La Chronique des Bridgerton : l’avis de la rédac’ sur la saison 3 partie 2 !
Une chose est sûre, Bridgerton saison 3 partie 2 ne fait pas l’unanimité ! Qu’en avez-vous pensé ? Découvrez notre avis ci-dessous.
La partie 2 de la saison 3 de la Chronique des Bridgerton reprend directement après la fin de la première et on suit Penelope (Nicola Coughlan) dans une frénésie nouvelle et douce-amère. Si nous avons adoré les épisodes 5 et 6, nous avons vite déchanté lors des épisodes finaux. Et vous ?
Psst : découvrez le résumé de la partie 1 pour vous rafraîchir la mémoire !
Une question de survie
On le répète depuis le début de la série, mais le scénario se veut de moins en moins subtil et de plus en plus affirmé : les femmes de la haute société n’ont pas toutes le luxe de choisir l’amour, elles doivent d’abord penser à leur sécurité et à celle de leur famille. Si Violet (Ruth Gemmell) est un exemple d’amour chez les Bridgerton, Portia (Polly Walker) a commis bien des erreurs, mais a toujours fait de son mieux pour sortir sa famille des crises qu’elle a dû traverser.
À l’époque de Bridgerton, les femmes ont besoin d’un homme pour survivre. Et cet homme représente surtout le pouvoir : de l’argent bien sûr, et surtout des décisions sur la musique, l’argent, les vêtements et la compagnie auxquels aura accès sa future femme.
De ce fait, on finit par avoir pitié de Cressida (Jessica Madsen) : elle n’est que le produit de son environnement et de ses parents peu aimants. Là où Portia se bat bec et ongles pour ses filles, quitte à se mettre toute la ville à dos et à enfreindre les lois, Lady Cowper (Joanna Bobin), la mère de Cressida, abandonne bien vite le navire. Les actions de celle-ci ne sont donc que le résultat de son désespoir et son envie de vivre une vie digne, sans être à la merci d’un homme trois fois son âge. Est-ce bien plus grave que les actions passées de Penelope en tant que Lady Whistledown ?
À la rédaction, on s’était bien trompé·es dans nos théories, mais on pense qu’elle mérite une autre chance et un nouvel arc de rédemption : qu’il soit avec Eloise, Lord Debling ou une tout autre personne… Cressida n’est pas une méchante ! Elle joue avec les cartes qu’on lui a données et a le droit, elle aussi, de découvrir ce qu’est le véritable amour.
Des prises de risques
Certains changements entre la série et les livres originaux risquent de faire grincer des dents les fans les plus aguerris sur les réseaux sociaux.
On a d’abord eu peur que le personnage de Benedict (Luke Thompson) continue sur sa mauvaise lancée de la partie 1, mais les scénaristes semblent enfin se souvenir des graines qu’ils ont semées dans la saison 1 ! Le sous-texte n’en est finalement pas un et on découvre une autre facette du deuxième frère Bridgerton.
C’est dommage que cette découverte ne semble plus physique qu’émotionnelle pour l’instant, mais on a énormément d’espoir pour la saison prochaine. Benedict n’est qu’au début de son chemin et peu importe la personne avec qui il fera sa vie, sa pansexualité (ou bisexualité) fait partie intégrante de lui. On ne peut que lui souhaiter de renouer avec son âme d’artiste et de s’autoriser à aimer. Il est le sage vers lequel ses frères et sœurs se tournent et il mérite, lui aussi, de trouver sa perle rare.
Autre changement et pas des moindres et qui a dû faire tiquer ceux qui connaissent déjà l’histoire de Francesca (Hannah Dodd) et John (Victor Alli)… l’apparition de sa cousine Michaela (Masali Baduza). Ou cousin Michael, dans les livres. Sans spoiler, ce changement de genre va avoir d’énormes conséquences sur le futur de Francesca et on est encore partagé·es au sujet de cette décision. D’un point de vue pragmatique, c’est en effet le personnage qui fait le plus sens pour un tel changement (genderbend en anglais), et on comprend la représentation qu’apportera l’histoire de Michaela, mais on ne peut s’empêcher d’être déçu·es et de faire le deuil du potentiel de Michael. À la rédac, on reste curieux·ses et on a plus qu’à prendre notre mal en patience pour suivre l’évolution de la situation.
Mais où est Colin ?
En tant que Lady Whistledown et personnage principal de cette saison, nous avions bien compris que Penelope serait sur le devant de la scène. Malheureusement les scénaristes semblent avoir oublié que Colin, lui aussi, était un personnage central, d’autant plus que son nom de famille est celui de la série… Il est bien vite relégué au rang de personnage secondaire, partageant la vedette avec ses frères et sœurs. C’est bien dommage.
