Review Pilot – McMafia : on continue ou pas ?

Le 1er janvier, une toute nouvelle série dramatique de la BBC commençait sa diffusion sur la chaine britannique. McMafia se base sur le livre de Misha Glenny, un journaliste qui s’est documenté sur le crime organisé d’un point de vue international. Le livre, sorti en 2008, a été adapté pour la télévision par les scénaristes Hoss Amini et James Watkins. Mais comment adapter une oeuvre qui n’a pas vraiment d’histoire à raconter, qui ne fait qu’exposer des faits ? On a vu le premier épisode, on vous en parle !

Mais alors McMafia, de quoi ça parle ? De la famille Godman. On nous présente très vite les personnages principaux et surtout celui que nous allons suivre toute la saison, qui est composée de huit épisodes : Alex Godman (incarné par James Norton), qui a passé toute sa vie à tenter d’échapper l’ombre de ses parents et les liens qu’ils ont avec la mafia russe. Il a choisi de mener une vie totalement différente, entièrement légale et transparente, et dirige son entreprise avec talent en prenant soin de n’avoir aucun lien avec des investisseurs russes. Aidé de sa petite-amie, il tente de faire ses preuves et de se détacher de l’image de sa famille.

L’épisode commence pourtant avec une scène bien mouvementée : une filature et un attentant sur un homme qui se fait appeler Vadim (incarné par Merab Ninidze). On comprend rapidement que ce dernier, revendeur de cocaïne, sera au centre de l’intrigue et que l’attentat miraculeusement raté sur sa personne (qui était pourtant une explosion d’une certaine envergure) va compliquer les affaires de la famille Godman. Malheureusement pour Alex, le passé meurtrier de la famille resurgit et ce dernier est obligé de plonger dans le milieu criminel et de renier tout ce en quoi il a toujours cru. Quand les hommes de Vadim s’en prennent à l’oncle d’Alex et le font assassiner, quand on fait courir des rumeurs sur les investisseurs de son entreprise, tout s’écroule. La famille est menacée de toutes parts et Alex n’a pas d’autre choix que de tout tenter pour protéger les siens.

Un premier épisode qui nous sert entièrement d’introduction. 55 minutes qui nous servent à nous présenter tous les membres de la famille Godman (on est par exemple ravis de retrouver Faye Marsay ou encore David Strathairn) mais également leur passé criminel. Si le scénario est stable et intéressant, nous entraîne de Mumbai à Londres, en passant par Moscou, il est cependant assez lent et ce premier épisode reste plat et sans réelle saveur. Les éléments sont pourtant nombreux pour en faire un scénario prenant et bourré de rebondissements, cette histoire fictive pourrait avoir de nombreux échos avec notre société actuelle et les différentes menaces qu’elle combat. Oubliez tout ce que vous pensez savoir de la Mafia, nous sommes bien loin du film Le Parrain (pour ne citer que celui-ci). Ici, la Mafia est mêlée à tout et cela pourrait offrir un scénario haletant si correctement mené dans les prochains épisodes. Malheureusement, le charme et le talent d’acteur de James Norton ne suffisent pas à compenser les longueurs qui s’installent pour l’instant et nous espérons vraiment que la suite de la saison saura se rattraper.

Conclusion, un premier épisode qui sert d’introduction mais qui ne réussit qu’à moitié à faire ses preuves. On espère que la suite sera plus mouvementée et que les prochains épisodes rattraperont ce pilot, parce que le sujet abordé peut s’avérer très intéressant si correctement traité. On continue, mais sans grande conviction pour le moment.

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1 commentaire

Saume Oine

le 17 février 2018 à 0h12

Salut 🙂 je viens de finir la mini-série McMafia, j’en tremble encore…
Je sais, j’ai lu pas mal d’avis de personnes qui considèrent que ça manque de consistance, qu’il y a des clichés, que le scénario est prévisible, et que le personnage principal n’a pas de charisme. Bref, je me situe à l’opposé de tout ces commentaires, sauf pour le nom de la série qui est ridicule et incompréhensible. D’abord, il faut situer la série, ce n’est pas un Gomorra ou un Narcos, donc le caractère du personnage principal ne peut être « latin », il a la circonspection du british et la main froide du ruskov, et en cela je l’ai trouvé exceptionnel d’interprétation. Il était dans le ton, tout le temps. Ensuite, concernant la prévisibilité du scénario, je dirais ça dépend des fois, mais en même temps on a envie que ça se passe comme ça, pour moi en tout cas. Enfin, que les histoires, les personnages, ne soient pas assez développés, oui c’est normal il n’y a que 8 épisodes… sur les clichés, faudra m’expliquer en revanche. Je les ai trouvé assez cool au contraire.