La rédac’ vous conseille une websérie française

On le dit (très) souvent, les productions françaises sont (très) souvent de mauvaise qualité. Mais aujourd’hui, nous avons découvert une très bonne comédie française : Il revient quand Bertrand ?.

Il revient quand Bertrand ? est une production d’ARTE France, réalisée par Guillaume Cremonese, et est disponible en intégralité sur la chaîne YouTube d’ARTE.

Il fut un temps où une rose suffisait. Aujourd’hui, pour reconquérir sa Magalou, Bertrand doit sortir ses orteils de ses pantoufles et s’engager dans un véritable combat numérique, à coup de webcams, statuts improbables et messageries instantanées. Aidé par son voisin pas tout net, Bertrand tente le tout pour le tout…

Bertrand, héros largué par sa copine, décide de la surveiller en ligne. Il revient quand Bertrand ?, la nouvelle série humoristique d’ARTE Creative, se joue de notre fascination pour les écrans. Petit manuel d’espionnage… romantique.

Cette mini-websérie, qui critique les travers des technologies intrusives dans le quotidien sur fond d’humour et de tendresse, est un petit bijou composé de seulement 10 épisodes de moins de 10 minutes chacun. Dès le pilote, nous sommes happés par l’histoire, et très intrigués et curieux de connaître l’issue de ce récit farfelue. Parmi les acteurs, on retrouve Bertrand Usclat, qui porte le même prénom que celui du personnage qu’il joue, Vincent Debost, qui interprète le très particulier Gus, Louise Coldefy, qui prête ses traits à Magalie, Kevin Harnichat, qui joue Henry, et Zoé Schellenberg, qui interprète Esther, qui ont tous un jeu irréprochable, ce qui aide forcément le webspectateur à s’attacher facilement aux personnages. La réalisation est, elle aussi, très bonne, malgré un faux raccord léger dans l’épisode 8, qu’on oublie immédiatement grâce au scénario d’Hélène Lombard et Julien Sibony et à la musique discrète de Bertrand Soulier.

Le producteur d’Il revient quand Bertrand ?, Hervé Ruet, a répondu à quelques questions que nous lui avons posé :

Comment l’idée de cette rupture « des temps moderne », comme vous la définissez, vous est venue ?

L’idée originale a été développée par Méline Engerbeau, Camille Duvelleroy et Hélène Lombard. Il s’agissait d’imaginer ce que pouvait être une rupture à l’ère de Facebook et des réseaux sociaux. Comment on peut y annoncer une séparation ou un simple break par simple « unfriendage » et comment pour se venger, ou simplement ne pas perdre le lien, l’amoureux éconduit peut aussi continuer à suivre en direct son ex. Les réseaux sociaux et les messageries instantanées permettent de breaker sans contact, mais ils permettent aussi de ne jamais le perdre. C’est une arène passionnante pour décortiquer les rapports amoureux de notre comédie romantique 2.0.

Il y a peu d’acteurs et seulement deux lieux dans la série. Quel était votre budget pour ce projet ?

Nous avons, pour produire les 100 minutes de cette série, obtenu le soutien d’ARTE, du CNC et de l’ADAMI, pour un budget d’environ 450 000€. Ce qui nous a permis de payer tout à fait normalement l’équipe technique, les acteurs et tous les fournisseurs. Nous avons pu construire en studio l’appartement de Gus car le dispositif technique aurait été difficile à mettre en place en décor naturel. On peut donc, aujourd’hui, produire dans des conditions dites « classiques » des web séries car les diffuseurs ont besoin de ce contenu pour trouver un public plus jeune, avec des habitudes de consommations différentes.

Combien de temps a duré le tournage ?

Le tournage a duré 3 semaines, une semaine en décor naturel pour l’appartement de Magalie, puis une semaine d’arrêt pour monter les images destinées à être diffusées dans l’appartement de Gus où nous avons tourné 2 semaines.

Les acteurs sont excellents. Ont-ils d’autres projets ?

Guillaume Cremonese avait à cœur de s’entourer de bons acteurs car la comédie est très technique, tout est question de rythme. La plupart sont issus du Conservatoire National. Bertrand Usclat et Alice Coldefy font aussi partie d’un groupe de Youtubeurs formidable les « Yes vous aime » tout en poursuivant leurs carrières de comédiens au théâtre et au cinéma. Kevin Garnichat est actuellement à l’affiche de Edmond au Théâtre du Palais Royal, Vincent Debost met en scène et joue au théâtre, Zoë Schellenberg parcourt la France avec « Tristan », un spectacle d’Éric Vigner.

Et enfin, après cette fin ouverte, une suite est-elle envisageable ?

Tout à fait envisageable et nous sommes sur le pont pour la suite… Les rapports amoureux à l’ère numérique sont un sujet aussi inépuisable que les possibilités qu’offrent les réseaux sociaux, bénéfiques ou nuisibles.

Comme quoi, les français aussi savent réaliser de bonnes choses !

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