Warrior Nun : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

Warrior Nun fait partie de ces séries du catalogue Netflix qui ne font pas particulièrement l’objet d’une campagne promotionnelle mais qui fédèrent tout de même les téléspectateurs autour d’elles. Créée par Simon Barry (Van Helsing) et composée de 10 épisodes de 40 minutes, elle a été mise en ligne le 2 juillet dernier. Nous avons vu la première saison et voici notre avis.

***Attention, cet article contient des spoilers***

  • Une adaptation libre
New Netflix series 'Warrior Nun' based on comic book series ...

Vous ne le saviez peut-être pas mais le show est une adaptation télévisée des comics canadiens Warrior Nun Areala de Ben Dunn, qui est artistiquement impliqué dans l’écriture de la série. Contrairement à ce que leur nom indique, les comics ne sont pas centrés sur Areala mais sur la Sœur Shannon Masters. Si l’évocation de ces deux prénoms ne vous est pas inconnu, c’est bien normal : Areala (Guiomar Alonso) est la première nonne guerrière dont l’histoire est évoquée en flashbacks dans les épisodes 3 et 10 de la saison 1, et Shannon (Melina Matthews) n’est autre que la nonne guerrière qui décède dans le pilote à qui Ava (Alba Baptista) va succéder. D’autres personnages des comics sont repris dans l’adaptation TV telles que Shotgun Mary (Toya Turner) et Lilith (Lorena Andrea) mais la comparaison s’arrête ici. Warrior Nun se distingue totalement de son double de papier en créant son propre univers basé sur la jeune Ava complètement ancré dans le XXIème siècle, comme nous allons le voir au paragraphe suivant…

  • Une série féministe ancrée dans son époque

En effet, alors que les comics mettent en scène –cherchez l’erreur– des nonnes sexy (cf. image du premier paragraphe), point de misogynie mal placée ici, et c’est même tout l’inverse : Warrior Nun est une série résolument féministe. Logique pour une série placée sous le signe de la sororité ! De plus, les réels méchants de l’histoire ne sont autres que des hommes, qu’affronteront toutes ensemble les sœurs de l’Ordre de l’Épée Cruciforme. Au fur et à mesure que les épisodes défilent, le message sur l’importance de la solidarité féminine nous apparaît de plus en plus clair. Le sentiment d’avoir besoin d’être « sauvée » par des hommes est une illusion, comme l’apprendra Ava, puisqu’elle choisira de suivre Shotgun Mary et non de retourner auprès de JC (Emilio Sakraya) en milieu de saison. A noter que même dans son cœur, c’est une femme qui semble prendre de l’importance, en la personne de Sœur Beatrice (Kristina Tonteri-Young). Le sujet de l’homophobie est par ailleurs abordé via le récit du calvaire vécu par l’une des nonnes lors de la Seconde Guerre Mondiale non pas parce qu’elle était juive, mais lesbienne. En bref, Warrior Nun se veut résolument féministe et ancrée dans son temps.

  • Une héroïne en quête d’identité
Warrior Nun: What The Episode Title Bible References Mean

Dès le départ, nous comprenons qu’Ava n’a pas eu un parcours facile : orpheline, tétraplégique et assassinée par sa tutrice… Normal donc qu’elle soit complètement désorientée lorsqu’elle reprend vie ! Elle s’avère à la fois touchante et attachante dans sa manière de découvrir le monde qui l’entoure et l’actrice n’y est pas étrangère car elle dégage un charisme ingénu qui n’est pas sans nous rappeler celui d’Ellen Page (pour l’anecdote, Ava peut traverser les murs tout comme Kitty Pride, une X-Men interprétée par Ellen Page !). La narration interne propre au personnage d’Ava nous permet de nous immiscer dans les pensées de la jeune femme, ce qui nous vaut quelques moments plutôt cocasses. De statut de victime au début de saison, Ava s’affirme au fil des épisodes jusqu’à assumer son rôle de « Warrior Nun » même si elle reste parfois hésitante dans ses actes et dans ses émotions. Son développement psychologique tient complètement la route puisqu’il lui faut du temps pour encaisser la vérité sur sa nouvelle nature et les changements que cela implique pour elle. S’il fallait rattacher Ava à d’autres héroïnes de série, elle serait à mi-chemin entre Buffy (elle est la seule élue de sa génération et va devoir porter de lourdes responsabilités) et Claire de Heroes (elle se blesse et meurt autant de fois qu’elle !). En bref, Ava a besoin de trouver sa place dans le monde et sa quête d’identité la mènera à accepter sa destinée.

  • Un show soigné

Warrior Nun n’a pas à rougir : le show est esthétiquement soigné. La cinématographie est stylisée et nous offre de très beaux plans, comme par exemple lorsqu’Ava et Shotgun Mary arrivent face au village perché de Ronda en Espagne (cf. image ci-dessus). De plus, les effets spéciaux sont crédibles et surtout, les chorégraphies de combats sont travaillées. Mention spéciale aux scènes de bagarres de Sœur Beatrice qui ne nous laissent pas indifférents par sa coolitude -ni Ava par ailleurs puisqu’elle la surnommera « Badass Beatrice« . Sur le fond, la série joue sur plusieurs tableaux : l’action, l’humour et le dramatique. Une alliance qui fonctionne et qui permet de ne pas faire de Warrior Nun un show uniquement fantastique puisque l’aspect humain a tout autant son importance. Seul regret : la coupe brutale du dernier épisode qui ne conclut en rien les aventures de nos nonnes guerrières…

En conclusion, Warrior Nun est une série divertissante et sympathique sans prétention aucune. La qualité de la saison est parfois inégale, et nous ne savons jamais où vont nous mener les épisodes… En effet, les décors se multiplient (l’orphelinat, l’église de l’Ordre de l’Épée Cruciforme, le laboratoire de Jillian, le paquebot, le village perché dans la montagne, le Vatican…) et certains personnages vont et viennent -voire même disparaissent sans plus d’explication ! Cependant, le tout reste cohérent et la saison est bien ficelée. Note : 3,5/5.

Crédits images : Netflix.

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