Designated Survivor : l’avis de la rédac’ sur la première saison

Le 18 mai s’achevait la première saison de Designated Survivor, le nouveau drame politique de David Guggenheim diffusé par ABC. La série partait d’un synopsis ambitieux et prometteur : au cours d’un discours sur l’état de l’Union, un attentat frappe le Capitole. Tous les membres du gouvernement périssent, ne laissant derrière eux que le ministre du logement et du développement urbain, le « designated survivor ». Il doit alors endosser le rôle de président des États-Unis alors que le pays connaît sa plus grande crise. Alors défi relevé ? Bilan d’une saison mouvementée.

Président malgré lui

Lorsque la totalité du gouvernement se rend à une assemblée, un survivant est désigné au cas où un drame surviendrait. Sur le papier, la probabilité que tous les membres du gouvernement disparaissent est quasiment nulle. Or, c’est le point de départ de Designated Survivor. Politicien sans ambitions, Tom Kirkman ne semble pas prédestiné à gouverner la première puissance mondiale. Pourtant, c’est lui qui a été choisi et mis à l’abri tandis que le capitole s’écroulait. Alors propulsé du rôle de ministre du logement à celui de chef d’état, Kirkman va devoir assurer la relève d’un pays ravagé. Kiefer Sutherland interprète brillamment ce personnage plein de doutes et d’humanité. Il incarne un homme politique à l’encontre des clichés. Loin d’être distant et calculateur, le nouveau président peine à prendre des décisions difficiles. Quelque part, Kirkman est un peu le président idéal des progressistes, ce qui a valu à la série d’être critiquée pour un manque d’objectivité. Il compte beaucoup sur sa garde rapprochée composée d’Emily Rhodes (Italia Ricci), Aaron Shore (Adan Canto) et Seth Wright (Kal Penn), sans oublier Mike (LaMonica Garrett), le garde du corps du président. Chacun de ces jeunes conseillers lui apporte une vision différente sur la façon de mener sa vie politique, ce qui est plutôt intéressant. De plus, Tom Kirkman est avant tout un père de famille qui doit jongler avec la pression de son statut et sa vie privée. Il forme un couple fusionnel avec sa femme Alex et se montre très protecteur envers ses enfants. Cela le poussera même à faire le choix difficile de les éloigner. Ainsi, la série expose la solitude d’un homme face à une tâche qui le dépasse, dans un univers qui ne lui est pas familier. Comment peut-il faire sa place à la Maison Blanche sans se perdre lui même ? Sa naïveté lui porte souvent préjudice auprès des sénateurs et autres représentants politiques et tout au long de la saison, Kirkman doit prouver sa légitimité. En faisant preuve de courage à de nombreuses reprises, et grâce à ses discours inspirant, il finit par gagner la confiance de ses citoyens et même à rallier à sa cause d’éminentes figures politiques. Ainsi, le président Cornelius Moss (Geoff Pierson) sort de sa retraite pour devenir le premier ministre de Kirkman. C’est d’ailleurs lui qui est désigné comme nouveau designated survivor dans le dernier épisode. Le président des États-Unis lui attribue ce rôle en geste de confiance car il le dit lui même, désormais être le survivant n’est plus une sorte de punition mais bien un honneur.

