Sky Rojo : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

Nouvel ovni signé Netflix, Sky Rojo a tout d’un Tarantino espagnol. Créé par Álex Pina (La Casa de Papel) et Esther Martínez Lobato, la saison 1 comporte 8 épisodes de 25 min. De quoi enchaîner d’une traite les aventures de trois prostituées en fuite ! Adrénaline et suspens garanti.

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SPOILERS ALERT :
Cet article contient des éléments importants de l'intrigue.

Une réalité crue

Wendy et Coral en sang

La série n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains. Le ton est donné par le titre de la série : « Sky Rojo » fait référence au canapé en faux cuir rouge où se roulent les prostituées du club Las Novias. La voix charismatique de Coral (Verónica Sánchez) ne parvient pas à adoucir la dure réalité. Au cours des premiers épisodes, on balance au spectateur des statistiques qui font froid dans le dos : l’Espagne est le troisième consommateur de prostitution au monde et le premier en Europe. Près de 40 % du peuple espagnol, soit un peu moins de la moitié de la population nationale, a déjà payé les services d’une travailleuse du sexe. Derrière ce commerce lucratif se cache une traite humaine, des violences sexuelles et un esclavage moderne qui se nourrit de la misère des jeunes femmes dans des pays plus ou moins lointains.

Si Sky Rojo épargne les détails visuels les plus sordides, les scènes humoristiques sont pourtant très crues : on alterne donc entre les euphémismes à la caméra (en remplaçant par exemple les pénis par des index pour mimer une fellation) et les scènes de nudité frontale quelques épisodes plus tard. Attention cependant, quelques scènes sont difficiles à supporter en tant que femme, tant les questions de consentement et d’agressions sexuelles sont soulevées.

Un esthétisme à la Tarantino

de gauche à droite, Christian, Romeo et Moises de Sky Rojo

À quelques détails près, on pourrait presque croire à une épopée à la Thelma et Louise : trois femmes forcées à se prostituer échappent à leurs bourreaux en tuant leur proxénète et s’en vont au volant d’une voiture… pour être vite rattrapée par les démons de leur passé et les hommes de main de leur « propriétaire. » Le rythme est effréné, les épisodes incisifs et sanglants : on se rapproche du roi du genre, celui qu’on ne nomme plus, Tarantino.

Que ce soit dans le logo du titre, le générique ou la photographie ; on retrouve forcément cet esthétisme si particulier qui n’est pas sans rappeler Pulp Fiction, notamment dans certaines scènes de danse. Lorsque l’on s’éloigne de la trame sérieuse du trafic sexuel, plus rien n’a de sens finalement. Les bagarres particulièrement, frôlent parfois le ridicule (qui se bat pendant des jours en brassière-soutien-gorge, un stylo planté dans la poitrine et avec des talons de 12 centimètres ?!) pourtant c’est ce qui fait le génie de Sky Rojo : un récit survolté, rythmé par une bande son jouissive et des prises de vue magnifiques. Les plans où Coral se drogue et hallucine sont particulièrement soignés.

Des personnages hauts en couleur

de gauche à droite, gina, coral et wendy au fond d'un bus pendant leur épopée

Les personnages sont à l’image de la série : déjantés, parfois surjoués et pourtant tout en nuance et en profondeur. Il existe un réel équilibre entre les personnages et chaque groupe se complète à leur manière, que ce soit les antagonistes ou les filles en fuite. D’un côté on retrouve Roméo (Asier Etxeandia), le proxénète fou et obsédé par Coral ; ainsi que les frères Moises (Miguel Ángel Silvestre) et Christian (Enric Auquer). Les frangins sont motivés par leur idéalisation des liens de sang et du devoir.Ils sont avant tout rongés par leurs différentes addictions. De l’autre côté, on retrouve la pragmatique Coral, la naïve et ingénue Gina (Yany Prado) et la pétillante Wendy (Lali Esposito.)

Les héroïnes sont très différentes pourtant elles travaillent presque parfaitement ensemble, soudées par leur vécu et leurs traumatismes. L’entraide féminine est un des moteurs de Sky Rojo tout comme l’idée de famille : pas celle qui nous est imposée mais celle que l’on choisit. La diversité est également au rendez-vous, grâce à des actrices notamment sud-américaines, une héroïne lesbienne et des sujets de société féministes.

Grâce à ses épisodes toujours plus courts, la série tient en haleine le spectateur jusqu’à la fin. L’action s’enchaîne sans laisser de répit aux personnages. C’est un effet boule de neige, une bousculade d’évènements qui amène le point culminant, une fin chaotique ne laissant plus aucun doute sur l’avenir de la série.

Wendy, Coral et Wendy marchant sur la route dans Sky Rojo

En conclusion, Sky Rojo est aussi addictif que déconcertant. La fin est à l’image de la série : complètement loufoque et qui a de quoi nous laisser sur les nerfs. Heureusement, le projet est déjà renouvelé pour une saison 2 ! Elle arrive très prochainement sur Netflix. On a hâte de continuer à suivre les aventures de Coral, Wendy et Gina.

Notre note :

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