La première saison de You (Parfaite) a été diffusée sur la chaîne Lifetime aux Etats-Unis et s’est terminée le 11 novembre. Tirée d’un livre du même nom écrit par Caroline Kepnes, elle contient dix épisodes avec, pour rôle principal Penn Badgley (Joe) et Elizabeth Lail (Beck). You est un thriller qui raconte l’histoire de Joe, follement amoureux de Beck et prêt à tout pour être avec elle, même à éliminer les personnes qui sont sur leur chemin.. Renouvelée pour une deuxième saison deux avant même la fin de la première, qu’a pensé la rédac’ de la saison 1 de You (Parfaite) qui sera disponible le 26 décembre sur Netflix ?
** Attention, cet article contient des spoilers ! **
- Un personnage principal envoutant
La première chose à retenir concernant You, c’est le personnage principal interprété à la perfection par Penn Badgley qui nous dévoile un jeu d’acteur remarquable. Au delà de ce jeu d’acteur qui fait de Joe un personnage crédible, on se retrouve dès le premier épisode fasciné par ce dernier. Personnage principal de la série, presque tous les épisodes sont narrés par Joe, à l’exception d’un épisode où la narration est partagée avec Beck, ce qui marchait d’ailleurs peut-être moins bien. Nous sommes dans sa tête, nous connaissons ses pensées et très rapidement, nous nous attachons au personnage. Un comble, quand on voit dès le premier épisode qu’il est un stalker obsessionnel et dangereux. Malgré cela, durant toute la saison et même si nous savons qu’il a tué des gens qu’il peut aller (trop) loin pour Beck, nous avons envie qu’il réussisse. Nous avons envie qu’il ait sa fin heureuse avec Beck, nous n’avons pas envie qu’il lui arrive des malheurs ou qu’il ait des problèmes. Nous nous sentons même désolé pour lui quand nous apprenons son passé avec Candace (Ambyr Childers) ou encore quand Beck le trompe et qu’elle le quitte. Nous nous sentons désolé pour un personnage aux antipodes du héros habituel des séries télé. C’est là toute la puissance de cette première saison, qui arrive à nous faire aimer un personnage qui, dans n’importe quelle autre série, dans n’importe quelle autre histoire passerait pour un « malade » ou pour « le méchant ».
Jusqu’à la fin, nous sommes de son côté et nous n’avons pas envie que Beck découvre la vérité lorsqu’elle se retrouve, dans l’épisode 9, dans la salle de bains à fouiller le faux plafond. Jusqu’à la fin, nous espérons, comme Joe, que Beck comprendra que tout ce qu’il a fait, il l’a fait par amour. Jusqu’à la fin, Joe réussi à nous manipuler nous, spectateurs comme il a manipulé Beck pendant toute la saison. Chapeau ! Si Joe est un manipulateur, c’est également un personnage complexe et très intéressant au niveau psychologique. Alors qu’il semble trouver « normal » de tuer des gens qui pourraient l’empêcher d’être avec la femme qu’il aime, il est très protecteur avec son voisin, Paco (Luca Padovan) qu’il aide et qu’il protège sans poser de questions. De quoi nous manipuler pour nous faire l’aimer encore plus..
- Un thriller palpitant
Non, You (Parfaite) n’est pas un petit drama à l’eau de rose ! C’est avant tout un thriller, et si ça n’est peut-être pas un thriller comme vous pourriez l’imaginer, c’est certainement lié avec le premier point énoncé dans cet article. Nous sommes tellement investi dans ce que Joe fait, que certaines scènes peuvent nous mettre sous pression. Nous pensons surtout à toute la situation avec Peach (Shay Mitchell). Assez vite dans la saison, Peach se méfie de Joe et ce dernier comprend qu’il va devoir l’éliminer, car celle-ci prend beaucoup trop de place dans la vie de Beck et a une « mauvaise influence » sur elle. Les deux vont alors jouer à un jeu de chat et de la souris : Joe lui vole son ordinateur, elle l’accuse de l’avoir volé, il l’agresse à Central Park pour finalement, la tuer dans sa maison de vacances. Et encore une fois, en tant que spectateur, nous ne savons pas de quel côté nous devons être : Peach avait réellement une relation toxique avec Beck et… on peut facilement se dire que Joe a eu raison de la rayer de sa vie !
Les deux derniers épisodes étaient eux aussi, lourds en tension. Beck fouille dans le passé de Joe pour essayer de comprendre ce qui s’est passé entre lui et Candace, son ex petite amie mystérieusement disparue dans la nature après leur rupture. Quand on pense que leur relation va mieux et que Beck arrête de se méfier de Joe, elle trouve dans le faux plafond de sa salle de bain tout ce qu’elle n’aurait pas du découvrir : que Joe est un meurtrier et surtout, un stalkeur puisqu’il a son ancien téléphone et des vêtements à elle. Dans le dernier épisode, c’est Beck qui arrive à manipuler le spectateur et Joe; quand elle écrit sur sa machine à écrire, on pense qu’elle va lui pardonner. Mais quand elle le poignarde après l’avoir berné, on comprend, tout comme Joe, que nous nous sommes faits avoir. Le fait que Beck meurt à la fin est très surprenant et la fin de la saison est parfaite, car elle montre que Joe n’est pas psychologiquement stable : il voit une femme entrer dans sa boutique, et c’est comme si la boucle était bouclée, comme si la série recommençait car c’est exactement comme ça que celle-ci a commencé avec Beck… mais surprise, il s’agit de Candace qui est de retour. Pour la saison 2, on imagine ?
- Une critique de notre société
Il serait difficile de parler de You sans mentionner la critique qui ressort de cette série. En effet, on peut clairement la distinguer, surtout dans les premiers épisodes de la série, même si c’est un message qui ressort durant toute la saison. Tout d’abord, la facilité déconcertante dont Joe fait preuve pour retrouver Beck et pour la suivre. Grâce à internet et aux réseaux sociaux, il arrive à trouver son adresse et à la cerner. Bien entendu, tout le monde a une utilisation différente des réseaux sociaux, mais le problème majeur de ceux-ci est le respect de la vie privée. Beck poste toute sa vie sur internet et c’est comme ça qu’elle a invité Joe à s’y introduire. La série nous fait donc réfléchir à cette question, et on se dit qu’on devrait peut-être plus faire attention à ce qu’on dit sur les réseaux car quand on partage sa vie sur internet, on ne sait pas avec qui on la partage et cela peut tomber entre de mauvaises mains. Il y a aussi la question de la superficialité des réseaux sociaux et d’internet; Joe, qui est un « outsider » en la matière, montre souvent du doigt à quel point Beck et ses amies jouent un rôle sur internet, à quel point elles ne sont pas elles-mêmes. On voit d’ailleurs quand il poste des photos pour Beck, ou même pour Benji au début de la série, les termes qu’il utilise et qui paraissent faux et superficiels. C’est pour cela qu’il pousse Beck à se déconnecter pour écrire, car il pense que tout ça n’est qu’une distraction et une perte de temps.
You tient toutes ses promesses : avec un bon casting et une histoire palpitante, la série réussie à nous donner envie à chaque fin d’épisode de voir la suite. Elle a su développer ses personnages et nous mettre du côté du « bad guy » de l’histoire : Joe. Entre drama, romance et thriller, 10 épisodes ont même semblé assez peu et nous n’aurions pas dit non à quelques épisodes de plus. Notre note : 4,5/5.
1 commentaire
La Kritikeuze
le 18 novembre 2018 à 0h22
Voir son siteEntièrement d’accord !