Décidément Gotham a du mal à se faire un place dans le milieu des séries adaptées de comics. Entre Arrow, The Flash, Supergirl ou encore Daredevil, en quoi Gotham se différencie des autres ?
- Une adaptation réussie
Contrairement à toutes les séries tirées de chez DC Comics (Arrow, The Flash…), Gotham a su adapter les comics, n’en déplaise à certains puristes. D’abord, le personnage de Bruce Wayne est très bien exploité et il est clair que l’enfance que lui ont écrite les scénariste mèneront à un futur Batman sans aucun problème. Il est déjà possible de déceler des traits de caractères du plus grand détective du monde et il est plaisant de voir que les bases sont respectées. Il est d’autant plus facile d’identifier les comics avec le final qui introduit « La Cour des Hiboux », une des histoires les plus intéressantes parues ces dernières années dans les comics Batman. De plus, il est clair que Gotham, la ville, est une pièce centrale de l’univers dans les comics. C’est un élément que la série développe sans arrêt. Les showrunners ont bien compris que Gotham est la base sur laquelle il faut travailler pour construire au minimum un semblant de crédibilité.
Gotham reste fidèle aux bases sans pour autant nous servir du réchauffé. Gotham a son propre style et cette deuxième saison s’affirme clairement en tant que tel en créant un univers qui lui appartient tout en continuant de développer les éléments nécessaires pour que la série reste dans la droite lignée des BD.



- Un rythme soutenu et régulier
C’est ce qui manque cruellement à bon nombre de séries aujourd’hui, nécessairement au format 22 épisodes de 42 minutes. Le rythme du show est important pour ne pas ennuyer le spectateur. En ce qui concerne Gotham, il est important de noter que le rythme est très bon et très juste. Les épisodes ont tous leur lot de rebondissements et presque tous sont indispensables à la compréhension de la saison. Gotham est effectivement une série qui n’hésite pas à prendre de court son spectateur et qui n’hésite pas à prendre des risques c’est pourquoi le spectateur ne s’ennuie jamais devant un épisode. Cela ne signifie pas que chaque épisode est une pièce maîtresse de la série ou qu’ils ont tous la même intensité, mais il est clair que Gotham a su intéresser le spectateur devant chaque épisode.



- Les origines du mal
Cette saison s’est penché un peu plus profondément sur les origines qui gangrènent la ville. Tout d’abord, c’est avec Jerome Valeska que cette saison a commencé à explorer un point qui intéresse grandement les fans de Batman : les origines du Joker. Avec Jerome, les scénaristes ont créé une toute nouvelle dimension sur les origines de ce personnage mythique, quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant, quelque chose d’audacieux et surtout, quelque chose qui se tient. La performance de Cameron Monaghan dans le rôle est exceptionnelle et inspire quelque chose de novateur et personnel. La saison ne s’arrête pas là. Gotham a bien compris qu’un James Gordon toujours aussi droit dans ses baskets que dans la saison 1, non seulement ça allait finir par ne plus tenir la route, mais ça risquait également d’ennuyer le spectateur. Durant cette saison 2, James Gordon n’hésite plus à user de tous les recours pour parvenir à ses fins et en finir avec les criminels. C’est le cas dans le 02×11 « Worse than a Crime » dans lequel Gordon tire une balle dans la tête de Galavan afin d’être sûr que Gotham soit définitivement libéré de lui. Nous explorons donc les plus sombres pensées de Gordon, personnage qui nous a toujours été présenté comme le parfait boyscout. Cette saison appuie donc le fait qu’il s’agit bien de la ville, de Gotham, qui est capable de rendre une honorable personne en un terrible psychopathe. Et si Jim est resté du bon côté de la loi, on ne peut pas en dire autant de Barbara Gordon, incarnée par l’excellente Erin Richards qu’il est plus que plaisant de redécouvrir dans cette autre facette du personnage.



- Des personnages qui suscitent de l’intérêt
Il se démarquait déjà dans la première saison, Oswald Cobblepot est interprété par Robin Lord Taylor et reste encore une fois un des personnages les plus intéressants de la série. Dans « Mad Grey Dawn », l’épisode 15 de cette deuxième saison, Oswald fait la connaissance de son père. Ce dernier meurt prématurément, assassiné par erreur par sa femme. Après s’être vengé de la pire façon dans le 17×02 « Into the Wooods », Oswald hérite de la fortune de son père. Le pingouin est un personnage surprenant qui est capable de sensibilité. Bien que drastiquement différent de celui des comics, le Oswald de la série reste une pièce maîtresse de Gotham. Cependant, s’il était clairement l’un des criminels les plus puissants et intelligents de la ville, pour la première fois depuis le début de la série, Cobblepot est maintenant coude à coude avec un nouveau criminel : Edward Nygma. Le personnage de Nygma prend un tournant définitif lors du sixième épisode, « By Fire » dans lequel il tue l’amour de sa vie : Kristin Kringle. C’est après ce crime passionnel que Nygma embrasse totalement sa double personnalité. La performance de Cory Michael Smith est impressionnante et rivalise à l’aise avec celle de Robin Lord Taylor (Oswald Cobblepot). Edward Nygma est aussi intelligent qu’instable et il est très intéressant de le voir évoluer peu à peu vers le criminel des comics : L’Homme Mystère.
Si certains personnages sont très bien gérés (particulièrement les criminels), il n’en va pas de même avec tous les personnages de Gotham. En effet, dans cette saison, beaucoup sont restés sur le côté, comme si les scénaristes les gardaient sous le coude pour plus tard. C’est le cas par exemple de Butch ou encore de la sœur de Galavan que nous pouvions voir parfois dans les épisodes sans réelle nécessité. Butch était pourtant un personnage très intéressant à développer et a eu une évolution et une storyline qui méritait d’y regarder de plus près. Pourtant, tout en le gardant dans la série, les scénaristes ont mis de côté ce personnage. Autre exemple, et certainement le plus flagrant : Harvey Bullock. Le personnage était central et indispensable à l’intrigue lors de la première saison. Il était le coéquipier de Gordon et surtout, son meilleur allié. Si les caractéristiques sont les mêmes durant cette saison 2, il est clair que que Bullock n’est plus qu’un personnage de seconde zone qui pourrait presque aussi bien ne pas être là, comme un léger bruit de fond. Il est dommage ne ne pas exploiter d’avantage des personnages qui font pourtant le caractère de la série.



- Intégrer du fantastique
Ce n’est pas toujours évident de continuer à prendre au sérieux une série qui se positionne d’abord comme réaliste puis intègre des éléments fantastiques. C’est typiquement le genre de choses qui déstabilise facilement le spectateur. C’est avec l’arrivée du Docteur Strange que Gotham a commencé à intégrer peu à peu des éléments fantastiques dans la série à commencer par la possibilité de ressusciter certains personnages. D’abord Galavan, puis Fish Mooney, la frontière entre le réel et l’impossible a été franchie et ce de manière totalement gérée. Contrairement à Arrow, où l’entrée en matière a été une totale catastrophe, Gotham a su intégrer du fantastique en l’expliquant par la science, celle du Docteur Strange. La porte est maintenant ouverte…



1 commentaire
Céline
le 26 mai 2016 à 17h25
Bien que n’ayant pas encore vu toute la série ( mais ça ne saurait tarder) je pense effectivement que le JIm Gordon de la série.est bien plus intéressant que celui des comics..le cobblepot me semble aussi très intéressant..et Nygma de même…