Marvel’s Runaways : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

Composée d’une première saison courte – seulement 10 épisodes – qui s’est achevée le 9 janvier dernier sur la plateforme de vidéos à la demande Hulu, Marvel’s Runaways avait déjà fait beaucoup parlé d’elle avant le lancement de la série, notamment lors de l’annonce du choix des acteurs pour incarner les jeunes personnages principaux. Créée par Josh Schwartz et Stephanie Savage, les créateurs de Newport Beach (The O.C. en version originale) et Gossip Girl entre autres, nous y suivons six adolescents que tout oppose et qui évoluent dans des mondes cruellement différents qui décident de s’allier pour faire face à un ennemi commun, « Le Cercle », dont les membres sont… leurs parents.

Attention, spoilers !

 

  • Des personnages dont on ignore presque tout

Dans cette première saison, il s’avère que la série peine à mettre en place ses personnages et surtout leur passé et les liens qui les unissent. Finalement, nous apprendrons dans le premier épisodes que si les six adolescents étaient amis auparavant, c’est uniquement parce que leurs parents sont amis. Finalement, on ne saura jamais vraiment pourquoi Alex (Rhenzy Feliz) a souhaité réunir ses anciens amis. De même, c’est seulement dans les deux derniers épisodes que nous en apprenons réellement plus sur les causes de la mort d’Amy (Amanda Suk), la sœur de Nico (Lyrica Okano).

Du côté des parents, on découvre une romance inutile entre Robert (James Yaegashi), le père de Nico, et Janet (Ever Carradine), la mère de Chase (Gregg Sulkin), qui fera naître à la fin de la saison un ridicule jeu de « non, c’est moi qui vais me sacrifier pour vous » tel des personnes âgées voulant payer le restaurant à la fin d’un repas. On a également du mal à cerner la raison pour laquelle le père de Karolina (Virginia Gardner), Frank (Kip Pardue), est exclu du Cercle, si ce n’est l’intrigue absurde des premiers épisodes avec le sacrifice des adolescents (qui semble totalement arbitraire et aléatoire) permettant de « soigner » et faire revenir un certain Jonah (Julian McMahon), dont on ignore encore une fois absolument tout. Tout ceci, sans parler de l’adoption de Molly (Allegra Acosta) totalement floue et de l’implication de ses parents dans le Cercle, ou encore des accès de colère trop rapidement expliqués, voire expédiés, de Victor (James Marsters), le père de Chase, qui tentera même de tuer son fils, finissant par se faire tirer dessus par sa propre femme.

Malgré tous ces défauts, et sans trop savoir pourquoi, les personnages arrivent pour certains à être attachants et on peut même les trouver réalistes, si on exclut les relations qu’ils entretiennent et leurs querelles ridicules qui n’ont aucun lieu d’être. L’identification à ces personnages, en revanche, semble être difficile, notamment justement à cause du manque d’informations les concernant.

 

  • Une mythologie trop rapide à s’installer

Les personnages ne sont pas les seuls à être un peu flous dans cette première saison de Marvel’s Runaways, les actions le sont tout autant, si ce n’est plus : il se passe trop de choses. Si le premier épisode permettait une mise en place correcte, le reste de la saison aurait dû prendre bien plus son temps sur certains points. Les scénaristes ont sans nul doute voulu intégrer un maximum de storylines des comics sans pour autant savoir quoi en faire, ce qui a donné comme résultat un grand fouillis indigeste avec un trop gros lot d’informations. Nous ne savons pas, après visionnage d’un épisode, ce qu’il est important de retenir et ce que nous pouvons aisément supprimer de notre mémoire.

Si les actes des parents vont beaucoup trop rapidement et n’auraient pas eu à tenir en seulement dix épisodes, il s’avère que ceux des adolescents mettent du temps à s’installer. Les pouvoirs de Molly se dévoilant dès le premier épisode, le téléspectateur s’attendait à voir les autres pouvoirs se déclencher très rapidement par la suite et surtout à les voir les utiliser… Mais il n’en est rien ! Les fans de comics reconnaîtront bien sûr parfaitement le sceptre de Nico, l’énergie solaire de Karolina et le dinosaure de Gert (Ariela Barer), même si on relève des différences quant à leurs utilisations, alors que ceux ne connaissant rien à l’univers des Fugitifs risquent de ne pas renouveler l’expérience pour la deuxième saison, qui vient pourtant d’être annoncée par Hulu. Finalement, la série n’entre pas réellement dans l’action et se perd en tergiversations entre les amourettes d’adolescents et les dramas familiaux, ce qui fait de Marvel’s Runaways un simple (et mauvais) teenshow surnaturel.

 

  • Un teenshow de super-héros banal

Comme toutes les séries pour adolescents, Marvel’s Runaways respecte les codes de ce genre : des beaux et gentils adolescents n’ayant rien en commun et pourtant amis, des mystères entourant leurs parents ou plus généralement leurs familles, des histoires d’amour dérisoires et des trahisons dont on se fiche royalement et qui n’ont plus aucun impact quelques épisodes plus tard. En plus de ces clichés bien présents dans la série, les stéréotypes des super-héros entrent également en jeu : un groupe d’amis très unis que seule la mort peut séparer, des grands méchants, un méchant encore plus grand méchant qui contrôle le tout et un lot de scènes insipides pour saupoudrer le tout.

Finalement, les épisodes s’enchaînant facilement (après tout, les acteurs ne sont pas mauvais et la réalisation passable), c’est seulement après avoir visionné les dix épisodes qui composent la première saison de Marvel’s Runaways que le téléspectateur se demandera s’il continue avec la saison 2 dans un an ou s’il s’arrête dès maintenant. Il suffira d’un emploi du temps trop chargé, d’un examen qu’il faut absolument réviser ou tout simplement d’une meilleure série pour que Marvel’s Runaways passe à la trappe et s’oublie…

 

Pour conclure, Marvel’s Runaways ne sera pas la série de l’année mais nous pouvons passer un bon moment devant celle-ci en la prenant pour ce qu’elle est : une série de super-héros sans prise de tête pour adolescents. Allez, pour sauver son honneur, et parce que nous avons droit à une diversité qui fait plaisir à voir dans un teenshow, cette première saison mérite d’avoir la moyenne. Espérons tout de même que la deuxième saison soit un peu plus aboutie ! Notre note : 2.5/5.

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