I Love Dick : l’avis de la rédac’ sur la saison 1

Le pilote de I Love Dick était déjà disponible depuis plusieurs mois, mais c’est seulement le 12 mai dernier qu’Amazon a rendu la saison complète disponible. Adaptée du roman du même nom écrit par Chris Kraus en 1997, la série est composée de huit épisodes, où nous suivons les humeurs et débordements d’un couple formé par Chris (Kathryn Hahn) et Sylvère (Griffin Dunne) totalement sous le charme d’un professeur effronté nommé Dick (Kevin Bacon).

  • Une série profonde portée par un trio de choc

Réunir Ryan Hardy de Following, Raquel Fein de Transparent et Marco Pelios de House of Lies étaient un excellent départ pour I Love Dick et il est indéniable que les acteurs ont été extrêmement bien choisis pour leurs rôles. Nous avons en face de nous un trio incroyable -même si Kevin Bacon pourrait porter à lui seul le show. Si Dick -dont le nom n’a évidemment pas été choisi au hasard puisqu’il est un savoureux jeu de mots entre son prénom, Richards, et le sujet le plus abordé de la série, le sexe (« dick » signifie « bite » en anglais, ndlr)- a le pouvoir de nous taper sur les nerfs continuellement, il a aussi le pouvoir de nous rendre accro à lui, comme l’est Chris. Malheureusement, si le trio fonctionne à merveille, il n’en est pas de même pour les autres personnages, dont on cherche jusqu’à la fin de la série le sens et la profondeur. Ainsi, Devon (Roberta Colindrez) et Toby (India Menuez), par exemple, sont deux personnages intéressants qui finissent par devenir dénués de sens au fil des épisodes, malgré leur fort potentiel.

I Love Dick bénéficie d’un duo de scénaristes féminin (Sarah Gubbins et Jill Soloway) qui nous ont offert une belle lutte féministe durant toute la saison, que cela soit dans l’attitude de Chris envers Dick lorsqu’il fait preuve de machisme, ou le métier rêvé de Toby -la pornographie. D’ailleurs, la série nous présente une sexualité libérée et sans complexe, tout en n’entrant jamais dans le vulgaire, même lorsque Toby se met à se filmer nue dehors. Si les sexualités débridées présentes dans la série manquent cruellement de réalisme, elles n’en restent pas moins intenses, notamment grâce à une réalisée dosée à la perfection.

  • Une série qui manque de scénario

Malheureusement, le féminisme et de bons acteurs ne suffisent pas à faire d’une série une bonne production. En effet, l’instrument principal et l’argument de vente d’une série en général sont avant tout le scénario… qui n’existe presque pas ici. Celui-ci est bien trop maigre pour s’étaler sur quatre heures (8 fois 30 minutes) de visionnages, un film d’une heure et demi aurait pu très bien faire l’affaire.

Heureusement, des personnages ont été ajoutés à la série par rapport au livre, afin d’éviter de trop grands vides scénaristiques, comme Toby et Paula (Lily Mojekwu), qui finissent par interagir réellement avec le trio principal seulement dans l’épisode 5, « A Short History of Weird Girls ». Une arrivée bien trop tardive pour être efficace.

C’était une volonté pour les scénaristes de baser l’histoire en un seul et même lieu, contrairement au livre qui se déroule dans plusieurs villes des États-Unis. Même s’il est intéressant de voir la progression de Chris et des liens qui la nouent à Sylvère et Dick, peut-être qu’il aurait été préférable de maintenir cette géographie, au lieu d’établir un huis clos.

En conclusion, même si I Love Dick aborde des thèmes essentiels et profonds, que les acteurs sont excellents et que la réalisation est parfaite, il manque un scénario, qui est pourtant la clé dans une série. Nous sommes donc loin du coup de cœur dont tout le monde parle, mais il est indéniable que la série est très bonne dans son ensemble. Notre note : 3/5.

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