Sortie le 10 décembre dernier sur Netflix, Alice in Borderland est la nouveauté japonaise originale de la plateforme, mêlant science-fiction et thriller. Inspirée du manga du même nom par Haro Aso (sortie du premier tome en 2010), Alice in Borderland raconte l’histoire de Arisu (Kento Yamazaki) et ses amis qui découvrent un Tokyo bizarrement vide et dans lequel se déroulent tous les soirs des jeux mystérieux qui peuvent les aider à rester en vie. Composée de 8 épisodes pour cette première saison, la série a déjà été renouvelée pour une saison 2 par Netflix. Alors, qu’a pensé la rédac’ de Just About TV de Alice in Borderland ?
** Attention, cet article contient des spoilers **
Merci de noter que cette critique est totalement indépendante de l’oeuvre originale sur papier et que nous ne ferons aucune comparaison avec cette dernière.
- Un rythme à cent à l’heure
Si le début du premier épisode peut sembler un peu long à démarrer, il est indéniable que nous nous sommes assez peu ennuyé en regardant ce nouveau show signé Netflix. Dès que Arisu, Karube (Keita Machida) et Chota (Yûki Morinaga) découvrent un Tokyo totalement vide en sortant des toilettes de la station de métro de Shibuya, nous nous sentons happé par l’histoire et nous avons envie d’en savoir plus. Découvrant ce nouvel univers et tous ces mystères à travers les yeux des personnages, nous sommes investis dès le premier jeu dans le premier épisode, surtout lorsque nous comprenons les enjeux. Vous pouvez mourir en jouant mais si vous ne jouez pas, votre visa expire et vous mourrez également. Un concept simple, mais efficace. On peut facilement diviser cette première saison en deux parties assez distinctes : les quatre premiers épisodes, lorsque ceux-ci sont rythmés par les différents jeux qui permettent à nos protagonistes de rester dans la course (enfin, pour certains d’entre eux..) et la deuxième partie, lorsque Arisu et Usagi (Tao Tsuchiya) trouvent la Plage et s’y installent un peu malgré eux. Si le rythme des épisodes semble un peu moins effréné dans la deuxième partie, on y découvre pas mal de nouveaux personnages avec un nouveau but, donnant alors un nouveau souffle à cette deuxième partie de la saison – ce qui est positif, car une saison uniquement rythmée comme les trois/quatre premier épisodes du show aurait probablement fini par devenir un peu lassant et répétitif. Cependant, nous notons tout de même quelques petites longueurs, comme par exemple dans l’épisode 3, lorsque Arisu cherche Karube et Chota dans le jardin botanique : si la séquence était déchirante et jouait énormément sur l’émotion, nous avons trouvé certains passages un peu longs. L’ambiance joue bien entendu elle aussi un rôle primordiale dans la cadence de cette première saison, permettant aux spectateurs de s’attacher aux personnages et d’être touchés par leur disparition. Beaucoup de personnes ont du être assez surpris de voir Karube et Chota mourir dès le troisième épisode ; présentés comme les personnages centraux de l’histoire, la série nous montre qu’aucun personnage ne peut être épargné, ajoutant un petit niveau de stress pour le reste de la série lorsqu’on garde au coin de l’esprit que n’importe qui peut mourir à n’importe quel moment.
- Les personnages
Comme dit dans le paragraphe précédent, une force de sa série est bien entendu ses personnages. Dès le premier épisode, nous nous sentons investis dans leur jeu et nous espérons que ces derniers ne vont pas mourir. C’est d’ailleurs grâce à cela que la fin de l’épisode 3 dans le jardin botanique est déchirant : la mort très inattendue de Karube et Chota touche les spectateurs alors que nous ne sommes même pas à la moitié de la saison. Dans l’épisode 2, avec le jeu du chat, nous comprenons tout de suite que certains personnages introduits auront une importance dans la suite de l’intrigue : Usagi, Chishiya (Nijirô Murakami) ou encore Aguni (Shô Aoyagi). Cependant, si nous devions faire un reproche à cette saison, c’est la manière dont les personnages ont été traités : si nous avons assez vite compris la vie des trois protagoniste dans « l’autre monde », nous permettant alors de mieux les comprendre et aussi les apprécier, il n’en est pas de même pour tous les personnages. Lorsque la Plage est introduite, une poignée de nouveaux personnages le sont aussi, des personnages que nous n’avions jamais vu avant : Kuina (Aya Asahina), Niragi (Dôri Sakurada) ou encore Rasubosu (Shuntarô Yanagi) – des personnages qui jouent un rôle très important dans les deux derniers épisodes. Dans l’épisode 7, alors que tout le monde se bat pour sauver sa peau et trouver la sorcière, on nous présente le passé de tous ces personnages d’un coup, probablement pour nous aider à nous attacher à eux. Malheureusement, ces flashback se font tous d’un coup et en plus de cela, dans l’avant dernier épisode de la saison. Nous aurions préféré nous familiariser avec eux tout le long de la deuxième partie afin d’avoir une meilleure connaissance de leur caractère et de leurs motivations lors du final de la saison. Certains personnages restent encore un mystère, comme Chishiya ; un personnage discret, mystérieux et également très manipulateur que nous retrouvons dans le final lors de la découverte des nouveaux jeux pour récupérer les cartes de figures.
- L’univers
Au delà des deux points mentionnés ci-dessous, il est également important de mentionner l’univers captivant dans lequel nous sommes plongés durant ces huit épisodes de cette première saison. Le premier épisode met très bien en parallèle pour n’importe quelle personne qui ne connaîtrait pas forcément Tokyo l’énorme différence et le choc qu’ont pu éprouver les trois garçons lorsqu’ils ont découvert la ville déserte : si on insiste au début du premier épisode sur cette sensation de foule intense dans les rues de la ville, on insiste ensuite également sur le fait que celle-ci soit totalement vide une fois sortis des toilettes. L’idée d’avoir des jeux à des endroits différents de la ville, l’esthétisme de ceux-ci et leur logique font de l’univers présenté dans Alice in Borderland un univers bien ficelé et travaillé. Les jeux ne sont pas fait par hasard, les cartes non plus et celles-ci ont leur importance et leur signification, permettant au téléspectateur encore une fois de s’investir dans l’histoire. Ainsi, on comprend en voyant le jeu de coeurs dans le troisième épisode que les héros vont devoir se battre les uns contre les autres et que l’issue pourrait être fatale (même si tout le monde pensait probablement que Arisu trouverait une solution afin qu’ils s’en sortent tous indemnes..). On voit également à travers cet univers tous les défauts et instincts de survie de l’homme : ceux qui vont se lier d’amitié et essayer de survivre ensemble, ceux qui veulent rester seuls, ceux qui rejoignent des communautés et essaient d’échapper la la dure réalité comme à la Plage, bien que ce dernier lieu peut ressembler aussi à une espèce de secte.
Ce nouveau show japonais à l’allure d’un Saw version science-fiction est une belle surprise : on s’ennuie très peu, lors des 8 épisodes de Alice in Borderland et on est presque déçu que celui-ci s’arrête à la fin du huitième épisode, promettant une deuxième saison qui nous donnera plus de réponses sur ce que sont en train de vivre les personnages. Si la saison peu avoir parfois quelques petites longueurs, celle-ci n’en reste pas moins très divertissante et mystérieuse, avec des acteurs très bons qui sauront vous attendrir et vous investir dans leur quête. Notre note : 4,5/5.