Dash & Lily : l’avis de la rédac’ sur la série !

Produite par Nick Jonas, Dash & Lily est une série signée Netflix. Le scénario est adapté des livres du même nom. À l’origine la saga littéraire en trois tomes de David Levithan et Rachel Cohn, met en scène Dash (Austin Abrams) et Lily (Midori Francis), deux adolescents New-yorkais pendant la période de Noël. À la manière d’un téléfilm de Noël traditionnel, Netflix découpe cette fresque moderne en huit épisodes d’une vingtaine de minutes. Quelques jours avant Noël, Lily dépose un petit carnet rouge dans sa librairie préférée, le The Strand. Dash trouve le calepin et suit les énigmes laissées par Lily. Ils vont ensuite se lancer des défis interposés à travers le carnet afin d’apprendre à se connaître anonymement et avec l’espoir, grandissant, de se rencontrer. Les deux adolescents sont le parfait opposé l’un de l’autre : Lily est enjouée par Noël alors que Dash déteste cette fête. Pourtant, ils vont se trouver beaucoup d’intérêts commun. Est-ce trop tôt pour succomber à la magie de Noël ou Netflix a-t-il réussi son pari ? La rédaction vous livre sa réponse.

Attention quelques spoilers sont présents dans la critique.

  • Une série pour ados presque tombée du ciel :
Dash & Lily sous la neige

Le casting pourrait plaire aux plus jeunes : Austin Abrans (Dash), n’est pas un inconnu du petit écran. On l’a déjà vu par exemple sur The Walking Dead, This is Us, ou plus récemment, Euphoria. Les fans de Teen Wolf reconnaîtront également Gideon Emery (Deucalion), qui joue ici le père de Lily. Dash & Lily a tout d’une Coming of Age story (récit initiatique, ndlr.) pour les protagonistes. À l’origine, Dash est une personnage cynique, complètement ennuyé par Noël. Il ne rêve que d’une chose : fuir ses parents et « fêter » le réveillon seul ! À l’inverse, Lily est amoureuse de cette fête et ce qu’elle représente. Malheureusement, pour la première fois en seize ans, Lily est forcée de célébrer Noël sans sa famille, qu’elle aime tant. À l’aide de son frère, Langston (Troy Iwata) elle créé donc le jeu de piste du carnet rouge sur lequel tombe Dash. De là, c’est un véritable effet boule de neige…

En effet, les opposés s’attirent : à la manière d’une relation épistolaire, les deux adolescents vont se tester avec des défis leur permettant de sortir de leur zone de confort personnelles. Ils apprennent à se connaître au fil des pages et des jours, et sortent de leur bulle tout en respectant les limites de l’autre. Le message véhiculé par la série est très plaisant : on peut s’ouvrir aux autres sans s’oublier. Il n’est pas nécessaire de changer qui on est pour plaire, bien au contraire. Lily comme Dash, sont des rats de bibliothèques. Lily a du mal à s’entendre avec les adolescents de son âge et se réfugient avec les adultes. De son côté Dash a du mal à oublier son ex et a tendance à repousser les autres avec son sarcasme car il a peut d’être blessé. Ce carnet leur permet d’être eux même sans être jugés et c’est de là d’où naît leur relation. En effet, Dash et Lily finissent pas se rencontrer une première fois, en ignorant que la personne en face d’eux est en réalité leur correspondant. Pourtant, plus tard, c’est en faisant semblant d’être quelqu’un d’autre qu’ils se disputent et se déchirent… La série est finalement une ode au droit à l’erreur et à l’imperfection : ce sont nos petits défauts et nos tares qui séduisent l’autre, pas le nombre de langues que nous parlons couramment ou le montant de notre compte en banque.

  • Des références littéraires par millier
Lily lit le carnet rouge dans un café

La série est un conte moderne et une invitation à la magie de Noël. Les amoureux de livres et de lecture au coin du feu seront ravis ! Dash & Lily fait souvent référence à des classiques pour enfants, comme par exemple Narnia dans le premier épisode. Les épisodes suivants se concentrent ensuite sur d’autres héroïnes de notre enfance, comme par exemple Alice aux Pays des Merveilles. À travers les décors réels de New York ou des allégories, la série nous attire dans le terrier du lapin et nous fait basculer dans un monde très plaisant, peuplé de chocolats chauds et de plaids bien douillet. Si certaines allusions aux contes sont très explicites, le Père Noël n’a pas oublié notre petit soulier ! En effet, la botte rouge de Lily remplace le soulier de vair de Cendrillon.

D’autres références aux contes pour enfants comme Casse-Noisettes sont plus subtiles mais c’est surtout la force apportée au mythe de la princesse qui est intéressant dans cette histoire. Sofia (Keana Marie) apporte une lecture féministe (un aspect sur lequel nous reviendrons plus tard) au conte de la demoiselle en détresse et du chevalier servant. Pour le personnage, les hommes – dont Dash – ont tendance à se construire une image erronée et idéalisée des femmes. Ici, la princesse est Lily, une fille qui n’existe finalement qu’à travers les pages d’un carnet. Tant qu’elle n’est pas réelle, elle est parfaite. Mais si Dash la rencontre, elle devient tangible et tombe donc de son piédestal. Elle pourrait bien le décevoir… c’est là tout le danger et la beauté des relations humaines.