Heureusement, les fans du roman initial ont pu retrouver bon nombre de citations directement piochées dans le livre et la scène de la première fois entre Colin et Penelope est aussi intime que belle. Sans doute une des plus belles (si ce n’est la plus belle) de toute la saga : un moment partagé entre complicité et amour, toujours dans le consentement et le female gaze. Un bel example de romance friends-to-lovers (amis à amants).
Il y avait énormément d’intrigues secondaires à boucler, sans doute trop pour seulement huit épisodes. Il est facile de s’éparpiller. Résultat, les grands pivots deviennent anticlimatiques, comme la découverte et l’annonce de l’identité de Lady Whistledown, d’abord à Colin puis au Ton, trop rapides et trop faciles.
Si l’histoire de Francesca doit s’étaler sur plusieurs saisons et qu’on est content·es d’assister à la réconciliation d’Eloise (Claudia Jessie) et Penelope, les autres histoires sont venues encombrer les épisodes finaux plutôt que les étoffer. On se demande encore où la série veut en venir avec les Mondrich et même si on apprécie les amitiés de Lady Danbury (Adjoa Andoh), Violet et Marcus (Daniel Francis), on aurait peut-être préféré un spin-off sur le sujet. Le découpage était mal maîtrisé et certaines scènes (notamment les redondants rendez-vous polyamoureux de Benedict) tombaient comme un cheveu sur la soupe.
Tout semblait trop : la façon de filmer, les maquillages trop prononcés et parfois même les costumes, qui racontent pourtant une histoire en eux-mêmes. On est devenu·es assez nostalgiques des saisons précédentes et des mises en beauté plus naturelles.
Seule exception ici, Kate (Simone Ashley) et Anthony (Jonathan Bailey), aussi attendrissants que drôles dans cette deuxième partie de saison. Ce mélange des cultures est magnifique. Leurs moments à l’écran sont courts, mais parfaitement bien incorporés à l’ensemble et ils continuent de crever l’écran. On ne peut qu’espérer de les voir évoluer dans la saison 4 et les suivantes !
On regrette néanmoins Daphne (Phoebe Dynevor) et Simon (Regé-Jean Page), encore aux abonnés absents et qu’on ne mentionne même plus, comme s’ils n’avaient jamais existé…
Un chapitre qui se ferme
En fin de saison, on sent bien qu’une page se tourne et qu’il est temps de commencer une autre histoire. C’était bien évidemment le cas dans les saisons 1 et 2, mais ici le saut dans le temps signe comme le glas de fin de la famille Featherington : tout est bien qui finit bien, voire un peu trop bien. Bridgerton a toujours été un conte de fées, mais celui-ci semble trop beau pour être vrai.
On comprend la nécessité de dire au revoir à Lady Whistledown et de passer le flambeau à un autre membre de la fratrie Bridgerton (Benedict, Eloise ou Francesca ? On a notre petite idée !), néanmoins on aurait préféré que Colin et Penelope aient l’occasion d’attendre un peu avant d’enfanter. Ils sont jeunes, très jeunes, et n’ont pas les mêmes responsabilités qu’Anthony et Kate en tant que Vicomte et Vicomtesse, on aurait donc pu les voir voyager et écrire ensemble avant de donner naissance au premier héritier des Featherington…
Après le passage de l’adolescence à l’âge adulte, la boucle est bouclée, tout va bien dans le meilleur des mondes pour Portia et les sœurs Prudence et Philippa, si bien qu’on se demande si nous ne sommes pas en train de leur dire au revoir, mais adieu… De quoi nous rendre déjà nostalgiques.
Même si effacé, Colin est montré comme un mari aimant et terriblement fier de sa femme. Il a été présent et l’a soutenu sur le plan personnel, comme professionnel et en tant qu’équipe ils ont pu s’imposer comme les deux écrivains les plus influents de Londres. Après tout, derrière chaque femme extraordinaire, il y a… elle-même ! (et son mari fou amoureux d’elle.)
En conclusion, la saison 3 dans son intégralité est loin d’être une catastrophe, même si les deux derniers épisodes laissent un goût amer en bouche. Si on la regarde dans son ensemble, elle était même sur le point de devenir la meilleure saison de la série, malheureusement cette deuxième partie est déséquilibrée et fait redescendre la note. Rien de quoi nous faire arrêter la série, mais on sera à présent plus sur notre réserve pour la saison 4 en 2026…
On choisit de ne retenir que le meilleur : l’amour entre Penelope et Colin, la sublime interprétation de Nicola Coughlan et Luke Newton, les belles musiques, le féminisme de plus en plus présent dans la série et la confirmation que les mots ont un pouvoir !
En attendant la prochaine saison patiemment, découvrez notre sélection de 6 séries originales comme La Chronique des Bridgerton !
Notre note :