His Dark Materials : l’avis de la rédac’ sur la saison 2

Après une saison 1 de grande qualité, la saison 2 de His Dark Materials (diffusée sur HBO aux Etats-Unis et sur OCS en France) était attendue, autant par les lecteurs de la trilogie dont la série est tirée, que par les spectateurs qui avaient découvert à l’écran l’univers – ou plutôt les multiples univers – où l’intrigue se développe. Si la série est à l’image des livres, on s’attend à une saison 2 d’excellente facture, encore meilleure que la première, avec une apothéose en saison 3. Alors, qu’en est-il ? Que vaut la saison 2 de His Dark Materials ?

  • Une saison qui rend un bel hommage au livre

Les fans du livre seront ravis : on retrouve bien tout au long de ces sept épisodes l’ambiance de La Tour des anges, second tome de la trilogie A la croisée des mondes de Philip Pullman (en VO His Dark Materials), qui est ici adapté dans cette saison 2. Les différents univers parallèles prennent place : en plus du nôtre et de celui de Lyra, un nouveau monde fait son apparition, contenant la ville de Cittagazze, où se trouvent notamment la tour du Poignard Subtil et les Spectres… Cette saison accomplit donc ce qui était annoncé dans la précédente : la découverte des mondes parallèles.
Et tout au long des épisodes, le spectateur sera amené à voyager d’un univers à l’autre, au travers des fenêtres, pour ne jamais s’ennuyer. On pend aussi plaisir à retrouver ou découvrir ces personnages hauts-en-couleurs et travaillés que sont Lyra et Will, Mme Coulter, Lord Boreal, Lee Scoresby, Mary Malone et les clans de sorcières… sans oublier leur daemon !
Les scénaristes se sont permis quelques coupures et différences avec l’oeuvre originale comme certains le remarqueront, mais les changements sont bien intégrés à l’intrigue et apportent de l’émotion. Au niveau de l’adaptation du livre, le pari est donc réussi. On apprécie notamment le fait qu’ils adaptent un tome par saison, sans chercher à étirer l’histoire pour des raisons commerciales.

  • Un spectacle visuel travaillé

Au-delà d’un scénario impeccable, la série trouve aussi sa force dans son aspect visuel très travaillé et différent selon les univers, ce qui permet au spectateur de plonger aisément dans les divers lieux de l’intrigue. Les effets spéciaux sont beaux et propres, notamment les daemons, les décors naturels ou architecturaux, mais aussi le vol des sorcières et l’apparence des Spectres. On salue l’aspect modernes des anges et le travail de création de la ville et du paysage de Cittagazze, sans doute inspirés des Tours de Babel de Pieter Brueghel l’Ancien, avec un petit quelque chose rappelant la série de peintures L’Île des morts par Arnold Böcklin.
On apprécie également la différence de temporalité entre le monde de Lyra et celui de Will, celui de la jeune fille étant manifestement moins avancé que notre monde, quant à lui ancré dans l’époque actuelle. Ce trait était moins flagrant dans le livre, mais il saute aux yeux dans cette oeuvre visuelle qu’est la série. Les explications des personnages, notamment Lyra, donnent à cette différence tout son sens, de même que les réflexions de Mme Coulter suite à sa rencontre avec Mary Malone où elle apprend avec amertume que celle-ci est Docteur, titre refusé aux femmes dans le monde d’où elle vient, gouverné par le Magisterium. Ce féminisme glissé avec subtilité ne semble forcer aucun trait : le monde de Lyra, en tant que dictature patriarcale, est forcément moins évolué que notre monde à nous.

  • Une saison qui laisse sur sa fin

Finalement, ce qu’on retient de cette deuxième saison, c’est aussi qu’elle passe trop vite. On ne s’ennuie pas une seconde et l’on a envie de connaître la suite. Les personnages évoluent et connaissent bien des difficultés. Il y a peu d’incompréhensions et aucun temps mort dans cette histoire où plusieurs intrigues se mêlent dans différents univers, où magie, science et religion cohabitent, et où des personnages enfants et adultes se croisent. La force de cette série, comme du livre dont elle est issue, c’est la grande originalité de son propos, alliée à une qualité d’écriture indéniable.
Et de même qu’on ne voulait pas poser le livre, on ne veut pas non plus arriver à la fin des épisodes disponibles. Cette saison 2, si elle lève quelques voiles, continue d’épaissir le mystère, notamment autour de cette Poussière, dont on aimerait tout savoir et comprendre. Les fans devront patienter, la série a été renouvelée pour une troisième et dernière saison dont le tournage est prévu pour cette année.
Les acteurs très crédibles, le découpage dynamique, la beauté des cadrages et des décors sont au rendez-vous pour cette série qui, décidément, est à la hauteur de l’excellent matériel littéraire dont elle est issue. On salue la performance de l’ensemble du casting, chaque acteur nous touchant à sa manière, de Ruth Wilson (Mme Coulter), Ariyon Bakare (Lord Boreal), Lin-Manuel Miranda (Lee Scoresby) et Andrew Scott (un chaman aux multiples identités), à Amir Wilson (Will) et Dafne Keen, qui est parvenue à trouver son personnage (en tant que Lyra).

Une saison sans la moindre fausse note, qui réussit le pari difficile de ne pas faire honte au livre de facture exceptionnelle, et même de lui faire honneur. Après cette seconde saison, la série His Dark Materials s’avère toujours plus fascinante.
Notre note : 5/5

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