Dopesick : l’avis de la rédac sur la saison 1 !

Diffusé sur HULU au Etats-Unis, la série est diffusé en France sur Disney+.

En 8 épisodes d’une heure chacun, Dopesick nous permet de découvrir et comprendre plus en profondeur la crise des opioïdes qui ébranle les Etats-Unis depuis la fin des années 80 jusqu’à aujourd’hui.

SPOILERS ALERT :
Cet article contient des éléments importants de l’intrigue.

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  • Dopesick, la genèse et l’héritage 

Bien que la crise des opioïdes et les problèmes liés à l’OxyContin sont un réel problème aux Etats-Unis et que les faits relatés ici sont réels, ainsi que la plupart des personnages, la série est aussi inspirée d’un livre, Dopesick: Dealers, Doctors, and the Drug Company That Addicted America écrit par la journaliste Beth Macy.
Notons que l’autrice a eu un impact sur la série, car elle était aux côtés des scénaristes tout du long. Elle souhaitait ainsi être sûre que les nombreuses victimes de cette épidémie des opioïdes soient entendus et que le passage du livre à l’écran leur rende justice.
Est-ce le cas ? On peut dire que oui.
Cette plongée dans les problèmes liés à l’addiction amène à une vraie réflexion sur la façon dont nous voyons les personnes addictes et comment elles sont rejetés par la société alors qu’on devrait, en tant que société, les aider.

  • Un casting et une narration efficace

Ce qui est impactant et la façon dont Dopesick nous transporte, autant dans le temps (pour nous remettre dans cette fin des années 80 jusqu’au milieu des années 2000) qu’émotionnellement, c’est la qualité de ses personnages, et donc de son casting.

Tout au long des 8 épisodes, on suivra quatre groupes distincts : les créateurs de l’OxyContin, à savoir l’entreprise Purdue Pharma détenue par la famille Sackler, deux assistants du procureur général de Virginie Occidentale qui se batteront des années pour traduire en justice le laboratoire qui a créé l’OxyContin, et une policière de la brigade des stupéfiants qui elle aussi s’est battue des années contre cette firme, et enfin les premiers touchés à savoir les citoyens américains, illustrés ici par les habitants de Finch Creek, une petite ville minière dans les montagnes.

Au casting, on retrouve Michael Keaton qui incarne avec talent le Docteur Samuel Finnix, Kaitlyn Dever dans le rôle de Betsy Mallum, Peter Sasgaard et John Hoogenakker qui incarnent réspectivement les assistants du procureur Rick Mountcastle et Randy Ramseyer, Rosario Dawson sous les traits de l’agent Bridget Meyer, Will Poulter qui incarne ici Billy Cutler ; quant au grand méchant de l’histoire, il s’agit de Michael Stuhlbarg qui incarne Richard Sackler.

On ne voit pas les 8 épisodes passer : il n’y a pas un seul temps mort, et même si parfois tout n’est pas très clair, notamment lors de discussions juridiques, cela reste assez compréhensible pour ne pas être rebutant ni empêcher d’apprécier la série. Le point le plus complexe à appréhender est sûrement les différentes temporalités. Chaque groupe (Finch Creek, les procureurs, la policière) démarre à une époque différente : Finch Creek au début des années 90, la policière à la fin des années 90 et les procureurs ne commenceront leur enquête qu’au début des années 2000. Chacun‧e va avancer avec parfois des sauts dans le temps. Nous sommes toujours notifiés par une date à l’écran quand on change de temporalité, mais après parfois 20min de visionnage, on n’a pas forcément retenu à quelle époque on était avant de changer. Malgré tout, ce n’est pas gênant une fois le premier épisode passé, et après que chaque personnage ou groupe a été présenté, on retient rapidement qui est dans quelle époque.

La réalisation est aussi impeccable, avec de beaux plans et de très bonnes transitions.

  • Le tragique de la réalité

SPOILER SUR LA FIN DE LA SÉRIE

La fin de Dopesick est douce-amère, plus amère que douce d’ailleurs, et si après ces années d’enquête (littéralement des années, puisque l’enquête des procureurs commence en 2002 pour aboutir en 2006 seulement !), on aurait adoré voir les grands méchants avoir réellement ce qu’ils méritent, il n’en est rien puisque rappelons le, cette série n’est pas une fiction mais une histoire basée sur la réalité, et la réalité est bien souvent décevante.

La fin nous offre cependant une résolution, puisqu’on arrive jusqu’à nos jours en 2021, où nous voyons de véritables images d’archives tirées des procès et différentes interview des Sackler, qui sont toujours libres.

FIN DU SPOILER SUR LA FIN DE LA SÉRIE

Mais les 8 heures passées à visionner Dopesick n’ont pas été vaines, et permettent une vraie plongée dans cette crise américaine qui s’étend sur des décennies, avec des moments extrêmement forts qui feront verser quelques larmes, et une rage nous habite à la fin de ce visionnage face à la réalité de ces millions de morts.

HULU et Disney+ nous offrent ici une très bonne série, une véritable pépite qui ose et s’éloigne des clichés souvent vus dans les séries américaines. Tout ne se résout pas à la fin, il n’y a pas de fin heureuse, cette série n’essaye pas de cacher les manipulations qui gangrènent la société ni les erreurs commises.

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