Toujours à l’occasion de notre rétrospective sérielle 2017, nous continuons de fêter les 20 ans de Buffy contre les Vampires avec aujourd’hui une interview de Robia LaMorte Scott, réalisée lors de l’événement Slay The Vampires de notre partenaire CloudsCon, dont vous pouvez retrouver le compte-rendu ici. Pour rappel, Robia interprétait Jenny Calendar dans la série, la compagne de Giles (Anthony Stewart Head), sauvagement assassinée par Angelus (David Boreanaz) dans Passion, l’épisode 17 de la saison 2.
Buffy fête ses 20 ans cette année et tout le monde en parle. Comment expliquez-vous que la série soit toujours aussi populaire aujourd’hui ?
Oh mon Dieu ! Comment expliquer cela ? C’est tellement rare quand ça arrive ! Je pense que quand la serie a commencé à être rediffusée, il y avait les fans originaux qui ont regardé et une toute nouvelle génération de fans qui a commencé à regarder et qui était trop jeune lors de la diffusion originale. Donc le show perdure dans le temps et il a touché un grand nombre de personnes. La série est intelligente, très drôle, avec des thèmes intéressants et je pense surtout que le show avait un thème universel qui a su toucher les gens, ce qui fait que ça a duré.
Imaginiez-vous un tel succès ?
Non, je n’en avais aucune idée car quand j’ai été engagée sur la série, la diffusion n’avait pas encore commencé puisque j’arrive en cours de saison 1. Donc je n’avais aucune idée de ce à quoi m’attendre, à part le film. J’ai lu le scénario et je l’ai trouvé bon mais je n’imaginais pas la suite. Je me souviens de mon premier jour de tournage où j’ai enfin vu ce que je lisais dans les scénarios, comme Buffy en personne c’est-à-dire Sarah (Michelle Gellar, ndlr) en train de faire une lecture de son texte. Et de tous les voir en chair et en os, j’ai su au bout d’un jour ou deux que quelque chose de très bon était en train de se produire, que tout était en quelque sorte « magique », que les choses s’emboîtaient et allaient bien ensemble, que les acteurs étaient très bien castés et que l’écriture ressortait de la lecture faite par ces jeunes gens. Donc je savais qu’il y avait quelque chose de spécial mais je ne savais pas que cela allait être si spécial.
La mort de Jenny a été un vrai choc pour beaucoup. Était-ce votre décision de partir ou celle de Joss Whedon ? Si c’était la sienne, quand avez-vous appris qu’il allait tuer votre personnage ?
Tout ce qui arrive dans la série est la décision de Joss (rires) ! Personne ne lui dit quoi faire. Il m’a prévenue de ce qui allait arriver et il m’a mis dans la confidence que Jenny allait mourir. Je ne savais pas de quelle manière cela allait se produire, jusqu’à ce que je lise le scénario, et même à ce moment-là, je n’avais pas bien réalisé l’impact de cette scène jusqu’à ce que je vois l’épisode car la façon dont il l’a réalisé était tragique mais à la fois très belle et artistique. Les réactions des autres personnages a été si puissante et le jeu des acteurs tellement bon dans cet épisode que c’était triste de partir. Je sais aussi que Joss a voulu marquer le coup pour qu’on ne sache pas ce qui allait arriver et pour choquer le public, et c’est avec la mort de mon personnage qu’il a fait comprendre que tout pouvait arriver. D’être une part d’un moment si iconique du show était un privilège.
Si Jenny était toujours vivante, comment verriez-vous sa vie actuelle ?
Définitivement avec Giles ! Personne n’était mieux avec Giles. Joyce ? Non non non ! (Rires) Donc Jenny et Giles ensemble, peut-être avec des bébés… des minis tueuses ? (Rires) Je ne sais pas !
Pouvez-vous nous dire quelque chose que personne ne sait sur le tournage de Buffy ?
Ouh… mon Dieu, je ne sais pas si j’ai quelque chose que personne ne sait… (Elle réfléchit) Eh bien il y’a peut-être une chose ! La première fois que j’ai joué mon personnage quand j’ai fait une lecture du scénario, j’ai cru que Giles était un des étudiants (rires) ! Donc quand j’ai repété la scène, je l’ai jouée d’un air supérieur comme si je parlais à un enfant. Ensuite quand je l’ai vu (Anthony Head, l’interprète de Giles, ndlr), je me suis dit « Quoi ?? ». Mais quand on a vraiment tourné la scène, j’ai gardé cet esprit de « je le remets à sa place » et finalement ç’a marché donc ça, c’est une première chose. Et une seconde chose, c’est que dans la série, lui est très conservateur alors que moi je suis très ouverte, et dans la vraie vie c’est complètement l’opposé ! Je suis plus conservatrice et lui est beaucoup plus comme Jenny et moi je suis vraiment plus comme Giles ! Donc ça doit être une des choses que peu de gens savent.
