Fin juin, nous avons pu rencontrer Ginnifer Goodwin, l’actrice incarnant Blanche-Neige dans la série Once Upon a Time, lors de la convention The Happy Ending Convention III de notre partenaire People Convention. Découvrez notre interview de l’actrice dès maintenant.
Bonjour, merci de prendre le temps de nous répondre. En 2003, vous avez joué Connie (elle rit) dans Le Sourire de Mona Lisa après deux ans sur le petit écran. Comment était-ce ?
C’était le meilleur premier film possible. J’ai vraiment appris sur la vie de tournage avec Le Sourire de Mona Lisa parce que le boulot à la télé que j’avais avant ça, je ne faisais qu’aller et venir. Donc Le Sourire de Mona Lisa c’était mon premier boulot important, le premier personnage sur lequel je me suis vraiment concentrée, ma vie a tourné uniquement autour d’elle pendant 6 mois cette année là. Et j’ai pu travailler avec certains des plus grand.e.s acteur.rice.s au monde (Julia Roberts en autres, ndlr) alors ça a été très formateur et ça a fait de moi ce que je suis de bien des manières.
Ensuite, 2006. Vous êtes choisie pour interpréter un personnage dans Big Love de HBO, vous l’avez jouée pendant 5 ans. Qu’est ce que vous avez le plus aimé de cette période ?
Big Love c’était le job de ma vie. J’ai l’impression que celui là m’a vraiment appris à jouer des coudes et grandir et changer avec le personnage. C’est quelque chose que je n’avais jamais vraiment compris quand on dit qu’un personnage vous… (elle ne finit pas sa phrase). C’était un show de 5 saisons mais on a tourné sur 7 ans. Et de voir le show à l’antenne et décider quoi changer alors qu’on était toujours dessus c’était vraiment inspirant. J’ai adoré le cast, on était comme une famille. J’ai l’impression que si Le Sourire de Mona Lisa m’a appris la vie sur le plateau, Big Love pour moi c’était le travail d’équipe, faire partie d’une équipe.
Maintenant parlons de Once Upon a Time. Blanche-Neige est un personnage de conte de fées, elle a été représentée dans des films, des dessins animés, des livres et démocratisée par Disney. C’était difficile d’interpréter un personnage aussi emblématique ?
J’ai trouvé l’expérience beaucoup plus libre que ce à quoi je m’attendais. En débarquant j’étais hyper excitée d’avoir le job mais je m’attendais à me sentir limitée par ce que les autres personnes l’ayant interprétée avaient pu faire avant. Parce que j’avais pas besoin de justifier particulièrement la version de Disney mais j’avais besoin de justifier la version de Blanche-Neige que tout le monde connait et qui est déjà, vous savez, acceptée du plus grand nombre. Parce que c’était censé être la suite de l’histoire (celle de Disney par exemple) et pas une complète réécriture. Donc je m’attendais à être limitée mais en fait pas du tout. Parce que l’écriture est tellement bonne. Ils sont capables de rendre valide le fait que l’histoire que l’on raconte, c’est ce qui est arrivé hors page (du livre, ndlr). Mais après vous pouvez regarder le dessin animé de Disney et vous dire « Ah oui, je vois comment c’est possible que ces deux là soient la même femme ». Mais la version de Once Upon a Time remplit les blancs.
Vous avez eu la chance d’interpréter différentes versions de votre personnage : Blanche-Neige, Mary Margaret, Méchante Blanche-Neige… Ca doit être intéressant pour un acteur d’avoir ce genre de diversité en une seule série ?
Oui. C’était comme jouer différents personnages en un seul show. Et c’était intéressant de réaliser… (elle laisse la phrase en suspens et reprend) En fait on pensait tous que nos versions conte de fées seraient un peu comme le négatif photo de nos personnages dans Storybrooke mais en fait ça n’a pas du tout été le cas. Les personnages sont réels et perdus et pas nécessairement des extrêmes opposés. A part peut-être quand on est méchant. On… (elle rit), on a fini par aller un peu plus loin dans la façon de les jouer quand ils étaient comme ça. C’était hyper marrant, j’aurais vraiment adoré faire ça beaucoup plus longtemps.
L’aventure Once Upon a Time s’est finie en 2018. Vous avez accepté de revenir pour le final. Qu’avez-vous pensé de la fin ?
