- Une série soignée visuellement
Domina est une série très belle, du moins pour ce premier épisode. Les décors sont soignés et on peut en dire autant, sinon plus, des costumes. Quel plaisir de voir de véritables coiffures romaines sophistiquées, des bijoux, des tissus et des découpes qui ont été pensées avec des historiens ! On apprécie aussi les scénographies travaillées et la photographie sombre qui annonce le drame à venir dans cette société romaine tout en privilèges. Le jeu est intéressant, même si ces accents britanniques prononcés, pas effacés pour le moins du monde, déroutent voire dérangent. On aurait aimé que les romains aient une diction rappelant leurs origines, comme cela s’est fait, par exemple, dans la série Vikings. On aurait aussi apprécié que les acteurs prennent un peu plus le soleil, pour correspondre davantage au climat romain. En effet, ce cast à peau très blanche – plus encore que celle des vikings sus-cités – fait tout de même très anglais. Pour ces raisons, on a tout de même un peu de mal à se croire à Rome, ce qui est dommage, au vu du travail effectué sur les costumes.
- Beaucoup de drames et de scènes érotiques
Domina, c’est aussi beaucoup de scènes dramatiques, et ce, dès le pilot. La couleur est annoncée et sa teinte est le rouge sang. Ce n’est, bien sûr, pas sans logique avec l’intrigue. Livia Drusilla est alors encore jeune et déjà menacée. Le rythme est donc assez inégal, avec de la tension qui va et qui vient, sans doute pour dérouter le.a spectateur.trice autant que le personnage, en cette période troublée qui fait suite à un complot ayant coûté la vie au dictateur Jules César. Dans la veine de beaucoup de séries historiques, Domina enchaîne les scènes de sexe l’une après l’autre, parfois de manière un tantinet racoleuse… Lorsqu’on est un peu lassé dès le premier épisode, c’est sans doute qu’il y en a un peu trop et qu’elles ne sont pas toujours justifiées.
- Du complot et du politique
En plus de ces scènes de sexe et de ces grands moments de drame, Domina est paradoxalement, une série bavarde. Toutefois, son bavardage n’est pas du papotage : il est du même acabit que celui de Game of Thrones. Intrigues politiques à tout va, allégeances, trahisons, spéculations en tous genres composent ces discours prononcés par ces personnages qui vivent, dorment, rêvent, mangent et respirent politique. Tous centrés autour du personnage d’Octave, futur Auguste (appelé en anglais Gaius et interprété par Matthew McNulty), qui concentre le pouvoir de cette Rome, depuis peu sans chef officiel.
La série se révèle donc très intéressante puisqu’historique, elle nous dépeint, sous forme de divertissement, une situation ayant réellement eu lieu. C’est une forme de témoignage – certes romancé – sur la pensée romaine d’alors.
On continue Domina ? C’est un oui. Si en général les programmes de nos voisins outre-Manche sont soignés, Domina n’y fait pas défaut. La série a plusieurs qualités indéniables : belle reconstitution, écriture rythmée et intérêt historique, entre autres.