La série It’s a Sin suit les aventures de Ritchie (Oliver Alexander, Skins, Penny Dreadful), Roscoe (Omari Douglas) et Colin (Calum Scott Howells). Les trois jeunes hommes britanniques s’installent à Londres au tout début des années 1980. L’intrigue s’intéresse à leur vie étudiante, professionnelle et personnelle. En toile de fond, la propagation du SIDA, alors virus inconnu et considéré comme une maladie mystérieuse. La série se concentre donc sur la population gay et son quotidien londonien à la fin du vingtième siècle. Ce pilot nous a-t-il convaincu ? Patience…
Attention, possible spoilers.
Comme à leur habitude, Chanel 4 et HBO Max frappent fort. It’s a Sin bénéficie d’un casting d’une grande qualité avec en tête Neil Patrick Harris (How I met Your Mother) et Keeley Hawes (Bodyguard) qu’on ne présentent plus. Le trio de la série est très séduisant, chaque personnage est unique et brille de sa propre manière. Leurs arrivées respectives à Londres laissent le temps au spectateur de comprendre leur environnement et leur passif. Ritchie vient d’une petite île sur la côte de l’Angleterre. Ses parents sont conservateurs, racistes et s’arrachent déjà les cheveux à l’idée que l’adolescent étudie le théâtre et non l’économie. Impensable pour lui de faire son coming out. La famille d’origine nigérienne de Roscoe n’accepte pas son homosexualité. Il risque d’être renvoyé en Afrique et surtout, la mort. Il fuit donc ses proches pour embrasser qui il est réellement. Enfin, Colin est le campagnard gallois qui passe d’une vie solitaire en famille d’accueil à une coloc hétéroclite et colorée.
À la fin du pilot, les trois jeunes adultes se sont rencontrés – pour deux d’entre eux, assez bibliquement – et vivent même ensemble. l’esthétisme de la série est très soigné, tout comme la bande originale. L’humour grinçant britannique est charmant et l’ambiance des années 1980 nous fait voyager dans le temps.
Peu à peu, l’épisode oscille entre l’atmosphère festive et nocturne de la communauté gay et des détails qui font froid dans le dos. Le racisme, l’homophobie et surtout la maladie s’installent petit à petit à l’écran. Quel est donc ce virus mystérieux d’outre-Atlantique qui semble toucher particulièrement les homosexuels ?
Le sexe est très présent, une bouchée d’air pur humoristique immiscé entre des scènes glaçantes qui laisse présager le futur du petit groupe d’amis. Le personnage de Neil Patrick Harris (Henry Coltrane) disparaît malheureusement bien vite. Il est finalement témoin de la désinformation des années 1980 et surtout de la discrimination et de l’inefficacité des traitements hospitaliers de l’époque.
La dernières phrase du pilot, « I just want to be happy » (NDLR : « je veux juste être heureux »), nous a particulièrement touché. L’optimisme de Ritchie risque d’être mis en mal dans les prochaines épisodes. La chaîne promet une série dramatique dont nous ne ressortirons pas indemnes.
En conclusion : oui, nous continuons It’s a Sin ! Cette mini-série de 5 épisodes promet une montagne russe de sentiments. Nous avons hâte de suivre les trois héros sur toute une décennie.