Elite : l’avis de la rédac’ sur la saison 3 !

La série originale Netflix espagnole Elite a dévoilé sa troisième saison il y a peu sur la plateforme de streaming légal. La série suit plusieurs adolescents au lycée de Las Encinas, un établissement prestigieux que seuls les plus riches peuvent se permettre. Lorsque des adolescents issus de milieu populaire vont obtenir une bourse pour intégrer le lycée, les choses vont très vite déraper. Si la première saison marquait quelques faiblesses mais restait un divertissement acceptable, la deuxième manquait cruellement de qualité. Qu’en est-il de la saison 3 ?

  • Une série toujours addictive

C’est définitivement le plus gros atout de la série, Elite est une série addictive dont il est difficile de se détacher. Les épisodes s’enchaînent à une vitesse folle, le rythme est parfaitement géré. Aucun épisode ne manque de suspense et les cliffhangers, pourtant très nombreux, sont toujours parfaitement amenés et ne sont jamais trop lourds. Le fait que les saisons soient courtes (8 épisodes) aide forcément à cet aspect addictif puisque aucun épisode n’est inutile et chaque minute est optimisé. Le fait qu’Elite garde un schéma narratif identique d’une saison à une autre donne une véritable identité à la série et c’est une identité qui n’est pas désagréable.

  • Des personnages en demi-teinte

Ce qui fait le succès d’Elite, c’est aussi ses personnages. Si chaque saison voit son lot de petits nouveaux arriver, les deux de cette année sont clairement un cran en dessous de ceux qu’a intégré la saison 2. Alors que cette dernière nous offrait Rebe, Cayetana ou encore Valerio, soit des personnages plutôt intéressants et charismatiques, les deux nouvelles têtes de la saison 3, Yeray (Sergio Momo) et Malick (Leïti Sène), ne sont clairement pas à la hauteur de nos attentes. En plus d’être parfaitement agaçants, aucun des deux n’est charismatique et contrairement aux autres personnages, ils ne s’intègrent absolument pas au groupe de base. Ils sont détestables, aucune nuance n’est apportée correctement. Bref, c’est un échec.

Malheureusement ces nouvelles têtes ne sont pas les seules à pâtir d’une mauvaise écriture. D’autres personnages présents depuis la première saison font les frais de maladresses ou même carrément d’un désintérêt. C’est le cas de Carla (Ester Exposito), qui avait une évolution très intéressante en saison 2. La marquise s’était imposée comme un atout indéfectible de la série, pourtant, le personnage est délaissé en saison 3. Sa storyline aurait pu être bien plus importante et surtout mieux traitée : nous parlons de parents qui prostituent leur fille, pourquoi est-ce si peu important dans la série ?

Heureusement, Elite a également son lot de bons personnages. C’est notamment le cas de Lucrecia (Danna Paola) qui est définitivement le personnage qui fait l’objet de la meilleure évolution et écriture depuis le début de la série. C’est également le cas de Guzman (Miguel Bernadeau) sur qui nous n’aurions clairement pas parié lors de la première saison. Ces personnages, à la base plus secondaires, contrastent avec des personnages plus centraux comme Samuel (Itzan Escamilla). En effet, Samuel a beau être protagoniste, il ne possède pas le charisme d’Ander (Aron Piper), ou même de Valerio (Jorge Lopez) qui pourtant n’apporte pas grand chose à l’intrigue. C’est dommage car la série pourrait totalement se passer de lui, c’est qui est plutôt paradoxal et problématique pour un personnage principal.

  • Une série aux thématiques diverses et plus ou moins bien abordées

Elite est une série qui se revendique moderne. Nous sentons une volonté de bien faire et, d’une certaine manière, c’est réussi, mais c’est aussi et surtout trop maladroit. La thématique de l’islam est mieux traitée cette année, mais on sent comme une envie de rattraper une base trop bancale. Nous apprécions néanmoins l’effort. De même, les représentations LGBTQ+ se font timides, mais sont bien présentes. Pas moins de deux coming-out d’anciens personnages cette saison : celui de Rebeka et celui de Valerio. Pour Rebeka, elle annonce être également attirée par les femmes, mais ça reste assez anecdotique. Concernant Valerio, ce n’est pas en soit une surprise, nous l’apprenons au fur et à mesure en même temps que le personnage. Toutefois, nous déplorons, une fois n’est pas coutume, le fait que la bisexualité ou pansexualité n’est jamais mentionnée en tant que telle. Pour une série moderne, nous pouvons comprendre que certains personnages refusent les étiquettes (comme Valerio par exemple), mais sur trois personnages bi ou pan, pas un seul ne se revendique en tant que tel alors même qu’Omar et Ander n’hésitent pas à se dire gays.

D’autres thèmes font les frais d’une écriture bancale. Le harcèlement scolaire d’abord, avec Polo qui est aussi bien maltraité au lycée que sur les réseaux sociaux. Le sujet est simplement effleuré et est rapidement expédié. Même traitement pour l’addiction aux drogues, visible grâce à Valerio ou à Carla. Le sujet est survolé : aucune mention d’une cure de désintox, peu de séquences qui abordent les rechutes et toutes ces choses trop importantes lorsque l’on parle de drogues dures (en l’occurrence, cocaïne et ecstasy).

Pour conclure Elite est une série addictive. Nous sommes accroché à notre écran du début à la fin, et pour une série dont les épisodes font chacun 50 minutes ce n’est pas négligeable. Elite s’appuie notamment sur des personnages intéressants, attachants et charismatiques. Dommage toutefois qu’elle ne puisse pas s’attarder d’avantage sur l’écriture de certains. Côté écriture, nous sentons une volonté de bien faire et de traiter des thématiques importantes auprès des adolescents, malheureusement ce n’est pas toujours fait correctement. Bref, c’est un bon divertissement. Notre note : 3/5.

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