Création originale Canal+, La Flamme a su séduire le public puisque les neuf épisodes ont réuni en moyenne 345 000 téléspectateurs sur les trois semaines de diffusion. Une audience réjouissante pour la chaîne cryptée qui a d’ores et déjà commandé une saison 2 de la série ! Nous avons vu cette parodie du Bachelor de Jonathan Cohen et Jérémie Galan disponible sur MyCanal, et voici notre avis sur cette première saison.
- Une distribution cinq étoiles
C’est effectivement ce qui saute aux yeux lorsque l’on regarde la fiche technique de La Flamme : un casting prestigieux, qui rassemble quasi uniquement des comédien.nes célèbres autour de Jonathan Cohen. Jugez plutôt : Adèle Exarchopoulos, Vincent Dedienne, Doria Tillier, Florence Foresti, Leïla Bekhti, Laure Calamy, Ana Girardot, Géraldine Nakache, Pierre Niney, Céline Sallette, Léonie Simaga, Angèle, Youssef Hajdi, Camille Chamoux, Marie-Pierre Casey, ainsi que les guest stars suivantes : Laetitia Casta, Gilles Lellouche, Orelsan, Héléna Noguerra, Ramzy Bedia, François Civil, Gilbert Melki ou encore Olivier Baroux.
Une telle affiche ne peut qu’attiser notre intérêt et notre curiosité, et il ne fait aucun doute que beaucoup de téléspectateurs ont tenté le premier épisode pour voir ce que donnait la réunion à l’écran de tout ce joli monde. Et sur ce point, nous ne sommes pas déçus ! Il est jubilatoire de retrouver des acteurs.rices que nous apprécions dans des situations les plus cocasses les unes que les autres et même eux.elles semblent prendre un plaisir évident à tourner le show !
- Une adaptation (trop ?) fidèle
Parodie de la célèbre émission de téléréalité The Bachelor, La Flamme est en réalité l’adaptation française de Burning Love, une web-série de 2012 déclinée en trois saisons née de l’imagination d’Erica Oyama, qui travaille actuellement sur l’un des succès 2020 de Netflix, Mes Premières Fois (Never Have I Ever en VO, ndlr). Ken Marino (Bienvenue chez les Huang) réalise la saison 1 et en tient le rôle-titre, à l’instar de Jonathan Cohen qui enfile ici la double casquette acteur/réalisateur. A noter que le prénom du célibataire à séduire reste inchangé puisqu’il se nomme… Mark ! Et la liste des ressemblances ne s’arrête pas là.
Tout d’abord, les candidates ont des profils similaires : le panda éliminé d’entrée de jeu (joué par Jennifer Aniston outre-Atlantique), la psychopathe, la pleureuse, la religieuse (Kristin Bell aux USA), l’exhibitionniste, la non-voyante, la mamie, la femme enceinte, etc. Ensuite, les acteurs invités reprennent les rôles des protagonistes que nous connaissons comme par exemple le psychologue interprété par Adam Scott (Big Little Lies) ou le bachelor de l’année précédente incarné par Ben Stiller (Zoolander). De plus, les épreuves sont calquées sur le modèle américain : le stand-up, la piscine, la maison pour les sans-abris, la rencontre des familles… Au final, une adaptation fidèle, un peu trop même, car nous aurions aimé davantage de touches originales de la part de l’équipe créative.
- De l’art de l’absurde
Si vous êtes très premier degré, passez votre chemin car La Flamme n’est pas fait pour vous ! La série surfe clairement sur l’humour absurde alors ne vous attendez pas à de la subtilité. De par sa nature -une parodie-, il était évident qu’elle ne jouerait pas sur de la spiritualité ou des jeux de mots délicats. Vous voilà donc prévenus ! Parmi les running gags que le show nous offre, nous rions notamment des conséquences du cœur de singe de Soraya (« ooh »), de la psychopathie d’Alexandra (« MAAAAAAAAAAAARC ! MAAAAAAAAAAAARC ! ça va ? »), de Chatéléré (aucune explication ne s’impose !), de la bêtise de Marc (« on dit un ou une vie ? »), de Sarah qui passe son temps à cacher son ventre de grossesse ou de Valérie qui pleurniche à chaque épisode.
On apprécie aussi les apparitions des guest stars plus déjantées les unes que les autres : le Dr Juiphe qui fait faire son ménage à Marc pendant sa consultation, les couple de gagnants de l’édition précédente qui se détestent, Orelsan en comique raté, … En bref, un bon moment pour se détendre les neurones et faire travailler nos zygomatiques !
- Un rythme inégal
Comme nous avons vu au paragraphe précédent, l’humour absurde est la marque de fabrique du show. Cependant, bien que cela fasse en partie son charme, le dosage n’est pas toujours équilibré et nous trouvons parfois certaines scènes lourdes, voire carrément pas drôles du tout, à l’instar de l’épisode 7 qui sauve les meubles avec l’intervention du Dr Juiphe mais qui commet une réelle faut de goût en essayant de rire de la mort d’une des prétendantes… Un exercice manqué qui arrive à un moment où la série est en pleine perte de vitesse.
En effet, alors qu’elle a démarré dans les starting blocks, La Flamme a du mal à maintenir son rythme comique sur les neuf épisodes et la qualité en pâtit quelque peu. On retrouve ainsi des schémas trop répétitifs (comme Anne toujours sauvée in extremis ou Marc qui infantilise les adultes), des blagues téléphonées et des personnages qui n’évoluent pas. A l’inverse, il serait injuste de juger la série uniquement sur ces faux pas et il faut reconnaître que l’ensemble est assez bien mené. On retient certains moments hilarants, par exemple le faux départ de Marc de l’émission ou la célébration de la Jean Guile, tout comme d’autres peuvent même sembler touchants, notamment l’épisode 8 où notre pilote d’avion est sincèrement heureux de retrouver son père.
En conclusion, Canal+ nous offre une parodie globalement réussie du Bachelor même si on aurait parfois aimé plus de libertés prises vis à vis du format original. La saison 2 américaine faisait de l’une des prétendantes sa nouvelle bachelorette, en la personne de Valérie, reste à voir si La Flamme marchera dans les pas de sa grande sœur américaine jusqu’au bout ou si elle se démarquera davantage… Dans l’ensemble, on retiendra de cette première saison son impressionnant casting, ses personnages caricaturaux déjantés, ses running gags hilarants et son humour absurde. Note : 3/5.
Crédits photos (à l’exception de celle de Burning Love) : ©CANAL+