Diffusée entre le 13 mars et le 21 mai dernier sur la chaîne américaine ABC, For the People est la petite dernière du Shondaland, société de production de Shonda Rhimes, qui produit également Scandal, Grey’s Anatomy ou encore How To Get Away With Murder. Nous y suivons de jeunes avocats plein d’ambitions évoluant dans les camps opposés. Alors, que vaut cette première saison ?
- Un manque d’originalité
Avec le format d’un procès par épisode, For the People n’arrive pas à se démarquer des autres séries procédurales. En effet, dans chaque épisode, nous avons une affaire principale et une affaire plus secondaire, ainsi que quelques histoires personnelles pour les personnages restant en dehors des intrigues de l’épisode. Nous pouvons également déplorer le manque de communication ou, au moins, de cohésion au sein des deux bureaux qui nous sont présentés, puisqu’il ne semble pas y avoir d’esprit d’équipe. Finalement, For the People n’est qu’une énième série judiciaire, présentant de jeunes diplômés ambitieux et prometteurs ayant des relations compliquées entre eux – nous noterons notamment celle entre Allison (Jasmin Savoy Brown) et Seth (Ben Rappaport).
Alors que nous pensions que la série parlerait avant tout de justice, nous nous retrouvons bien souvent plus transcendés par les relations amoureuses ou amicales des protagonistes que par les cas défendus. Le tout rend alors cette première saison bien plus molle que le montage rapide et soutenu des images laisse entendre. Ce manque d’originalité dans le format renforce l’idée que les affaires suivies dans chaque épisode ne sont présentes que pour justifier les actes et pensées des personnages en charge de celles-ci.
- De bonnes intentions
For the People ne nous montre pas la justice telle qu’elle existe actuellement aux États-Unis, mais telle que les avocats de la série aimerait qu’elle soit. Les scénaristes s’attaquent alors à des sujets importants, difficiles, mais ne le font que de façon superficielle, n’entrent pas dans le fond du sujet – la faute probablement au format d’un procès par épisode, ne facilitant pas la chose. Malgré les efforts que les acteurs peuvent mettre dans leur jeu, For the People n’arrive pas à convaincre le spectateur qui se retrouve alors face à un sujet traité bien trop en surface. De ce fait, il devient difficile de se souvenir à la fin de la saison des procès les plus marquants : aucun n’est mémorable.
Passé les quelques premiers épisodes de cette première saison de For the People, nous nous rendons facilement compte du schéma qui s’opère, rendant le spectateur complètement passif devant son écran, tant le dénouement s’avérera alors prévisible. C’est d’autant plus dommageable que la série partait d’une bonne base, mettant en opposition deux groupes de jeunes avocats. For the People semblait alors vouloir se démarquer des autres productions procédurales dont nous avons l’habitude, mais n’a pas réussi son coup.
- Des personnages touchants
Heureusement, malgré des procès anecdotiques, For the People arrive à nous attendrir avec ses personnages principaux, tous touchants à leur manière. S’il était difficile d’en cerner certains, comme Kate (Susannah Flood) ou encore Leonard (Regé-Jean Page), d’autres se sont rapidement dévoilés, tel que Sandra (Britt Robertson). Enfin, Jay (Wesam Keesh), lui, ne sera malheureusement que sous-développé, le rendant aussi intéressant que transparent. Quant aux supérieurs de ces jeunes, Jill (Hope Davis) et Roger (Ben Shenkman), ils ne servent qu’à fournir des dossiers à leurs recrues et sont totalement effacés.
Chacun a sa propre histoire, son propre vécu. Nous en apprenons un peu plus sur chaque personne au fil des épisodes, et c’est bien la seule chose qui nous fait rester devant notre écran. Ainsi, il est intéressant d’avoir Kate, une jeune femme se montrant forte et motivée comme personne, se découvrir une part d’émotivité dans une nouvelle relation avec une autre femme, mais également une amitié très forte avec un collègue qui accepte un emploi au Texas en fin de saison. De même, Sandra se dévoile durant un épisode se déroulant dans un hôpital. Quant à Jay, nous comprenons rapidement qu’il se sent inutile et perd confiance en lui d’épisode en épisode.
Manquant cruellement d’originalité et de profondeur, cette première saison de For the People nous offre tout de même de nombreux personnages attachants auxquels nous ne pouvons que nous attacher au fil des épisodes. Notre note : 2/5.
1 commentaire
Myriam
le 15 juin 2018 à 10h01
Attention spoiler dans ce commentaire !
Je ne suis pas du tout d’accord en ce qui concerne le procédurale. D’une, je le trouve omniprésent dans chaque épisode. Clairement, les procès sont les stars du show bien plus que les personnages qui ne nous sont dévoilés qu’au compte goutte. Et personnellement, j’ai trouvé les affaires extrêmement intéressante, même si elles servent, comme toute les séries (sauf law and order), de prétexte pour connaître un peu pus le personnage qui la gère.
Par exemple, l’affaire sur le colocataire d’un tueur en série, a dévoilé une part de Leonard Knox que je ne m’attendais pas à voir, et m’a fait changer d’avis sur lui. Avant il m’agaçait, après je l’ai trouvé touchant et pas parce qu’il amontré de la sensibilité, mais parce qu’il a semblé surprit lui-même d’en ressentir. Il s’est vu changer et a embrasser ce changement avec la même intensité avec laquelle son personnage fait tout et CA, c’était intéressant.
En ce qui concerne Kate, même si je ne suis pas fana de l’actrice par goût personnelle, c’est devenue mon personnage favori. Sérieusement, Kate gère tout mais pas sans défaut et c’est ce qui rend ce personnage si touchant. J’ai adoré l’épisode ou elle passe son temps à préparer un procès sur des animaux qu’elle déteste, pour au final rien. J’ai trouvé ça très réaliste. Et fun aussi, d’autant qu’à la fin, elle semble aimé un peu les animaux xD Kate peu paraître rigide, mais elle est juste franche et sincère. Comme Sandra d’ailleurs mais dans un registre moins coincée. D’ailleurs j’espère voir plus ce duo en saison 2, car elles ont une dynamique intéressante du fait de leur ressemblance.
J’espère aussi en voir plus sur Sandra et Allison, leur amitié est vraiment sympa.