Review Pilot – The Idol : on continue ou pas ?
Très attendue depuis qu’elle n’est qu’un vague projet, la série The Idol a d’abord été diffusée au Festival de Cannes où elle a obtenu une standing ovation de 5 minutes. Hier, le premier épisode était diffusé sur Warner TV France, nous permettant de découvrir la nouvelle série signée Sam Levinson (Euphoria). A l’affiche de la série, Lily-Rose Depp qui incarne Jocelyn, une jeune pop star qui prépare son retour sur le devant de la scène, mais aussi l’artiste The Weeknd qui incarne Tedros, un mystérieux et inquiétant propriétaire de boîte de nuit. Sur le papier, la série à tout pour elle : un réalisateur et scénariste qui a déjà fait ses preuves, deux célébrités très cotées à l’affiche de la série. Mais dans les faits, que vaut vraiment ce premier épisode ?
Si on se penche sur le synopsis de The Idol, celui-ci nous explique que la série va suivre l’histoire de Jocelyn, une pop star qui prépare son retour suite à une dépression nerveuse et qui est déterminée à reprendre le devant de la scène. Celle-ci fera la rencontre de Tedros, propriétaire d’une boîte de nuit et leader d’une secte qui entamera une relation dangereuse avec Jocelyn.
Le sujet de la santé mentale chez les pop star fait de plus en plus parler. Black Mirror avait d’ailleurs dédié un épisode sur le sujet avec dans le rôle principal Miley Cyrus. Malheureusement, le premier épisode de The Idol, lui, échoue à traiter le sujet. On comprend que Jocelyn est effectivement fragile émotionnellement, toutefois, ce traitement reste superficiel et il est difficile de parler de réellement « traitement » du sujet (pourtant central dans le synopsis). L’épisode dure 55 minutes, cependant, il ne se passe pas grand chose… L’essentiel de l’épisode se focalise sur Jocelyn et sa façon d’être sexualisée et de se sexualiser. Ce premier épisode ne propose rien d’intéressant scénaristiquement, c’est un enchaînement de séquences faites pour choquer ou pour faire fantasmer. On est en plein male gaze. Entre le sexe, le revenge porn, la drogue, on est sur une recette indigeste et inintéressante au possible. Réaliser pour choquer, c’est un parti pris qui peut fonctionner mais ce n’est pas le cas dans The Idol. On se pose la question : est-ce que le trash et le sexe étouffent l’intrigue ou est-ce que c’est justement l’essentiel de l’intrigue ? Dans les deux cas c’est un vrai problème. La série est décrite par beaucoup comme un film « soft porn » mais même en ça c’est un échec puisque ces scènes de sexe ne suscitent aucun intérêt, aucune émotion. Enfin, presque, puisque le personnage de Tedros, lui, suscite une émotion : la peur. C’est la mise en scène qui est à saluer car malheureusement, The Weeknd ne peut pas s’appuyer sur son jeu d’acteur qui n’est pas vraiment convaincant. La musique, la réalisation nous font comprendre que ce personnage doit nous provoquer quelque chose de négatif et c’est réussi : il est effrayant et nous met mal à l’aise.
Malheureusement même si cet aspect de la série est bien maitrisé, ça ne suffit pas à nous faire oublier le reste. Le personnage de Jocelyn n’est pas nécessairement sympathique, l’écriture est pauvre, bref, c’est inintéressant. On attend d’un premier épisode qu’il plante l’intrigue et nous présente les personnages pour nous donner envie de voir la suite. Un pilote doit éveiller la curiosité. C’est un échec en tous points puisqu’on cerne difficilement Jocelyn, on comprend certes que Tedros est quelqu’un de mauvais mais il n’est toujours pas question de sa secte mentionnée dans le synopsis. L’intrigue n’est pas vraiment lancée puisque la remise en forme de Jocelyn est étouffée par le fait qu’elle soit sexualisée à chaque seconde de l’épisode. Bref, ça ne donne pas vraiment envie de continuer la série…
Pour les plus vaillant‧es et surtout les plus curieux‧ses, pour rappel, The Idol est diffusée en France chaque lundi soir sur Warner TV France (disponible via le pass Warner sur Prime Video).