  • Une distribution de surprise et de diversité :
Langston (frère de Lily) et Benny (son petit ami)

Une réelle et agréable surprise à propos de la série, est bien sûr sa qualité mais également la place laissée à la diversité dans le scénario. Sur les couvertures originelles Lily est une jeune adolescente blanche. Netflix a fait le choix de proposer le rôle à Midori Francis, d’origine japonaise. La famille de Lily est donc en grande partie japonaise, mis à part son père, caucasien. Ses parents forment un couple mixte. L’entourage de Lily est en règle général hétéroclite et très divers : son grand frères Langston est gay et sort avec un jeune homme hispanique. Son grand-père, à la suite du décès de sa grand-mère, voit une femme blanche plus jeune que lui et qui réside en Floride. Les « meilleurs amis » de Lily sont des adultes et font la force d’un casting inclusif. Les fans de The Bold Type pourront retrouver Ianne Fields Stewart (Roberta), actrice transgenre non-binaire noire et confidente de Lily. Ses autres « amis » adultes, sont une famille dépareillée et dysfonctionnelle avec des personnages lesbiens, âgés ou plus jeunes, non-blancs etc. Au fur et à mesure des défis, Lily fait la rencontre de nouveaux héros, ce qui confirme l’aspect cosmopolite du fameux melting pot new-yorkais. Il n’y a qu’à New York où l’on peut croiser une Drag Queen comme videur d’une soirée underground de punk juif ! (vous avez bien lu.)

Les proches de Dash sont tout aussi intéressants. S’il vient d’une famille très aisée et blanche, le protagoniste côtoie des amis aux origines diverses. Son ex, Sofia, est colombienne. Son interprète Keana Marie n’est pas d’origine latine mais franco-brésilienne. Elle a néanmoins grandi à Miami et parle mieux espagnol que portugais. Le meilleur ami de Dash, Boomer (Dante Brown) est afro-américain et tient une pizzeria avec sa famille. La meilleure amie de son ex, Priya (Agneeta Thacker) est d’origine sud-asiatique. La majorité des personnages semblent être issus de bonnes familles cependant la diversité n’est ni un problème ni forcée dans la série. Au contraire, Dash & Lily est une invitation à la tolérance sous couvert de flocons de neige et de biscuits en pain d’épice.

  • Du féminisme sous le sapin :
Lily qui danse dans une fête underground juive

Les personnages féminins sont très importants dans la série, se sont des héroïnes fortes. Nous pourrions même dire que la famille de Lily est finalement patriarche, malgré l’importance du personnage du grand-père. En effet, la grande tante de l’héroïne, Lilith St. Dubois (Jodi Long) est une femme de poigne, de cœur et de caractère qui vient en aide à la protagoniste quand ses autres proches ne la comprennent pas. Malgré la quasi absence des parents dans la série, la mère de Lily est également présentée comme un personnage fort, entre discipline et réconfort, auprès sa fille. Une bonne surprise repose sur le personnage de Sofia, très éloignée du cliché de l’ex pimbêche.

D’abord présentée comme une enfant d’homme politique un brin pourrie gâtée et parfaite en tout point, on comprend que sa rupture avec Dash n’était finalement pas bien sa faute mais celle de son train de vie et de ses déménagements successifs. Plutôt que de se positionner comme une adversaire pour Lily, Sofia abandonne son plan initial de récupérer son ex lorsqu’elle comprend qu’il éprouve des sentiments pour une autre. Elle se transforme alors en conseillère et rappelle au héros que les contes sont en réalité écrits pour les petits garçons. Ce sont eux les réelles cibles des histoires pour enfants : le cheval sur son fidèles destrier blanc comme neige qui souhaite secourir la princesse. Mais qu’arrive-t-il quand la demoiselle en détresse peut se secourir elle-même ? Le prince doit-il tourner les talons ?

Dash et des pères Noël dans le métro

Lily a bien compris qu’elle n’avait besoin de personne pour sauver sa peau. Tout d’abord une adolescente incomprise et marquée par le harcèlement lorsqu’elle était plus jeune ; le personnage prend son courage à deux mains et affronte le bourreau de son enfance. Devant une assemblée qui lui suggère qu’Edgar (Glenn McCuen) était peut-être méchant avec elle car il l’aimait bien, Lily rejette tout stéréotype et rôle genrés. Pourquoi perpétrer cette fausse idée que les petits garçons doivent être violents avec les petites filles s’ils craquent pour elles ? Pourquoi devoir automatiquement tourner la page, pardonner et oublier ? La série balaye d’un coup de vent hivernal la pression sur les premières fois : le premier baiser, une première relation ou une première danse… peu importe si c’est raté ! L’important n’est pas de se souvenir de la première fois, mais de passer la seconde et les prochaines avec ceux qu’on aime réellement.

En conclusion, en plus d’avoir une très belle BO – avec un petite surprise qui fera plaisir aux fans d’un certain producteur – Dash & Lily se trouve être un conte moderne qui séduira les plus sceptiques. La saison se suffit à elle même, mais il ne faut pas oublier qu’elle est adaptée d’une série de trois livres, dont le dernier vient tout juste de sortir. On peut donc espérer que Netflix nous redonnera un peu de Dash et un soupçon de Lily jusqu’à leur première année de fac… En attendant, la rédaction va se précipiter d’aller cacher un carnet rouge dans la librairie du coin… 5/5

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