Le 2 aout, USA Network diffusait le premier épiode de The Sinner. La série de 8 épisodes, portée par Jessica Biel à la production et dans le premier rôle, semblait aussi ambitieuse qu’intrigante. Mais qu’avons-nous pensé de ce pilot ?
The Sinner, c’est l’histoire de Cora Tannetti, une jeune mère dont la vie en apparence paisible va être bouleversée. C’est lors d’une journée au lac avec son mari et son fils que Cora va commettre l’irréparable. La jeune femme poignarde sauvagement un inconnu devant de nombreux témoins et n’a d’autre choix que de confesser un meurtre que personne ne parvient à comprendre. Pourtant, alors que les autorités cherchent à fermer l’enquête au plus vite, le détective Harry Ambrose semble bien déterminé à découvrir la véritable explication derrière ce geste désespéré.
Tout cela se déroule visiblement à notre époque, dans une petite ville des États-Unis. Toutefois, il est bien difficile de se situer ; l’intrigue et ses protagonistes paraissent lointains, hors du temps. Les prises de vues et les couleurs pastels, superbes, créent une ambiance bien particulière, comme si nous entrions dans un rêve. Mais c’est plutôt le cauchemar de Cora que nous explorons : on la découvre d’abord comme une femme ordinaire, c’est petit à petit que des indices nous font comprendre son mal-être. Avant même le drame, Cora semble déconnectée du monde qui l’entoure. De plus, la scène d’ouverture et les flashbacks nous montrant l’enfance de Cora introduisent un contexte très religieux et renforcent la sensation de malaise qui enveloppe l’affaire. Cette impression a d’ailleurs tendance à être étouffante et, si nous aimons nous faire surprendre par une ambiance sombre, il faudra faire attention à ce que la série ne s’y complaise pas de trop.
Jessica Biel, que l’on attendait au tournant, incarne son personnage avec beaucoup de sensibilité. Elle parvient à nous faire ressentir la détresse de Cora dans ses gestes les plus anodins comme dans les démonstrations les plus violentes. C’est une interprétation criante de vérité que nous délivre l’actrice dans ce premier épisode.
On notera également les performances de Christopher Abbott (Mason Tannetti) et de Bill Pullman (Harry Ambrose). Le premier incarne un mari dépassé et ce même avant le drame. S’il n’a pas de grand éclats, il n’en reste pas moins crédible dans ce rôle. Pullman, quant à lui, donne vie à un détective qui a tout d’un anti-héro. Sa morale est discutable mais il est bien le seul à chercher à voir plus loin derrière le geste de Cora qu’un acte de violence gratuite. Ces personnages sont, à eux seuls, assez intrigants pour nous donner envie d’en voir d’avantage.
The Sinner est une série prometteuse et ce premier épisode nous plonge dans une ambiance très particulière. Cet univers particulièrement sombre ne plaira sans doute pas à tous, et ce n’est certainement pas une fiction légère. À noter aussi que le rythme est assez lent, un parti pris qui colle à l’intrigue mais qui plaira sans doute moins à ceux qui cherchent une série bourrée d’action. Il faudra cependant plusieurs épisodes pour se faire une véritable opinion sur la série, le temps que l’intrigue se précise d’avantage et que nous ayons vu les acteurs interpréter leurs rôles sous différents angles. En tout cas, le point de départ de la série est déjà original puisque nous avons déjà le coupable et l’arme du crime : dans The Sinner c’est la raison derrière le meurtre qui va être explorée. Avec l’omniprésence de la religion et l’aspect psychologique de la série, le cheminement pour découvrir la vérité risque d’être tout aussi passionnant que déconcertant.
Alors oui à la rédac’ nous allons continuer à regarder The Sinner, d’ailleurs à l’heure où nous vous écrivons, nous allons déjà entamer le deuxième épisode !