Femmes de pouvoir

La série n’est pas avare de représentation féminine et ça fait du bien ! Alex et Tom Kirkman incarne le power couple par excellence. L’un comme l’autre ont à cœur le bien être et la protection de leurs citoyens, tout en essayant de protéger leur famille. Alex Kirkman (Natascha McElhone) n’est pas dans l’ombre de son mari. Avocate spécialisée dans la défense des immigrés, elle fait connaître ses opinions. Dans l’épisode « One Hundred Days » sa franchise lance une polémique sur le port d’arme. Interrogée à ce sujet lors d’un meeting avec d’autres femmes influentes, la première dame assume sa position contre la libre circulation d’armes à feu. Elle permet ainsi d’aborder un sujet sensible aux États-Unis, la série offre d’ailleurs de nombreuses fois la possibilité de réfléchir à des problèmes réels. Si cela met d’abord le président dans une position délicate, c’est finalement la réflexion initiée par sa femme qui aboutira à un projet de régulation et un speech très engageant de Kirkman. Autre femme influente de la série : Emily, conseillère puis chief of staff à la Maison Blanche. C’est la première alliée de Tom, avant même qu’il soit investi. Elle partage ses valeurs et c’est un vrai bourreau de travail. C’est l’un des appuis les plus importants pour le président dont elle est très proche, ainsi que de son épouse. Puis, il y a Hannah Wells (Maggie Q), agent du FBI défiant les règles. C’est elle qui va découvrir les véritables motivations de l’attentat grâce à sa détermination. Bien qu’elle soit subordonnée à des hommes, c’est elle qui tient les rênes ! Enfin, nous avons tout particulièrement apprécié le personnage de Kimble Hookstraten. Elle aussi désignée survivante, la sénatrice républicaine est difficile à cerner tant elle semble toujours en train de comploter. Tantôt contre Kirkman, elle le rejoint à d’autres occasions. De plus, elle participe à démasquer Peter MacLeish, le traître vice-président. C’est avant tout une femme fidèle à ses valeurs. En tant que telle, alors que sa vie politique est compromise, son dernier acte est d’assurer le financement des programmes de musique pour les jeunes dans « Misalliance » (1×19). Virginia Madsen est très convaincante dans ce rôle, faisant ressortir toute l’ambiguïté du personnage.

Complot et manipulations

Designated survivor, c’est un peu un savoureux mélange entre House of Cards et Quantico. Les manipulations politiques et l’enquête sur l’attentat du capitole nous tiennent en haleine d’un épisode à l’autre. Chaque personnage devient un traître potentiel. Certains d’entre eux sont particulièrement ambivalents et nous font remettre en question toutes nos idées préconçues. Deux personnages nous ont particulièrement convaincu cette saison. D’un côté Aaron shore, joué par Adan Canto, il semble avoir des choses à cacher. C’est le genre de personnage qu’on n’a pas vraiment envie de voir coupable mais qui semble pourtant tellement suspect. C’est donc un peu soulagés que l’on découvre son innocence au final. Mais ce n’est pas le cas de Peter MacLeish (Tanner Buchanan), le député miraculé de l’attentat est en réalité un pion dans le plan des terroristes. Sous ses airs proprets, le jeune politicien a tout fait pour grimper les échelons dans l’unique but de renverser le système. Cependant, lorsque l’on apprend l’implication de son épouse, MacLeish apparait sous un nouveau jour : celui d’un homme influençable et torturé. Quand tout semble enfin se résoudre, nous sommes envoyés dans une autre direction. Même lorsque les coupables sont démasqués, la saison s’achève sur l’image d’une carte sur laquelle on peut voir des bombes disséminées à travers tout le territoire.

Le casting talentueux nous fait accrocher à chaque personnage ce qui rend l’intrigue d’autant plus engageante et nous fait revenir chaque semaine avec la soif d’en apprendre d’avantage. Les machinations politiques sont également passionnantes et animent le quotidien de la maison blanche. Il faut également donner du crédit à Kal Penn, dont le personnage apporte une touche d’authenticité et de bonne humeur à la série. Grace à ses talents d’orateurs il tire le président de bien des mauvais pas. Par ailleurs l’acteur a également travaillé comme consultant politique sur la série, lui même ayant été employé à la Maison Blanche sous Obama.

Points positifs :

  • L’originalité du plot

  • La variété des personnages

  • Les acteurs, très convaincants

Points négatifs :

  • Un manque de réalisme par moment (les personnages se remettent un peu vite du drame)

En conclusion, la première saison de Designated Survivor est un succès. Avec un synopsis original et prometteur, la série à su relever le défi. Elle peut correspondre à un large public et n’essaie pas de copier d’autres drames politiques. De plus, l’intrigue nous accroche dès le premier épisode et jusqu’au dernier. Ses défauts majeurs seraient peut être le manque de réalisme dans certaines situations où les réactions des personnages semblent un brin légères. Pour certains, la série manque également d’objectivité politique. Designated Survivor reviendra pour une saison 2, reste à voir si elle sera toujours aussi surprenante ! Note : 4/5

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