Quels sont vos meilleurs et pires souvenirs ?
Ooh… Il y a tellement de bons souvenirs ! J’adorais le cast, je traînais souvent avec Nicky (Nicholas Brendon, ndlr), on était proches. J’aimais l’idée de faire partie de quelque chose de rafraichissant et d’excitant. Peut-être que le pire moment a été de dire au revoir… Je me souviens de ma dernière scène où j’étais dans le lit, à l’étage, chez Giles et quand je suis descendue, il y avait un gros gâteau pour moi avec écrit dessus « Adieu Jenny » donc c’était ça le moment le plus triste.
Quel est votre personnage préféré dans la série ?
Il y en a tellement… Je dirais peut-être Drusilla qui était incroyable ! Drusilla et Spike qui avaient une dynamique particulière sont mes préférés.
Si vous aviez pu jouer un autre personnage, ce serait Drusilla alors ?
Je ne pense pas que quelqu’un d’autre aurait pu jouer Drusilla aussi bien qu’elle (Juliet Landau, ndlr). Donc je ne dirais pas ça car je ne suis pas sûre que j’aurais pu faire mieux. Elle était excellente comme l’étaient leurs rôles à tous les deux (Juliet Landau et James Marsters, ndlr). Beaucoup de personnages étaient fantastiques mais ces deux personnages réunis étaient de loin mes favoris.
Vous avez mis votre carrière entre parenthèses en 2005 pour dédier votre vie à un but plus grand. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre site robiaministries.org ?
Bien sûr. Dans ma transition de carrière d’actrice, je suis devenue chrétienne et je suis devenue vraiment passionnée par l’idée de me connecter à Dieu, pas dans le sens religieux mais dans le sens de découvrir nos objectifs dans la vie. Tandis que je suivais ce chemin, je me suis sentie appelée à faire ce travail : rencontrer les gens et les aider à découvrir qui ils sont, ce pourquoi ils ont été créés et à vivre une vie avec un objectif, un sens. Donc je suis un peu comme un coach de vie mais d’une perspective spirituelle. Maintenant c’est ce que je fais. Je voyage, je parle aux gens aix quatre coins du monde et je suis vraiment passionnée à l’idée d’aider les gens à vivre au plus haut niveau de la vie qu’ils pourraient mener.
Vous avez écrit Counterfeit Comforts. Cette expérience vous a-t-elle plu et comptez-vous la réitérer ?
Oui. C’est comme si j’avais plusieurs bébés dans mon ventre. Écrire un livre, c’est un peu comme avoir un bébé. Il faut travailler, travailler, travailler et après le bébé arrive. Donc c’est mon premier bébé. C’est un procédé complexe que d’écrire un livre. C’est une relation amour-haine mais j’adore ça et pour tout vous dire, dès que je rentre, je vais commencer à me pencher sur mon prochain livre car j’ai le sentiment que je veux écrire, et cette année, ça n’a été que de voyager pour le livre.
Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce livre ?
Le premier a mis longtemps mais je n’ai pas fait qu’écrire. Je n’ai pas commencé à écrire et terminer le livre d’un coup. J’écris, je fais des choses, je me remets à écrire… Au final ça m’a pris quelques années pour le premier mais pour le prochain, je vais vraiment essayer de rester concentrée dessus et on verra. J’espère que ce sera rapide !
Y a-t-il une chance qu’on vous voit bientôt de retour à la télévision ?
Pas pour le moment. J’y suis ouverte en tout cas, mais pour le moment ce n’est pas mon envie. Et il faut voir aussi ce qui s’offre à moi.
Quel projet pourrait vous donner envie de revenir justement ? Quelle série par exemple ?
Honnêtement, je ne regarde pas beaucoup la télévision, je prends vraiment du recul par rapport à l’industrie du divertissement. Je reviendrais peut-être pour quelque chose de bien écrit, avec des thèmes à la bonne moralité, quelque chose qui me touche, où j’ai besoin de sentir qu’il y a un message qui s’en dégage et que j’en sois passionnée. Si quelque chose comme ça voit le jour et qu’il se présente à moi, je verrais peut-être… Un film comme War Room par exemple, qui est un film de base chrétienne – non qu’il faille que ce soit chrétien ou à propos de Dieu – mais quelque chose qui m’inspire.