Review Pilot – Alias Grace : on continue ou pas ?

Alias Grace est la nouvelle mini-série adaptée d’un roman de Margaret Atwood, après La Servante écarlate (The Handmaid’s Tale) pour Hulu. 2017 est définitivement l’année de la romancière !
Le pilot d’Alias Grace a été diffusé la semaine dernière, on vous donne notre avis.

Ce premier épisode démarre sur un extrait d’un poème d’Emily Dickinson, sombre et assez macabre, qui donne tout de suite le ton de la série. On nous présente ensuite Grace Marks, incarnée par Sarah Gadon (Enemy, Dracula Untold, 22.11.63), une jeune irlandaise qui a immigré au Canada en 1843. Au début de l’épisode, nous ne connaissons rien de son histoire qui va finalement nous être racontée petit à petit, à l’aide de la narration et des nombreux flashs.

Grace est enfermée au pénitencier de Kingston depuis une quinzaine d’années, elle parle peu… Condamnée pour avoir assassiné ses employeurs, elle aurait dû être pendue mais devra finalement passer sa vie en prison. Elle est condamnée à vivre, la mort aurait été une fin trop belle. Grâce à sa conduite exemplaire, elle a le droit de passer ses journées dans la maison du gouverneur, où elle fait le ménage et sert surtout d’amusement pour la bonne société qui a entendu parler de son histoire. Parce que Grace Marks est célèbre.
Mais à la demande du révérend, un rapport en faveur de Grace doit être rédigé par un nouveau médecin, le Dr. Simon Jordan (incarné par Edward Holcroft) qui va demander à s’entretenir chaque jour avec elle pour connaître sa version de l’histoire.

Ce premier épisode nous plonge directement dans le feu de l’action. Grace est un personnage qui va nous porter tout au long de la saison à travers son histoire et le jeu de Sarah Gadon est impressionnant. Grace est d’abord très difficile à cerner, dans la première moitié de l’épisode, jusqu’à ce qu’elle commence finalement à raconter sa vie depuis son départ d’Irlande. Le début de l’épisode nous présente le personnage actuel, alternant avec des images très rapides sous forme de flash de ce qu’il s’est passé. La suite, nous permet d’avancer et de commencer à créer une chronologie des événements et de la vie de Grace. On comprend finalement doucement comment elle fonctionne, mais il reste difficile de vraiment percer à jour le personnage et il est fort probable que les scénaristes vont s’amuser à faire tourner les téléspectateurs en rond jusqu’à dénouement final. Un personnage qui éveille notre curiosité, et qui saura sans doute nous tenir en haleine tout au long de la série grâce au jeu de son interprète. On déplore cependant le manque de développement des autres personnages : seule Grace est réellement importante dans ce premier épisode. Mary Whitney (incarnée par Rebecca Liddiard) semble avoir un rôle à jouer également, mais n’intervient qu’à la toute fin de l’épisode… Affaire à suivre donc, dès le prochain épisode.

Alias Grace n’a rien à envier à The Handmaid’s Tale. Si les thématiques abordées sont légèrement différentes puisque nous sommes ici dans un univers qui a réellement existé et avec un personnage réel dont le procès a déchaîné les passions, on retrouve malgré tout la condition de la femme en thème principal. Grace a subi de nombreux mauvais traitements au cours des différentes enquêtes qui ont été menées, beaucoup de choses ont été écrites à son sujet et c’est ce qui accueille le téléspectateur au tout début de l’épisode : sorcière, démon, folle, simple d’esprit, innocente victime, femme sournoise… tous ces termes ont été utilisés pour la décrire, mais « comment pourrait-elle être toutes ces choses en même temps ? »

Pour conclure, un premier épisode qui rempli pleinement son rôle. On découvre le contexte global, un personnage féminin principal qui attise notre curiosité et une réalisation propre qui donne très envie de continuer !

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