Review Pilot – Papa ou Maman sur M6 : on continue ou pas ?

La première saison de Papa ou Maman (adaptation du film du même nom avec Laurent Lafitte et Marina Foïs) a débuté sur M6 jeudi 6 décembre avec deux épisodes. Nous avons donc visionné le pilot et nous allons vous en parler.
Papa ou Maman c’est une dramedie française, qui relate la vie de famille des Mendès.

SPOILERS dans la suite de cet article !

L’épisode démarre de manière énergique avec la mère de famille, Isabelle (Emilie Caen) qui s’entraine pour son entretien d’embauche au téléphone avec sa meilleure amie Tanya (Eye Haïdara). Ces quelques minutes sont utilisées pour résumer brièvement le topo : après un master de droit et un boulot dans une agence de juristes, elle s’est consacrée à sa famille pendant 10 ans, a fait 3 enfants de 17, 13 et 11 ans et est prête à reprendre une vie professionnelle.
Un grand changement dans leur vie de famille bien huilée car pour être à l’heure à l’entretien chez Prameco, Papa va devoir s’occuper des enfants ce matin ! Et clairement, on sent que c’est nouveau pour lui. Les gaffes du quotidien s’enchainent, on découvre la personnalité des enfants : l’ainée rebelle, le frère introverti et la petite dernière super mature (une version moldu et française d’Hermione). Le père est dépassé, entre la perte du bip pour ouvrir la porte du garage et ne pas connaitre l’adresse de l’école de sa fille, les tensions montent en cette matinée stressante.

On sent l’envie de faire rire mais l’humour ne fait jamais tout à fait mouche.

La mère se retrouve bloquée chez elle, on sourit un peu de la voir galérer. Elle finit par aller chez ses parents pour emprunter leur voiture, c’est l’occasion de découvrir deux nouveaux personnages. Lorsqu’elle sonne c’est le branle-bas de combat ! Les parents sont chacun au lit, mais avec quelqu’un d’autre, de plus jeune. Ils vivent en couple libre de manière épanouie mais cachée. La maitresse et l’amant tout nus sur le balcon, un prêt de vêtements et de voiture et la crise est évitée. Encore une fois, on sourit mais on ne rit pas. Les minutes défilent, lentement, nous en sommes à un tiers de l’épisode et Isabelle arrive en retard à son entretien où elle se fait lyncher par une jeune employée. Du côté de César, le père, arrivé lui aussi en retard sur son chantier, c’est la déconvenue : il n’est pas le seul à convoiter le chantier du nouveau lycée. Pour essayer d’avoir une longueur d’avance il accepte un repas avec l’adjointe au maire qui le drague ouvertement. Manque de bol, sa femme débarque et fait une scène dans le restaurant.

La dispute se poursuit dans la soirée, les enfants ont l’air habitués à la scène et anticipent les répliques parentales « J’ai construis cette maison », « Je fais tout à la maison »… La charge mentale est moquée par le mari qui finit sur le canapé. Un des aspects intéressants de la série est le traitement des conséquences du retour au travail d’une mère au foyer et les réactions de soutien, ou pas de son entourage. Le lendemain, Isabelle a une deuxième chance pour son entretien et cette fois, elle est reçue par le patron. Patron qui n’est nul autre qu’un ancien camarade de classe. On sent les potentielles tensions. Il veut clairement l’embaucher et plus si affinités, elle évoque son mari et n’est pas sûre de prendre le poste. Elle embellit sa vie maritale et indique que son mari est en passe de décrocher le chantier du lycée. De retour à la maison, César lance une offensive de réconciliation : diner aux chandelles. Les choses semblent s’arranger mais le lendemain, la bombe tombe : Prameco a obtenu le chantier du lycée ! Le mari est furieux et débarque dans les bureaux. Sa femme a eu la même idée et l’a précédé. Elle se cache donc dans le bureau et écoute son mari hurler sur leur ancien camarade de classe. Tout y passe, mais surtout il l’accuse de vouloir embaucher sa femme, qui selon lui est « finie » professionnellement sous de faux prétextes pour pouvoir la mettre dans son lit. La scène est dure à regarder pour le spectateur qui assiste impuissant au mari creusant sa propre tombe sans savoir que sa femme entends tout.

A partir de là, tout s’accélère, il ne reste que quelques minutes d’épisode et tout s’enchaine à la vitesse de la lumière. Le repas du soir a lieu chez les parents d’Isabelle qui sont prêts à officialiser leur séparation mais finalement elle leur dame le pion en annonçant son intention de divorcer de César. On a un peu l’impression que ça sort de nul part, même le père n’y croit pas. On s’attends à une scène de dispute, d’explications mais non … Scène suivante, on est chez le juge. Pas d’accord à l’amiable pour l’instant, alors une décision temporaire est prise : le père déménage et la garde des enfants sera alternée. Scène suivante, c’est le déménagement. Tanya emménage chez Isabelle pour la soutenir, le camion part … et revient se garer devant la maison d’en face. Le père ne va donc pas très loin et on imagine aisément la suite des évènements avec la dernière réplique de celui-ci à sa femme choquée : « 1-0 ma grande », la guerre est déclarée !

On ne va pas se mentir, les séries, en France, ce n’est pas ce qu’on fait de mieux. Il y a bien des exceptions à la règle : Bref., Dix pour cent, Kaamelott … Mais tout le monde n’est pas Alexandre Astier. Ce pilote ne décolle pas, tombe à plat, pas d’étincelles au niveau du casting. On sent une intention de développer une série tragi-comique avec un petit côté Guerre des Roses mais c’est maladroit. 48 minutes d’épisode, un dénouement expédié en 5, c’est dommage. Essai non transformé, de notre côté, on ne continue pas.

 

 

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