Channel Zero est une série d’antologie de type horreur basée sur des creepypasta (des histoires d’horreur, ndlr). Chaque saison est une creepypasta différente et celle de sa 4ème saison, « The Dream Door« , raconte l’histoire d’un jeune couple, Jillian (Maria Sten) et Tom (Brandon Scott), qui viennent d’emménager dans la maison d’enfance de ce dernier. Ils trouvent alors une mystérieuse porte au sous-sol dont le jeune homme n’avait aucun souvenir… Qu’a donc pensé la rédac’ de cette nouvelle saison de Channel Zero, dont la diffusion est prévue aujourd’hui même sur Syfy France ?
** Attention, cet article contient des spoilers ! **
- Une saison mal rythmée
Avant de commencer avec tout le positif, nous aimerions aborder un point très dérangeant dans le visionnage de cette quatrième saison de Channel Zero. Si les quatre premiers épisodes étaient très intenses dans l’ambiance et dans le rythme, nous avons trouvé que les deux derniers épisodes étaient beaucoup moins bon… un comble pour une série d’horreur dans laquelle la tension devrait monter au fur et à mesure des épisodes pour donner un final angoissant. Dans The Dream Door, c’est tout l’inverse : plus la saison avance, plus la peur redescend. On notera donc une saison en deux parties : la première partie étant celle de l’incompréhension. Avec cette porte qui vient d’apparaître et que l’on arrive pas à ouvrir, le spectateur ressent de l’appréhension. Quand celle-ci s’ouvre et qu’on y découvre pour la première fois Pretzel Jack, le clown contorsionniste, la tension augmente. Surtout quand ce dernier tue l’ami de Tom à la fin du premier épisode et qu’il continue à commettre des meurtres dans les épisodes suivants. Mais après le troisième épisode, quand Ian (Steven Robertson) explique à Jill ce qu’est la porte et ce qu’elle contient, la tension redescend aussitôt. La deuxième partie de la série, avec les trois derniers épisodes sont donc beaucoup moins horrifiques, bien que des codes de l’horreur sont utilisés dans cette deuxième partie, surtout le gore avec tous les meurtres. Le fait que l’on sache si rapidement qui est Pretzel Jack et quel est son but casse le rythme de la saison et enlève un élément de suspense important.
- Une ambiance malaisante
Si l’ambiance ne reste pas parfaite pendant toute la saison, comme expliqué au dessus, celle-ci est cependant parfaite dans les 3-4 premiers épisodes. La série n’est pas du tout longue à démarrer et l’intrigue est très vite posée quand le couple découvre la fameuse porte dont ils ne se rappelaient pas l’existence. En plus de ce mystère, d’autres questions sont très vites posées : que s’est-il passé entre Jill et son père, avec qui elle semble être en froid ? Qui est cette Sarah, la femme avec qui Tom se disputait au magasin de bricolage ? Si les personnages rencontrent un problème inexplicable avec cette porte qui est, au départ, impossible à ouvrir, ils font également face à des problèmes de la vie quotidienne. On notera aussi un jeu de couleurs très esthétique comme dans la dernière scène du premier épisode quand Pretzel Jack tue l’ami de Tom, avec cette lumière rouge qui donne un côté très sanglant à la scène. Une chose est sûre, ce qui rend ce début de saison malaisant, c’est bien le clown qui est sorti de la porte de leur sous-sol. Que ça soit dans son apparence ou sa manière d’être, ce dernier nous met mal à l’aise et ajoute un côté très angoissant à l’histoire. Lorsque Pretzel Jack attaque quelqu’un, la tension est à son comble et on ne peut pas s’empêcher de scruter toutes les portes fermées avec la peur que le clown n’en sorte pour attaquer le personnage concerné. On retiendra aussi la scène dans laquelle Pretzel Jack essaie de tuer Tom alors qu’il est en pleine séance de flottaison (épisode 2): voir le clown essayer de le noyer avec ce sourire figé sur son visage était tout simplement terrifiant.
- Un message caché ?
Après le visionnage de The Dream Door, on en vient à se demander si cette saison ne possédait pas un message caché. Comme Ian l’a expliqué à Jill, Pretzel Jack et les autres créatures derrière les portes font partie d’eux. Lorsque Jill était en colère, Pretzel Jack intervenait dans le but de la protéger en tuant les personnes qui lui avaient fait ressentir cette colère. Pretzel Jack n’était donc pas le vrai monstre de l’histoire; le vrai monstre, c’est Jill. Car il ne faisait que répondre à la colère de Jill et il agissait selon ses désirs inavoués. Cette histoire pousse à réfléchir sur la nature même de l’homme et nous faire prendre conscience que tout le monde a une part sombre. Cela ne veut pas pour autant dire que tout le monde est capable de tuer, Jill n’est pas une personne mauvaise et si elle tue Ian à la fin, c’est pour se sauver elle et Tom. Cependant, tout n’est pas toujours blanc ou noir et l’être humain est une machine complexe et très contrastée.
Bien que la saison possède des points faibles, nous avons apprécié la saison 4 de Channel Zero. Pleine de suspense et de tension dans la première partie, The Dream Door est une histoire intéressante qui saura vous prendre en haleine pendant ses 6 épisodes. Note : 3/5.