Channel Zero : entretien avec Nick Antosca, créateur de la série

A l’occasion de la diffusion de Candle Cove, la première saison de Channel Zeroce soir à 22h30 sur Syfy France, nous avons eu l’opportunité d’interviewer Nick Antosca, le créateur de cette série anthologique horrifique. Entretien avec un homme passionné par son travail. 

 

Le pilote de Channel Zero est diffusé ce soir en France. Comment décririez-vous le show pour ceux qui ne savent pas à quoi s’attendre ?

Channel Zero est une série horrifique basée sur des creepypastas différentes à chaque saison (les creepypastas sont des légendes urbaines modernes que l’on trouve sur Internet). Le show explore des concepts tels que le chagrin, le deuil et l’addiction dans une atmosphère d’effroi et de réelle étrangeté, plus que dans le jump scare (procédé classique de film d’horreur qui sert à faire sursauter le spectateur, ndlr) ou dans la théâtralité.

 

Channel Zero est une série anthologique. Pourquoi ce choix ? Qu’est-ce qui vous a le plus attiré dans ce type de production, de plus en plus courant de nos jours ?

Le principe d’anthologie permet à chaque saison de se concentrer sur une histoire différente et une variété différente du genre horrifique. Quand des fils conducteurs similaires peuvent et sont développés sur plusieurs saisons, moi je veux que les spectateurs expérimentent toute l’horreur qu’il peut y avoir dans la série – du sérieux, à l’absurde ou à l’effrayant – mais toujours en ayant le sens aigu de la terreur.

 

Channel Zero est inspirée de creepyspastas. Qu’est-ce qui vous en fait choisir une plutôt qu’une autre ? 

Je cherche des histoires à forte essence horrifique – séries TV avec des esprits, maisons hantées – qui ont beaucoup de matière sur laquelle s’étendre. J’aime à penser de chaque saison de Channel Zero qu’elles sont le cauchemar que vous avez après avoir lu la creepypasta originale où la mise en scène, les personnages et les thèmes sont plus explorés en profondeur.

 

Avez-vous des idées pour la ou les future(s) saison(s) ? Et pour le final de la série ?

Mr. Widemouth, This Man, The Russian Sleep Experiment, et d’autres creepypastas m’ont intriguées. Quant à la fin de la série, j’aimerais voir Channel Zero durer le plus longtemps possible mais terminer sur une note vraiment forte.

 

Vous avez travaillé comme scénariste sur Teen Wolf, une série qui vise un public adolescent. Est-ce que cette expérience vous a aidée ou vous êtes-vous senti frustré par ce genre de série qui n’a pas les mêmes codes que Channel Zero et qui n’est pas destinée au même public ?

Teen Wolf a été une fantastique expérience qui m’a beaucoup appris. C’était le premier show pour lequel j’écrivais – j’étais romancier avant – et je tiens toutes les ficelles du métier de scénariste de là. Bien que le public ne soit pas le même, nous avions des fans géniaux et passionnés et cela vaut tout l’or du monde. Cela m’a définitivement aidé à me pousser à écrire sur Hannibal puis de créer Channel Zero.

 

Votre filmographie est principalement basée sur des séries sombres, surnaturelles ou horrifiques. Qu’est ce qui vous plaît le plus dans ce genre de shows ? L’horreur est-il un genre que vous avez toujours apprécié et voulu explorer ?

L’horreur est la manière dont nous traitons nos peurs les plus profondes, nos angoisses. Elles peuvent se manifester à travers des monstres, des tueurs, etc. et nous pouvons voir comment elles viennent à bout de nous ou comment nous venons à bout d’elles. C’est cette capacité à créer le bizarre et l’étrange, mêlée au fait qu’on traite ces peurs à travers l’art qui m’ont attirés. J’ai un parfait souvenir de moi à l’âge de 8 ou 9 ans en train de regarder La Nuit des Morts-Vivants – c’est le film qui m’a donné envie de faire des films – tout en jouant aux LEGO® dans mon jardin. Ç’a toujours été le genre sur lequel je voulais travailler.

 

Quelles sont vos inspirations horrifiques cinématographiques et littéraires ?

Kubrick, Carpenter, Argento, King, Haneke, Shirley Jackson, Thomas Ligotti, David Lynch, et bien d’autres.

 

Regardez-vous d’autres séries horrifiques actuelles ou avez-vous plutôt tendance à ne pas les regarder afin de créer quelque chose de plus personnel ?

J’ai tendance à regarder plus de films d’horreur que de séries et j’essaie de rester à la page mais j’apprécie Black Mirror et Legion qui emploient des éléments horrifiques et qui font du bon boulot avec. Je ne pense pas que consommer d’autres œuvres horrifiques rendent mon travail moins personnel, au contraire, ça l’enrichit.

 

Vous avez écrit 5 livres. En quoi écrire pour la télévision est-il différent d’écrire un livre ?

Ecrire des romans est une expérience riche et gratifiante et vous permet de plonger profondément et personnellement dans les pensées et motivations des personnages. Il y a également plus de place pour la description et le langage figuré. Ecrire pour la télévision, c’est simplement ce que vous pouvez voir et entendre, donc vous devez trouver une manière de montrer ces pensées profondes différemment. De plus, écrire pour la télévision est une expérience collaborative – vous savez que votre travail sera interprété par le réalisateur, le chef décorateur, le directeur de la photographie… Les deux types d’écriture sont enrichissantes chacune à leur manière et me permettent de jouer avec des thèmes et des idées que je souhaite explorer de différentes façons.

 

En 2009, vous avez gagné un Shirley Jackson Award pour votre roman Midnight Picnic. Cette année, Channel Zero a été nommée pour les Saturn Awards et les Fangoria Chainsaw Awards. Quelle serait l’ultime récompense dont vous pourriez rêver ?

Des récompenses pour les gens qui ont travaillé sur le show. Nos scénaristes, réalisateurs et toute l’équipe font un travail vraiment merveilleux.

 

Channel Zero : Candle Cove sera diffusée chaque mardi à 22h30 sur 3 semaines, à raison de 2 épisodes par soirée. Vous pouvez d’ores et déjà retrouver l’avis de la rédac’ sur le pilote.

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