A Very British Scandal : l’avis de la rédac’ sur la mini-série !

La mini-série A Very British Scandal fait son arrivée dès aujourd’hui sur Salto, l’occasion idéale de vous donner notre avis sur la série !

SPOILERS ALERT :
Cet article contient des éléments importants de l'intrigue.

Créée et écrite par Sarah Phelps (Dublin Murders, The Pale Horse), A Very British Scandal se déroule dans les années 60 et s’intéresse à l’affaire Argyll contre Argyll, une affaire de divorce entre le duc et la duchesse d’Argyll impliquant de multiples allégations d’infidélité. Dans le rôle de la duchesse, nous retrouvons Claire Foy, connue pour son rôle dans The Crown. Pour le duc d’Argyll, c’est Paul Bettany, récemment vu dans WandaVision, qui campe le rôle. Alors que la Princesse Diana, Catherine La Grande ou encore l’Impératrice Sissi font l’objet de plusieurs œuvres à la télévision et au cinéma, c’est la première fois que l’affaire Argyll est portée sur le petit écran. La série est une suite de la mini-série sortie en 2018, A Very English Scandal avec Hugh Laurie, qui se penchait sur le cas de l’affaire Jeremy Thorpe, mais les deux saisons peuvent être vues indépendamment l’une de l’autre à l’image d’une série anthologique.

Diffusée sur la BBC en 2021 et jusqu’ici inédite en France, A Very British Scandal arrive aujourd’hui sur la plateforme de streaming Salto. Composée de trois épisodes d’une heure, que vaut vraiment la série britannique érigée depuis en série féministe ? La série mérite t-elle ses louanges ?

Deux personnages remarquables

Remarquables oui, mais ce n’est pas nécessairement positif. En fait, concernant le duc et la duchesse Argyll, ça ne l’est pas du tout. S’ils se font remarquer, c’est parce qu’ils sont, tous les deux, des personnages assez antipathiques. Du moins, ce ne sont pas de bonnes personnes au sens propre du terme. Et c’est ce qui intrigue dès le départ… Pas de strass, pas de paillettes, rien pour embellir un peu la réalité. Ce qui est catchy dans A Very British Scandal, c’est que les personnages sont humains. On est vite curieux.se de découvrir où ce duo nous mènera.

Leur histoire commence alors que Margaret Sweeney, fille unique d’un industriel extrêmement riche, est sur le point de divorcer de son premier mari. Sa réputation la précède déjà, on dit d’elle qu’elle multiplie les conquêtes. Elle rencontre alors Ian Campbell, détenteur du titre d’Argyll et marié à sa deuxième femme (qui est aussi la mère de ses deux enfants). Lorsqu’il divorce de sa femme pour se marier à Margaret, tout semble aller pour le mieux. Le couple semble filer le parfait amour et s’installe dans la propriété d’Inveraray. Très vite, le rêve vire au cauchemars. Ian se révèle être violent, en plus d’être un menteur et un manipulateur. Alors qu’il dilapide littéralement l’entièreté de la fortune de sa femme, il la délaisse sans oublier de omettre de lui donner la charge de toutes les factures. En bref, elle l’entretien complètement.

Leur mariage n’est alors rythmé que par la manipulation ou les coups bas, en plus des excès de violence de Ian qui a également un problème d’alcool, pour ne rien arranger. Le duo Claire Foy/Paul Bettany (dys)fonctionne à merveille. Le duo dresse un portrait terriblement réaliste et captivant. Ils portent à l’écran une écriture parfaitement maitrisée. Sarah Phelps a fait un travail exceptionnel sur le scénario de la série. Le tout est sublimé par une réalisation très efficace.

 

Une vision féministe ?

Comment parler de la série sans aborder sa portée sociétale ? Aujourd’hui considérée comme une série féministe, A Very British Scandal raconte surtout l’histoire de la femme que beaucoup ont appelé « The Dirty Duchess ». Jamais dépeinte comme une sainte, la série ne tente pas d’en faire une icône féministe non plus. C’est son histoire, et l’hypocrisie dont elle fait l’objet qui font tout le discours féministe de la série. Margaret est constamment rabaissée pour son appétit sexuel. Lors du divorce, les violences et infidélités de son mari ne sont jamais prises en compte : seules ses erreurs font l’objet d’observations sérieuses. Plus particulièrement, la tristement célèbre photo de « l’homme sans tête » qui montre la duchesse pratiquant une fellation à un homme qui n’est pas son mari. L’homme reste toutefois, à ce jour, non identifié. Le but a toujours été d’humilié publiquement Margaret. Son mari, pourtant coupable, lui aussi d’infidélité, mais aussi de violences en tous genre, n’a jamais été jugé publiquement par la masse populaire comme l’a pu être Margaret. Une différence qui découle clairement du patriarcat et qui est totalement transposable même à notre époque : si une femme aime le sexe,  elle est directement catégorisé comme femme facile et comme étant capable d’adultère. Un homme qui assume une telle chose n’est rien d’autre qu’un charmeur.

La série se termine sur des images d’archives, avec la véritable Margaret qui annonce qu’à ce jour, plusieurs dizaines d’années plus tard, elle ne sait toujours pas si le duc l’a épousé car il l’aimait ou pour l’argent. Ce dernier, après avoir gagné le divorce contre Margaret, s’est remarié à une femme riche.

A Very British Scandal est une réussite, en tous points. A la fois passionnante et intéressante, la série nous plonge dans un drame certes romantique mais aussi politique. La réalisation et el casting rendent complètement justice à la création de Sarah Phelps.

Notre note :

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