) diffusé sur la chaîne américaine HBO et en France sur OCS Go. C’est une anthologie : chaque épisode a sa propre histoire, ses propres personnages, son propre style, son propre univers et n’a, à première vue, en commun que la chambre d’hôtel où séjourne au moins un des personnages et dans laquelle tout se déroule.

 

Une identité visuelle et sonore propre à la série
Que ce soit par le décor, par la musique, par les personnages ou encore par les acteurs et actrices de chaque épisode, Room 104 a une réelle identité propre. Chaque épisode s’incarne avec une esthétique à la fois spécifique et à la fois cohérente avec le reste de la série.
De même, tout au long de la saison, des épisodes se font écho entre eux. Que ce soit des échos par des accessoires, des objets, une histoire, ou encore des thèmes. Par exemple, dans les deux premiers épisodes, la pizza lie la première histoire et la seconde : dans le premier, elle est présente, elle est peut-être la source de la folie du personnage ou bien elle n’est qu’anecdotique, néanmoins, elle est montrée à plusieurs reprises. Dans le second, la pizza est au coeur du thème de l’épisode « Pizza boy« : elle fait partie des dialogues, elle est visuellement présente aussi que ce soit par sa présence physique ou par le costume d’un des trois personnages. De plus, elle transcende sa qualité d’objet et devient également une allusion sexuelle.

Ainsi, bien que les histoires des deux premiers épisodes n’ont rien à voir ensemble, ceux-ci sont cohérents dans la continuité de la série où l’ordre des épisodes prend sens.
Nous l’avons dit précédemment, quand ce n’est pas un objet qui fait clairement écho, il est possible plus subtilement que ce soit les histoires elles-mêmes qui se répondent ou qui aient un sens. Dans cette chambre d’hôtel on observe des meurtriers, des personnes en deuil ou encore qui cherche une sorte de renaissance, un nouveau départ dans leur vie… Aussi, le premier épisode ouvre la série avec un enfant qui meurt dans la chambre, et le final ferme la saison avec la mort naturelle d’une personne âgée dans la chambre. Cette saison pourrait donc présenter le cycle d’une vie, exposant des personnages de tout âge, sexe et dans différentes situations tout en ayant tous un important point commun : chaque personnage connaît un grand changement dans la chambre 104.

D’autres parts, Room 104 joue au maximum la carte de l’anthologie. Nous l’avons vu à l’instant, la série garde une certaine ligne et une certaine cohérence entre les épisodes. Toutefois, chaque épisode a son identité, son univers et son esthétique. Que ce soit au niveau des couleurs des images, des lumières, au niveau du style, dans cette saison on peut retourner en 1997 avec le format de télévision 4/3 tout comme se trouver dans un épisode intégralement dansé où les corps, le décor et la mise en scène de ces deux éléments suffisent pour qu’il n’y ai aucun dialogue.

Une série dérangeante qui joue sur les tabous…

Plusieurs épisodes de la série sont assez dérangeants. En effet, les frères Duplass centrent plusieurs épisodes autour de tabous : la mort, les sectes, les meurtres, la nudité, l’alcool, le sexe chez les personnes âgées… Ainsi, ils mettent le spectateur mal-à-l’aise, surtout en début d’épisode et peut amener à des situations où celui-ci ne supporte pas l’épisode.

De même, le casting de la série n’est pas uniquement composé d’acteur·rice·s beaux et belles. Les personnages sont souvent des beautés particulières, certain·e·s sont légèrement maquillé·e·s, d’autres, au contraire, beaucoup plus. Ce sont des personnes avec un physique différent des canons classiques de la beauté qui incarnent les personnages de la série. Cela donne de la singularité et de l’authenticité aux personnages. De même, par leur personnalité et leur physique non habituels, ils peuvent beaucoup plus marquer le spectateur.

…jusqu’à sembler parfois imbue d’elle-même

Certains épisodes de cette saison paraissent en faire trop au niveau du style. À vouloir se prendre trop au sérieux et aborder uniquement des sujets tabous ou en marge dans une sorte de contre-culture, la série peut passer parfois pour snob ou imbue d’elle-même.

Il est vrai qu’il faut, dans certains cas, un second visionnage pour comprendre un épisode, sa complexité et sa richesse d’écriture. Cependant, dans d’autres cas, un second visionnage est nécessaire pour comprendre l’étrangeté de l’histoire, de la situation et des personnages. Et, parfois, l’épisode n’arrive pas à faire passer de message, en conséquence, l’épisode n’a aucun sens et est juste absurde pour être absurde, sans finalité en soi.

 

Points positifs :

  • une série qui change
  • des personnages marquants
  • certains épisodes qui font réfléchir sur des sujets tabous
  • la poésie et l’esthétique
  • un format court et efficace

Points négatifs :

  • la frustration de ne pas en apprendre davantage sur les personnages et leurs histoires
  • le sexe et la violence pas forcément justifiés de certains épisodes

 

En bref, Room 104 est une série étrange qui touche à des sujets sérieux et tabous dans un format court permettant d’être assez rythmé et d’éviter d’éventuelle longueur au cours des épisodes. On aime ou on n’aime pas cette esthétique et ce style assez particulier qui laisse énormément de place à l’interprétation du téléspectateur. Il est sûr que Room 104 nous a marqué à la rédac’ et nous nous demandons bien ce que les frères Duplass vont nous réserver pour la seconde saisonNote : 3/5

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