Falcon et le Soldat de l’Hiver : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

Falcon et le Soldat de l’Hiver (The Falcon and the Winter Soldier en VO) est devenue en quelques épisodes seulement, la série la plus regardée au monde à l’heure actuelle. C’est également le plus gros lancement de Disney+ depuis l’arrivée de la plateforme de streaming. Nous avions trouvé le pilot très prometteur. Six épisodes plus tard, la série a-t-elle tenu ses promesses ?

Une passation de pouvoir sans accroc

Sam wilson du The Falcon and The Winter Soldier tenant le bouclier de Captain America

Falcon et le Soldat de l’Hiver a suivi l’évolution et l’émancipation de Sam Wilson (Anthony Mackie, Captain America) et Bucky Barnes (Sebastian Stan, Le Soldat de l’Hiver). Au début de la série, nous retrouvions le Faucon en proie aux doutes. Son personnage ne se pensait pas digne du bouclier du Captain et de sa symbolique. À ses côtés, Bucky se reconstruisait, encore traumatisé par ses missions avec Hydra. Sebastian Stan brille d’ailleurs une nouvelle fois par son intelligence émotionnelle et son interprétation.

Marvel Studios a réussi l’impensable : arriver à nous faire (presque) oublier Steve Rogers et à unir deux personnages qui ne s’entendent pas. Pourtant, Sam et Bucky ont bien plus en commun qu’ils ne pourraient le croire. Une autre prouesse de Disney est d’avoir trouvé un équilibre entre trois antagonistes aussi différents que complémentaires : Zemo (Daniel Brühl), les Flag Smashers et John Walker (Wyatt Russell/US Agent). Le personnage de Karli (Erin Kellyman) marque les esprits, par ses idéaux justes comme par son combat maladroit qui bascule peu à peu vers le terrorisme. La série est sans aucun doute le projet le plus sombre du MCU jusqu’alors, tant par ses plans sanglants que par les thématiques abordées. La plateforme de streaming offre des libertés qui n’étaient pas encore possibles dans des films destinés au grand public.

Au fur et à mesure des épisodes, les deux (super)héros tissent des liens, entre eux et avec les spectateurs. Sam devient enfin Captain America et Bucky tire (littéralement) un trait sur son passé. Il faut saluer l’alchimie palpable des deux acteurs principaux. Il est difficile de faire la différence entre fiction et interview promotionnelles. La symbolique est très présente dans la série, que ce soit dans les couleurs, les costumes tout droit sortis des comic books ou l’importance des noms. The Falcon and The Winter Soldier est une épopée aussi bien émotionnelle que politique. À la fin du dernier épisode, la boucle est bouclée : Sam a gagné son titre et le logo de la série change pour devenir Captain America and the Winter Soldier. On regrette en partie que Bucky ne soit pas crédité en tant que « White Wolf » comme au Wakanda, mais nous pouvons espérer un changement dans les futurs projets de la franchise. Le personnage a réellement évolué en l’espace de six épisodes, il a fait la paix avec lui-même, notamment grâce à sa thérapie et à la reconnaissance extérieure. Pour la première fois, il est remercié et vu comme héros. Tout comme dans WandaVision, Disney + traite de la santé mentale d’une manière inédite chez les super-héros du petit et grand écran.

Un semblant de justice pour la communauté afro-américaine

isaiah et sam au musée the falcon and the winter soldier

Si la série surprend sur tous les plans, notamment dans son esthétisme et son ton juste, c’est avant tout son engagement explicite pour la communauté noire-américaine qui peut étonner. Dénoncer le racisme systémique états-unien et mondial n’avait jamais été fait d’une manière aussi frontale dans un projet Disney. Aux premiers abords, Sam semble être mis de côté, comme le personnage secondaire de sa propre série. Heureusement, les rôles s’inversent vite et un équilibre se crée entre les scènes du Faucon et du Soldat de l’Hiver. L’importance de Sam est graduelle mais mesurée. Tout prend sens lorsqu’il fait la rencontre d’Isaiah Bradley (Carl Lumbly), un vétéran afro-américain et qui aurait pu être le premier Captain America. Le gouvernement a décidé de faire des expériences sur son régiment et de les laisser pour morts. Comme ce n’était pas suffisant, le soldat est emprisonné et torturé pendant trois décennies pour empêcher le monde de connaître son existence.

