La quatrième saison de Killjoys vient de s’achever sur SYFY France par une étonnante fin qui risque de totalement relancer la donne pour la suite des événements… Après une saison 3 qui élargissait la mythologie du show, cette nouvelle salve d’épisodes surfe toujours sur la même vague et nous prépare au grand final de la série. Alors, que vaut cette avant-dernière saison ? Verdict.
*** Attention, cet article contient des spoilers ! ***
- Une saison beaucoup plus prenante que les précédentes
Et pour cause : le format dit « procédural » est banni au profit d’un seul fil rouge, à savoir la bataille de Dutch et Aneela (Hannah John-Kamen) contre la Lady, ayant pour fond la guerre contre les Hullen. Loin est donc le temps où les aventures de nos trois chasseurs de prime ne ponctuaient qu’un seul épisode, avec une trame différente à l’épisode suivant. Cette fois, la continuité de l’histoire tient un rôle essentiel, puisque l’on sent le dénouement de la série approcher, et par conséquent, les pions se mettre en place pour le grand final ! La donne est totalement relancée en début de saison, notamment avec Dutch et Aneela coincées dans le « Green », John (Aaron Ashmore) devenu Hullen et D’Avin (Luke MacFarlane) faisant ses premiers pas de père. Et plus la saison avance, plus l’intrigue se met en place et prend de l’ampleur, entre la station du RAC envahie par les Hullen et les pérégrinations de Turin (Patrick Garrow), Pree (Thom Allison) et Gared (Gavin Fox), la croissance accélérée de Jaq (Jaeden Noel), la menace imminente de la Lady, puis le surprenant final qui « reboot » la série. Nos héros ont donc fort à faire !
A la fois plus prenante et plus plaisante à suivre, cette quatrième saison reprend tout de même des codes qui nous sont familiers : la dynamique du trio Dutch / John / D’avin, les Hullen, les séquences se déroulant dans le « Green », etc. De plus, elle met davantage l’accent sur le relationnel que sur la science fiction, quelque peu reléguée au second plan. Toutefois, le tout fonctionne, et nous offre sans doute la meilleure saison de la série.
- De l’importance de John Jaqobis
Car c’est par lui que tout arrive cette saison : John Jaqobis est la clé. Celui qui aidera Dutch à trouver le moyen de battre la Lady mais également celui par qui la fin de nos héros semble sonner… C’est en tout cas ce qu’indique la prémonition que la Lady transmet à Dutch en début de saison ! Possédé par un Hullen, Johnny devient une menace dès les premiers épisodes et nous dévoile son côté sombre, permettant à son interprète, Aaron Ashmore, de nous montrer toute sa palette d’acteur et l’étendue de son talent. Finalement redevenu lui-même (mais l’est-il vraiment au vu de la morbide vision du futur ?), il aide Dutch à retrouver les secrets enfouis dans son esprit par son père Khlyen (Rob Stewart) pour contrer la Lady.
Atout majeur de l’équipe, Johnny en serait cœur tandis que Dutch en serait l’âme et D’avin le corps. En effet, Johnny est le ciment du trio, et cette saison nous offre de jolis moments sur ses débuts avec Dutch ainsi que sur ses relations familiales. De plus, malgré son lien ambigu et profond avec Dutch, c’est sa drolatique connexion avec Lucy (Tamsen McDonough), l’intelligence artificielle du vaisseau, qui nourrit tous les fantasmes des téléspectateurs, puisqu’ils espèrent secrètement voir de nouveau une Lucy en chair et en os (comme lors de la saison précédente) afin que les deux personnages soient finalement réunis. Cependant, le dernier épisode remet en cause tous les repères établis depuis le pilote et il sera intéressant de voir comment les personnages vont gérer leur amnésie une fois la mémoire recouvrée. Cette quatrième saison met donc l’accent sur l’importance de John Jaqobis et rend justice à ce personnage essentiel, sans qui rien n’arriverait.
- Des personnages secondaires en développement
Reposant majoritairement sur son trio principal, Killjoys marque depuis la fin de saison 3 un tournant du côté des personnages secondaires : ils prennent de l’importance et on parvient même à s’y attacher ! Ils étaient en effet auparavant trop effacés pour qu’on les considère réellement avec grand intérêt. Désormais, ils montent en grade et plaisent davantage aux téléspectateurs. A commencer par l’horripilante Delle Seyah (Mayko Nguyen) que l’on découvre enfin sous un autre jour et qui se révèle à la fois drôle, touchante et piquante. Sa rétrogradation de Hullen à humaine la rend plus accessible et ses interactions avec les autres personnages, notamment D’avin, n’en sont que plus jubilatoires. Cette année, nous avons également droit à plus de temps à l’écran pour la scientifique rigolote de service, Zeph (Kelly McCormack), et son acolyte trouillard, Pip (Atticus Mitchell), qui nous avaient été présentés lors de la saison précédente. Tous deux ont une dynamique amusante et leurs péripéties nous permettent de mieux les connaître et les apprécier. Ils sauront même nous toucher lors des derniers épisodes, dont l’issue s’avère dramatique pour eux…
Les anciens Warlords Pree et son époux Gared ne sont pas en reste, aux côtés de l’ancien leader du RAC, Turin, tous restés sur le vaisseau Hullen. Les trois hommes parviennent à nous faire rire plus d’une fois et leurs digressions ponctuent l’intrigue de façon bien dosée, ni trop ni moins. Petit dernier des personnages secondaires et pas des moindres : Jaq, fils biologique de D’avin et Aneela, porté par Delle Seyah et créé à partir du « Green », le plasma Hullen. De nouveau-né à pré-adolescent en l’espace de quelques épisodes, le petit prodige crée une jolie relation paternelle avec D’avin et réussit à nous intriguer de par ses étranges dons. Reste à voir s’il deviendra un personnage clé de la fin du conflit entre les humains et les Hullen, et si c’est grâce à lui que nos héros retrouveront tous leurs souvenirs, mais vu le développement offert aux scénaristes pour tous les personnages secondaires, rien n’est impossible ! Mention spéciale également pour Aneela, qui se retrouve piégée dans le « Green » en fin de saison mais qui a finalement su faire les bons choix pour sauver son fils Jaq et Dutch.
En conclusion, Killjoys marque ici une très bonne saison, qui nous mène pas à pas vers la fin du show. Avec une Hannah John-Kamen toujours impeccable en double rôle Dutch/Aneela, ainsi qu’un Aaron Ashmore qui révèle tout son talent, la série est portée sur des épaules solides et reste cohérente dans son intrigue. Sans doute la meilleure saison de la série à ce jour. Note : 4/5.