Entretien exclusif avec Jimmy Jean-Louis

Actuellement en tournage pour le nouveau thriller de Harlan Coben, c’est sous le soleil parisien que l’acteur Jimmy Jean-Louis a accepté de nous accorder quelques minutes de son temps pour une entrevue très sympathique et ce, exclusivement pour Just About TV.

Peux-tu nous parler de Juste un regard que tu tournes actuellement ? Notamment au sujet de ton rôle, car je n’ai rien trouvé à ce sujet !
Tout ce que je peux dire c’est qu’il s’appelle Eric Toussaint, c’est un rôle très important et plutôt déstabilisateur. Mon personnage est assez mystérieux et on le retrouvera dans tous les épisodes de la mini-série.

A tes débuts, tu as enchaîné les petits rôles (La Mémoire dans la Peau, The Shield…) et tu as travaillé un peu partout (Italie, Angleterre, France …). Puis il y a eu le phénomène Heroes. Penses-tu que c’est à cette série que tu dois ta notoriété mondiale ?
Disons qu’avant Heroes, j’avais déjà fait pas mal de choses, que ce soit des films ou de la télévision. Tout ça pour dire qu’il y avait déjà une vie d’acteur. Après, c’est certain que lorsqu’on se retrouve dans une série supposée être la plus regardée au monde (la première année, Heroes était un véritable phénomène de société, ndlr), automatiquement, le monde entier avait les yeux braqués sur nous. Donc oui, c’est sûr que ça a aidé mais ceci dit, dans la vie, on ne sait jamais comment on avance ou qu’est ce qui déclenche quoi. On peut avoir du succès à la télévision mais ça ne veut pas dire que ça se définira en succès au cinéma. Ça restera une belle expérience, une expérience qui m’a bien fait connaître certes, mais d’un autre côté, je pense qu’il y a beaucoup de rôles que j’ai eu par la suite, indépendamment du fait que j’avais joué dans Heroes et d’autres rôles que j’ai eu justement parce que j’ai fait cette série. Par exemple certains pays m’ont contacté -comme l’Indonésie- uniquement parce que j’avais fait Heroes. Je suis allé un peu partout dans le monde et pour ce genre de rôles, c’est vrai que oui, Heroes a beaucoup aidé !

Concernant Heroes Reborn, as-tu réfléchi et demandé à lire le script ou as-tu accepté de suite de reprendre le rôle du Haïtien ?
Déjà, il faut savoir que là-bas (aux Etats-Unis, ndlr), ça n’existe pas de lire les scripts avant, ce n’est pas la même chose qu’ici. En général, les séries américaines sont très prisées, et ce, par beaucoup de monde, donc très souvent quand on propose, c’est très rare que les acteurs disent non, à moins que ce soit quelque chose de vraiment pas super ! Je savais que je voulais reprendre le rôle et faire une suite parce qu’on s’était arrêté un peu brusquement et que ce n’était pas une vraie fin. Ça nous a donc permis de boucler la boucle et en plus, je savais que je reverrais de très bons potes, tels que Jack (Jack Coleman, l’interprète de Noah Bennet, ndlr), Adrian (Adrian Pasdar, l’interprète de Nathan Petrelli, ndlr)Greg (Greg Grunberg, l’interprète de Matt Parkman, ndlr) ou encore Masi (Masi Oka, l’interprete de Hiro Nakamura, ndlr). Je savais que tous ces gens allaient reprendre (sauf Adrian Pasdar, ndlr), même pour très peu d’épisodes, donc voilà, j’ai dit oui tout de suite.

Mais tu n’as pas été déçu que la série s’arrête sur un cliffhanger ?
Non, pas du tout. J’étais très content qu’on puisse faire une dernière saison.

Tu as dit tout à l’heure que travailler à la télévision et au cinéma étaient deux choses différentes. Steven Spielberg et George Lucas ont déclaré en 2013 que la télévision serait l’avenir du cinéma. Force est de constater qu’à l’heure actuelle, beaucoup de stars du cinéma se tournent vers le petit écran (Glenn Close, Kevin Spacey, Nicole Kidman …). Personnellement, préfères-tu tourner dans dans des films ou dans des séries, vu que tu en fais quand même beaucoup ?
Non je pense que j’ai fait plus de films que de séries . Il s’avère que les séries sont plus visibles mais c’est vrai que ça fait maintenant une dizaine d’années que les acteurs de cinéma se tournent vers la télévision et c’est vrai aussi que de nos jours, la télévision est une force de frappe plus importante – et même le salaire est plus important. Et encore, on parle de télévision, on ne parle même pas de ce qui est du web, d’internet, ou de la VOD… Tout ça fait partie de ce nouveau monde de distribution qui n’existait pas avant donc oui, ce nouveau monde de distribution prend le dessus complètement. Maintenant on peut regarder sa série sur son téléphone et c’est vraiment ça le problème du cinéma. Maintenant il faut juste arriver à créer de bons projets mais après je pense que les gens ont compris que tous les projets n’appartiennent pas forcément à un écran de cinéma. Au contraire, on accepte de plus en plus le fait qu’on peut faire une énorme série uniquement pour le net par exemple et même pas pour la télévision. Je pense notamment à Netflix qui a pris beaucoup d’avance et qui est une plateforme très intelligente. On fait quand même des choses comme House of Cards pour le web, on se dit que quand même, wow ! Et cette année, beaucoup de projets qui sont hallucinants se préparent encore pour le web et je ne parle pas uniquement de Netflix mais aussi des plateformes comme Amazon ou Hulu également.