Sans pour autant l’instrumentaliser, la série reconnaît la souffrance de la communauté afro-américaine et condamne le gouvernement et ses efforts de sans cesse invisibiliser leur place dans l’Histoire. Tout comme Steve, Sam est ce dont l’Amérique a besoin : non pas un parfait soldat (comme John Walker) mais un homme bon. C’est d’ailleurs sa patience et sa bonté qui le rende humain par conséquent, plus proche du peuple. Chaque discours du personnage est fort et poignant. Il ne cherche pas à changer le monde par les armes ou par la violence, ce qui se ressent dans son style de combat. Il partage avec Karli, la leader des Flag Smashers, sa naïveté presque aveugle. On pourrait croire que le nouveau Captain America aurait dû mal à s’imposer face à des super-soldats mais ce n’est pas le cas. Anthony Mackie crève l’écran et si Sam Wilson a un super-pouvoir, c’est bien la parole.

Dans les comics, le titre de Captain a été porté par Sam mais également Bucky. Pourtant le choix de Steve (et des studios) n’est pas anodin. Cela vient d’une volonté — non pas de réparer le passé, car c’est impossible — de faire honneur à la communauté afro-américaine et au droit de mémoire. La scène où Sam montre sa statue à Isaiah dans le musée dédié au Captain est émouvante pour bien des raisons. Dans le dernier épisode, Sam le dit parfaitement lui-même : il est le descend de ceux qui ont bâti le pays et personne ne pourra lui interdire de porter ses couleurs et de se battre pour celui-ci. Il ne ressemble peut-être pas à l’idéal quasi aryen du Captain America des années 1950 mais il est à l’image de la société d’aujourd’hui.

Des personnages secondaires en demi-teinte

le baron zemo dans falcon et le soldat de l'hiver

Malheureusement, il est difficile de laisser le temps à tous les personnages de briller en seulement six épisodes. Zemo, par exemple, est au final sous-exploité. Souvent utilisé à des fins comiques, nous ne le voyons dans son rôle de Baron que l’espace d’une scène, avec le masque qu’il porte dans les bandes dessinées. Il est parti aussi vite qu’il n’était venu et laisse un goût d’inachevé ou d’opportunité ratée pour un personnage aussi charismatique et intelligent que lui. Les scènes partagées avec les Dora Milaje du Wakanda sont néanmoins une extrême réussite.

John Walker a réussi à nous faire détester Captain America le temps de quelques épisodes, avant que le titre ne soit repris par Sam. L’interprétation de Wyatt Russell est parfois plus vraie que nature, ce qui a malheureusement dû à l’acteur une vague de harcèlement sur la toile. Wyatt Russell a rempli parfaitement son rôle d’anti-héros torturé et le passage du soldat du bon au mauvais côté. Cela reste un personnage complexe et nuancé. Si Steve Rogers était l’image des États-Unis dans la culture populaire, John Walker est le représentant de l’impérialisme américain et la noirceur de son Histoire. Bien qu’il reste un meurtrier, il semble revenir sur le droit chemin lors du dernier épisode de la saison. Il fait un choix cornélien : sauver des innocents plutôt que de poursuivre les méchants et les livrer à la justice, sans la faire lui-même. Une façon de redorer son image ? Son futur en tant qu’US Agent laisse présager une suite à la série, ou des retrouvailles avec le personnage dans de futurs films.

La série est surtout un énorme teasing pour les futurs projets de la franchise : Joaquin Torres (Dani Rodriguez) a de grandes chances de devenir le futur Faucon (en clin d’œil aux comics) et Sharon Carter (Emily VanCamp) semble être prête à enfiler le costume d’antagoniste. S’il l’on comprend l’évolution du personnage, cela n’en reste pas moins dommage : Sharon venait d’être pardonnée et réhabilitée par le gouvernement. Elle est même appelée Agent Carter, en hommage à sa grande-tante, Peggy. Faire d’elle la Power Breaker et la future méchante salie toute la droiture et l’héritage de sa famille. Nous espérons pouvoir comprendre son changement de nature dans les prochains projets du MCU.

BBQ avec sarah et sam wilson et bucky barnes dans falcon et le soldat de l'hiver

Si Falcon et le Soldat de l’Hiver n’a pas encore été renouvelé pour une saison 2, on peut s’attendre à une suite, que ce soit dans des séries connexes ou des les prochains films. Le personnage de la Comptesse de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus) promet en effet de devenir important. Peut-être dans Secret Invasion ? En résumé, The Falcon and the Winter Soldier (on devrait même dire Captain America and the Winter Soldier) surpasse toutes ses promesses. La série offre aux deux personnages principaux une vraie reconnaissance après des années à jouer les acolytes. Le duo Sam Wilson-Bucky Barnes marche parfaitement. Disney a su trouver l’équilibre entre action, intrigues politiques et humour. La franchise traite avec justesse et respect de sujets polémiques tout en gardant cet espoir qui a fait ses beaux jours. Une vraie réussite.

Notre note :

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