J’adore la fin. Le but était de donner à la Méchante Reine sa fin heureuse. On a toujours été dans ce sens. Je pense que la façon dont Lana Parrilla a interprété Regina était tellement magnifique et parfaite. Au début on n’aurait pas imaginé être de son côté à la fin mais je pense qu’en tant que spectateur c’était le cas. Donc j’étais vraiment émue de tourner cet épisode final et cette dernière scène, en particulier, où le personnage de Lana obtient tout ce qu’elle a toujours voulu.
Depuis que vous avez quitté Once Upon a Time, vous avez fait une pièce de théâtre appelée Constellations. Pouvez-vous nous en parler ? Est-ce que ça fait du bien de revenir au théâtre ?
Tout à fait. C’était terrifiant. Constellations, je pense, c’était vraiment important pour moi, de prendre part à ça pour mon âme. Parce que je n’étais pas montée sur scène depuis 10 ans. Et le théâtre me manque cruellement. Finalement, après Once Upon a Time, c’était important pour moi de jouer un personnage comme Marianne. Donc j’en ai retiré beaucoup en terme de process et en terme de satisfaction créative. C’était sympa de faire quelque chose en « live ». De devoir être concentrée sur cette expérience, dans cette salle avec chaque public, chaque jour et chaque soir. A l’inverse d’être dans quelque chose d’énorme, de bruyant et de mondial comme Once Upon a Time (elle rit).
Théâtre, films, séries… Vous avez aussi doublé des personnages animés plusieurs fois, dont Zootopia. Qu’est-ce que vous aimez dans le doublage de dessin animé ?
Oh mon Dieu, vous pouvez aller tellement loin avec un personnage animé. Je veux dire, vous êtes le produit du montage et de la réalisation. C’est une expérience totalement différente que de faire quelque chose devant une caméra. Jouer Judy était un vrai bonheur. J’ai toujours voulu être un Disney et spécifiquement un personnage animé Disney. En animation, vous pouvez tout essayer, il n’y a pas vraiment de limite comme avec un vrai personnage. Et tout ce qui ne fonctionne pas, ils ne l’utilisent pas donc c’est juste totalement l’éclate.
En ce qui concerne vos apparences publiques… C’est la première fois qu’on vous voit dans une convention française. Qu’est-ce qui vous a décidé à venir rencontrer vos fans cette année ?
Nous n’avions jamais fait de conventions mon mari et moi jusqu’à il y a deux semaines. On a été à notre première convention en Angleterre. C’est notre première convention en France et je pense qu’avant on était juste tellement fatigués. On a deux enfants en bas âge et on a beaucoup voyagé. On commence à sortir la tête de l’eau, la série et le cast nous manquent alors je pense que c’était l’année parfaite pour prendre le train en marche.
Maintenant, parlons de votre actualité. Cette année nous aurons la chance de vous voir dans 2 anthologies : The Twilight Zone de Jordan Peele et Heartstring. Pouvez-vous nous parler de ces personnages et des réalisateurs ?
Oui. J’ai travaillé sur un épisode de The Twilight Zone de Jordan Peele avec un incroyable réalisateur, Mathias Herndl. J’aime à penser que je prends uniquement des rôles par lesquels je suis obsédée. Je sens que pour décrire mon personnage je peux juste dire que c’est comme si on m’avait attrapée par les épaules et qu’on m’avait mis au pied d’une falaise et poussée. Et qu’ils avaient filmé ma chute. J’avais deux semaines de tournage, j’avais l’impression d’être revenue à l’école d’art dramatique. En fait, de retour à Vancouver, de retour sur certains endroits qu’on avait utilisé pour tourner Once Upon a Time. Alors c’était une incroyable et terrifiante expérience parce que certains endroits étaient vraiment sombres. Et Heartstring que j’ai tourné pour Dolly Parton devrait être diffusé cette année sur Netflix. C’était aussi très satisfaisant créativement parlant puisque j’ai dû, avec Kathleen Turner, transformer la chanson These Old Bones en un drame des années 40. Je n’avais jamais fait ça avant et il vous fait vous sentir bien cet épisode/téléfilm – peu importe le nom que vous voudrez lui donner. Et en ce moment je tourne une autre série pour CBS All Access. Ça s’appelle Why Women Kill (sortie le 15 août, ndlr) et je travaille avec Mark Cherry le créateur de Desperate Housewives. Et parce que c’est sur une plateforme de streaming il peut emprunter des chemins plus sombres qu’il n’a pas pu emprunter avant.
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