Tu es ambassadeur pour Haiti, et tu as même fondé le Hollywood Unites For Haiti. Cette cause te tient visiblement beaucoup à cœur. Que peux-tu nous en dire?
C’est quelque chose que j’ai fondé en 2008 parce que premièrement, je trouve que les enfants étaient très mal encadrés et j’étais dans une position dans laquelle je pouvais peut-être aider, m’appuyer sur quelques acteurs de là-bas, faire un peu de bruit pour récolter un peu de fonds (même des habits, des jeux ou autres) donc pour moi c’était complètement normal de le faire ! A partir de là, on a travaillé sur pas mal de projets avec la fondation, y compris une école qu’on a construite en 2011 et on a pu tenir jusqu’à cette année, mais cette année on connait quelques petits problèmes … Je ne sais pas si on va pouvoir continuer et il va peut-être falloir qu’on s’arrête parce qu’on n’arrive plus à trouver les mêmes sommes d’argent qu’avant. Après voilà, ça fait depuis 2008 que je tiens cette fondation et ce n’est pas toujours facile, c’est dur, mais ça me tient à cœur parce que je veux continuer à mettre la lumière sur Haïti et surtout aider à l’éducation des enfants, parce que sans éducation, ils ont du mal à s’en sortir.

Et tu ne peux pas lancer un crowfunding?
Le crowfunding, ce n’est pas si facile que ça, ça ne marche pas à tous les coups pour tout …

Tu as tourné dans une série de documentaires : Jimmy Goes to Nollywood et Jimmy Goes To Tropico(produits par Theorem Films, ndlr). Peux-tu nous en parler davantage ?
Déjà, c’était une belle aventure de pouvoir ouvrir la fenêtre sur Nollywood (à l’instar de Hollywood pour les USA ou de Bollywood pour l’Inde, Nollywood est un terme qui désigne l’industrie du cinéma nigérien, ndlr). L’idée, c’est de faire plusieurs documentaires comme ça partout dans le monde, surtout dans des endroits où on ne s’y attend pas ! En l’occurrence, pour le premier documentaire, c’était sur Nollywood donc en Afrique, au Nigeria. Là on va continuer sur Jimmy Goes to Tropico qui regroupe le Mexique, Saint-Domingue -en bref, l’Amérique Centrale, et les Caraïbes. Puis il y a encore d’autres idées pour le futur. Je pense que l’Inde à un certain moment y passera, bien qu’on connaisse déjà, mais plutôt les dessous de l’Inde, de Bollywood, puis par la suite peut-être Hong Kong et pourquoi pas Hollywood même ! Donc il y a pas mal d’autres projets qui sont en cours mais déjà le deuxième sera Jimmy Goes to Tropico qui arrive bientôt.

(Jimmy Goes to Nollywood est disponible sur Netflix US et UK. Ci-dessous, le trailer du documentaire, ndlr)

Question banale mais qui intéresse toujours : quel est le rôle dont tu es le plus fier et qui t’a le plus marqué?
Le plus fier, malgré moi, c’est bien sûr celui de Toussaint Louverture (dans le téléfilm éponyme Toussaint Louverture, ndlr) pour tout ce qu’il symbolise, mais d’un autre coté, j’ai toujours eu la chance de jouer de super personnages. Il y en a un surtout qui s’appelle Joseph Gaetjens que j’ai incarné dans le film The Game Of Their Lives (Le Match De Leur Vie en français, ndlr) avec Gerard Butler et Wes Bentley et c’était un rôle très sympa à jouer dont je suis très fier. Mais même le Haïtien dans Heroes a permis de faire bouger pas mal de choses dans le pays (Haïti, ndlr) donc ce genre de rôle, j’aime bien car j’aime les rôles qui sont porteur d’un vrai message.

A propos du Haïtien, savais-tu qu’il savait parler ? Car tout le monde le pensait muet !
Bien sûr que je le savais ! On me l’avait dit dès le départ mais on m’avait prévenu qu’il ne parlerait qu’après six épisodes. C’était donc effectivement convenu qu’au début le personnage était silencieux mais après petit à petit il dévoilait sa force. J’adore ce genre de rôle !

Excepté Juste un regard, quels sont tes projets?
Je vais aller à Toronto (pour le Toronto International Film Festival, ndlr) présenter le film The Empty Box (La Caja Vacía en espagnol) qui a été tourné au Mexique et dont je suis très fier puisqu’on va faire l’ouverture et l’avant-première du Festival (le vendredi 9 septembre 2016, ndlr). Le film sera aussi distribué en France par Pyramide. Voilà en ce qui concerne les films. Après, j’ai tourné dans Joy avec Jennifer Lawrence et Robert de Niro que le public français peut retrouver (sortie le 30 décembre 2015 chez nous, ndlr) et j’ai tourné dans un autre film que j’ai produit mais qui n’a pas encore de distribution ici et qui s’appelle Everything But a Man. C’est un film américain mais je pense qu’il devrait arriver prochainement sur les écrans français.

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