La saison 2 de Love 101 (Aşk 101 en VO) a été mise en ligne sur Netflix le 30 septembre dernier. Il semblerait que la série ait atteint sa conclusion mais la plateforme n’a pas encore fait d’annonce officielle sur le sujet. Voici notre avis sur cette seconde saison.
*** Attention, cet article contient des spoilers ***
- Un manque de visibilité
Si les audiences ne sont pas forcément au rendez-vous, il n’y a rien d’étonnant puisque la série ne bénéficie d’aucune visibilité par la plateforme. Si vous regardez Love 101, c’est parce que vous êtes tombés dessus en suggestion ou qu’on vous l’a conseillée mais avez-vous déjà vu Netflix en faire la promotion ? C’est un problème récurrent du géant du streaming : seules quelques élues sont mises en avant, ce sont toujours les mêmes et ce ne sont pas les plus qualitatives ! Certes avec les années, les séries originaires d’Espagne et désormais de Corée arrivent à tirer leur épingle du jeu mais les shows turcs -ou tout simplement autres qu’américains ou anglais- passent souvent à la trappe de la communication Netflix. Et c’est bien dommage pour Love 101, qui se retrouve sous-estimée et peu regardée…
- Une écriture quelque peu misogyne…

Que s’est-il passé entre la première saison et la deuxième pour qu’il y ait une telle régression des personnages féminins ? L’écriture fait la part belle aux rôles masculins mais délaisse complètement les femmes qui se retrouvent victimisées… Ainsi Kerem (Kubilay Aka) connaît un très beau développement, tandis que la pire évolution revient à Burçu (Pinar Deniz) qu’on découvre limite hystérique à force de toujours s’énerver contre Kemal (Kaan Urgancioglu) sans qu’on comprenne vraiment pourquoi… Certes il s’agit d’un prétexte scénaristique pour créer des complications dans leur couple mais cette protagoniste à la grande force de caractère autrefois si sûre d’elle devient une pleurnicheuse en saison 2, même si, fort heureusement, elle connaît encore quelques moments d’éclat ! Dans la même veine, Eda (Alina Boz) reproduit ce schéma vers la fin de saison envers Kerem bien que l’on saisisse l’idée de ce revirement : une volonté de dénoncer le patriarcat à travers les fiançailles forcées d’Eda ou le choix de carrière d’Elif (Ece Yüksel) voulus par leurs parents. Que dire d’Isik (Ipek Filiz Yazici), quasi absente de toute la saison et totalement injuste envers Sinan (Mert Yazicioglu) -personnage vraisemblablement écrit uniquement pour souffrir !
- Une esthétique toujours aussi soignée

C’est une qualité invariable du show : l’esthétique et l’atmosphère créent une ambiance à la fois belle et nostalgique, sans oublier la bande-son qui contribue également à insuffler à la série son aura poétique. La réalisation est toujours aussi bien pensée et stylisée grâce aux jeux de lumière et à la cinématographie soignée, à l’instar du rêve d’Elif et de la vision onirique de son piano sous l’eau en fin d’épisode 6 ou des scènes Burçu/Kemal avec l’écran coupé et les parallélismes. Love 101 se déroulant dans les années 90, l’immersion est totalement réussie avec les looks, accessoires et couleurs dépeintes. Le climat de carte postale est toujours aussi présent qu’en saison 1 car même s’il y a moins de plans de la ville d’Istanbul, il y a davantage de scènes en extérieur, telles que la virée de Kerem et Eda ou la promenade romantique en bateau d’Elif et Osman (Selahattin Pasali). Au final, nous avons toujours autant envie de traverser l’écran pour rejoindre les personnages et tenter la gastronomie turque, avec une préférence pour les pides et beaucoup moins pour le jus de cornichons !
- Une jolie conclusion

Cette seconde saison sonne réellement comme un adieu aux jeunes protagonistes auxquels nous nous sommes attachés durant 16 épisodes… En guise de conclusion, nous assistons enfin aux retrouvailles de la bande au grand complet. Petit bémol : les micro-scènes avec les personnages devenus adultes sont trop rares et servent clairement de teasing à la fin de saison ! Résultat : on se retrouve à les attendre impatiemment et surtout, nous aurions aimé qu’ils soient davantage développés. Ont-ils changé ? Que font-ils maintenant ? Même si cela est brièvement évoqué, leur futur est trop flou et paraît trop beau pour être vrai car tous ont semble-t-il réussi leur vie professionnelle. La surprise finale nous révèle que seuls Isik et Sinan sont restés en contact puisqu’ils sont désormais mariés ! Même si nous n’en étions pas certains, c’est bel et bien un happy end sur tous les plans auxquels ont droits nos héros : amour, travail et amitié.
En bref, cette seconde saison de Love 101 est tout aussi plaisante que la première, bien qu’un peu en deçà en terme d’écriture. La série aurait mérité plus de communication de la part de Netflix mais elle aura su charmer les spectateurs en les renvoyant dans la Istanbul des années 90. Note : 4/5.