Archive 81 : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !
C’est le 14 janvier dernier qu’a été mise en ligne la série Archive 81 sur Netflix. Inspirée d’un podcast du même titre, la série est un thriller racontant l’histoire de Dan (Mamoudou Athie), embauché par un mystérieux homme d’affaire pour restaurer les cassettes vidéos retrouvés dans un immeuble New Yorkais ayant brûlé il y a plusieurs années. Il découvre des cassettes terrifiantes montrant que cet immeuble et ses habitants cachaient de terribles secrets… Composée de 8 épisodes d’une cinquantaine de minutes, le show a été en tête du top Netflix dans le monde entier pendant plusieurs jours. Qu’en a donc pensé la rédac’ ?
Cet article contient des éléments importants de l'intrigue.
Un mystère intriguant
La plus grosse force de Archive 81, c’est bien son histoire : dès le premier épisode, nous sommes intrigué·e·s par l’histoire de l’immeuble Visser. Le fait que Dan doit s’isoler dans cette maison en plein milieu de la forêt pose le contexte et nous plonge dans une atmosphère lourde et intéressante : nous avons bien conscience que si Dan a besoin d’aide, il aura énormément de mal à en avoir de là où il se trouve et si les cassettes ne semblent pas forcément bizarres dès le départ, leur tournure change plutôt rapidement. L’idée d’avoir ces vidéos filmées à la main est bonne : nous voyons tout à travers la caméra de Melody (Dina Shihabi) et c’est ce qui marche bien dans les films d’horreurs comme Blair Witch ou Paranormal Activity; cette manière de filmer et de présenter une histoire aux spectateurs les laisse totalement impuissants face à la situation, car on ne voit que ce que la personne voit. Le plus, dans Archive 81, c’est qu’en plus de ne voir qu’au travers des cassettes, nous avons les réactions de Dan qui est celui qui regarde les cassettes. Il est celui qui va nous permettre de mettre des mots et des émotions sur les choses absolument incroyables qu’il va voir et cela devient encore plus intense lorsqu’on comprend à la fin du premier épisode que le père de Dan était lié à cette histoire et à l’immeuble. De quoi ajouter un mystère de plus qui sera un fil rouge tout le long de la série.
Malheureusement, cette manière de faire a l’air de se perdre petit à petit tout le long de la série. Plusieurs fois (trop de fois, peut-être ?), nous retournons dans le passé à l’hôtel Visser pour comprendre l’histoire de Melody, mais sans forcément passer par ce qu’elle filme ou les cassettes. Le fait que l’histoire de la jeune femme ne soit plus narrée que via les cassettes rend les choses plus compliquées à comprendre pour les spectateurs, qui vont donc finir par avoir plus d’informations sur Melody et les évènements du Visser que Dan lui même, puisque lui n’est restreint qu’aux cassettes. Nous comprenons ce choix, qui permet de raconter de manière plus simple et plus en détails l’histoire de Melody, mais nous regrettons ce changement progressif le long de la saison, rendant parfois les évènements un peu compliqués à comprendre. On finit par se poser souvent la question : « est-ce que Dan est au courant ? ».
Une fin trop dispersée
Si l’histoire reste très prenante du début jusqu’à la fin de cette première saison, elle n’en reste pas moins un peu décevante vers la fin. Plusieurs éléments viennent s’ajouter dans l’histoire et s’avèrent totalement inutiles : toute la storyline concernant cette autre personne qui avait été engagée pour regarder les cassettes d’une autre habitante de l’immeuble qui enregistrait toutes les séries télé de l’époque n’était pas très utile; elle ne servait qu’à démontrer que quelque chose de louche se passait et autant dire que nous n’avions pas besoin de cette histoire pour que le spectateur et Dan comprennent que l’histoire de Melody et du Visser étaient bizarres) et toute la fin se veut.. décevante. Nous avons beaucoup aimé l’avant dernier épisode de la saison, qui nous a permis d’en savoir beaucoup plus sur les propriétaires originaux de la maison sur laquelle l’immeuble a ensuite été construit. Cet épisode permet de relier toutes les pièces manquantes du puzzle, bien que le final possède lui aussi son lot de révélations. Cependant, nous ne nous sentons pas tellement convaincu·e·s par ce final. Ce dernier a permis de démontrer que Mark (Matt McGorry) était bel et bien un ami de Dan (nous avions eu des doutes quant à sa sincérité pendant une bonne partie de la saison et nous pensions qu’il cachait des choses) et son désarroi lorsqu’il voit Melody revenir mais pas Dan était assez touchant, mais.. mais c’est tout. Encore aujourd’hui, à tête reposée, nous ne sommes pas sûr·e·s d’avoir complètement compris le final : la raison pour laquelle Dan et Melody arrivaient à entrer en contact, la raison pour laquelle Dan arrivait à interagir avec les cassettes, la « créature » qui apparaissait à la fin de certaines vidéos et qui a réussie une fois à sortir de l’écran dans le but d’essayer d’attraper Dan.. Nous avons à la fin du denier épisode l’impression que la série s’est éparpillée alors qu’elle aurait pu essayer de faire quelque chose de beaucoup plus simple et agréable à regarder et à comprendre. Malgré cela, le cliffhanger de la fin laisse présager une ouverture pour une deuxième saison et nous espérons que la série sera renouvelée pour pouvoir expliquer plus en profondeur toutes les questions laissées sans réponses : où se trouve Dan à la fin de la série ? On comprend que celui-ci est dans le passé puisque nous pouvons voir l’ombre des deux Tours Jumelles (détruites en 2001 lors des attentas de New York, ndlr) : comment est-ce possible ? Samuel (Evan Jonigkeit) est-il avec lui ? Avec le succès qu’a fait la première saison, il y a de fortes chances que Netflix renouvelle Archive 81.
De l'horreur ?
Archive 81 a été co-produite par James Wan, un producteur, réalisateur et scénariste connu dans le monde de l’horreur et notamment connu pour son travail sur la saga cinématographique d’horreur The Conjuring. Est-ce qu’Achive 81 est réellement une série d’horreur ? Notre réponse est oui : mais comme l’horreur qui nous est souvent présenté dans les séries de ces dernières années, celle-ci n’est pas très conventionnelle. Le show ne vous fera pas sursauter ou ne vous fera pas grimacer à cause d’éléments extrêmement gores. L’horreur de Archive 81 est graduelle et ne fait que monter en pression jusqu’au climax de la fin de la saison. C’est cette sensation de malaise qui fait de ce show une oeuvre horrifique saupoudrée de surnaturel. L’atmosphère pesante de la série est également un facteur d’horreur qui se construit au fur et à mesure des épisodes.
Si la saison est décousue plus les épisodes avancent, elle n’en reste pas moins intéressante et addictive. Vous adorerez binge watcher Archive 81 pour l’atmosphère mystérieuse qui vous donne envie d’en savoir plus sur l’immeuble Visser et ses habitants peu.. communs. Avec des acteur·rice·s convainquants et une fin qui ajoute encore plus de questions, nous espérons qu’une saison 2 verra le jour.
Notre note :