The Haunting of Hill House : l’avis de la rédac’ sur la saison 1

The Haunting of Hill House est une série Netflix de dix épisodes sortie le 12 octobre sur la plateforme de streaming. Tirée d’un livre du même nom de Shirley Jackson et réalisée par Mike Flanagan, connu pour son travail dans le cinéma d’horreur avec Ouija : les origines ou encore Jessie, cette série a beaucoup fait parler d’elle depuis sa diffusion. Celle-ci raconte l’histoire de la famille Crain qui a passé un été entier à Hill House puisque les parents, Hugh (Timothy Hutton) et Olivia (Carla Gugino) ont acheté la maison dans le but de la rénover et de la vendre à prix fort. Qu’a donc pensé la rédac’ de cette première saison de The Haunting of Hill House ?

** Attention, cet article contient des spoilers ! **

  • Une famille complexe et réaliste

The Haunting of Hill House : l'avis de la rédac' sur la saison 1

Ce qui marque dès le premier épisode de The Haunting of Hill House, est le lien entre les membres de cette famille et la capacité de la série à nous montrer l’évolution de ces liens avec le parallèle du passé et du présent. Si on pourrait penser que ce qu’ils ont traversé dans cette maison les aurait rapproché dans le présent, c’est tout le contraire. C’est une famille désunie que l’on découvre dans le présent, des frères et soeurs qui, pour la plupart, se parlent à peine. Shirley (Elizabeth Reaser) et Theo (Kate Siegel) vivent dans la même propriété, elles se fréquentent donc de manière régulière; Shirley aide même sa soeur puisqu’elle la loge et la nourrit sans rien lui demander en retour. Luke (Oliver Jackson-Cohen) et Nell (Victoria Pedretti) restent proches, mais comme ils le disent tout au long de la série, c’est « un truc de jumeaux ».  Nous avons alors Steve (Michiel Huisman) qui reste seul de son côté et leur père, Hugh, qui ne semble plus avoir aucun lien avec ses enfants. Le fait de voir une famille si désunie rend le tout réaliste : tout n’est pas toujours tout beau et tout rose au sein d’une famille et The Hauting of Hill House est le parfait exemple d’une série avec des personnages travaillés et cohérents. Des questions sur certains personnages restent d’ailleurs sans réponse pendant une bonne partie de la saison : que s’est-il passé le soir où Hugh a emmené ses enfants hors de la maison ? Qu’est arrivé à Olivia ? On comprend à la fin de la série que le vrai héros de l’histoire, c’est Hugh, le père qui a voulu protéger ses enfants d’une terrible vérité.

On peut observer deux parties bien distinctes de la saison : une première partie de l’épisode 1 à 5 présentant les enfants (un épisode par enfant) et une deuxième partie après la mort de Nell. Si la mort de leur mère dans le passé les a divisé, dans le présent, c’est la mort de Nell qui les a réuni à nouveau. Avant l’épisode 6, nous n’avions encore jamais vu la famille au complet que ça soit dans le passé ou même dans le présent et la première fois que cela arrive dans les deux timeline, c’est Nell qui est à l’origine de ce rassemblement. Ils se réunissent dans le présent pour l’enterrement de Nell et dans le passé, ils s’allient lors de l’orage pour retrouver Nell qui a mystérieusement disparue.

La maison est comme une bombe qui s’est immiscée au sein de leur famille. La bombe a explosé et ce que l’on voit des personnages dans le présent est ce qu’il reste d’eux : plus ils étaient proches de la maison, plus la maison les a détruit.

  • La maison : un personnage à part entière

The Haunting of Hill House : l'avis de la rédac' sur la saison 1

La maison joue un rôle important dans The Haunting of Hill House, au point que nous pouvons facilement la qualifier de personnage à part entière. Esthétiquement, Hill House est semblable à tout ce qu’on peut attendre d’une maison typique hantée : si elle semble « normale » vu de l’extérieur dans le passé, c’est comme si elle dévoilait son vrai visage dans le présent (comme dans la photo ci-dessus) : cette maison en ruine, cette brume qui l’entoure et la lumière de la lune; tous ces éléments sont caractéristiques de la représentation d’une maison hantée dans le style de l’horreur. Elle est, durant toute la saison, au coeur de la plupart des mystères. Tout d’abord, il y a le fait qu’elle semble constamment en mouvement. En effet, dans l’épisode 7, on remarque qu’Olivia, chargée de faire les plans de la maison, n’arrive pas à faire une version définitive de ceux-ci. On peut d’ailleurs faire un parallèle avec l’image du générique dans laquelle la maison est représentée par un labyrinthe, ce qui prendra encore plus de sens dans le dernier épisode, quand on comprend ce que cache la Red Room.

Car cette pièce, que nous pensions fermée pendant toute la saison était en fait le coeur de la maison. Nous apprenons à la fin que tous les personnages ont été dans cette pièce sans s’en rendre compte, mais que celle-ci apparaissait de manière différente à chacun. On remarquera d’ailleurs que le point commun entre toutes ces pièces est cette longue fenêtre rectangulaire qui donne sur un arbre et qui montre bien qu’elle était la même pour tous. Pour Olivia, c’était sa pièce de lecture, pour Steve, c’était là où il jouait aux jeux vidéos, pour Shirley, il s’agissait d’un salon familial, pour Theo, la salle de danse, pour Luke sa cabane et pour Nell, sa salle de jeux. La maison arrive à nous manipuler nous, en tant que spectateur de la même manière qu’elle manipule ses habitants. Il serait difficile de ne pas faire un parallèle avec Shining, dont la maison est également un personnage à part entière dans l’histoire. Dans les deux cas, la maison manipule les protagonistes en leur faisant voir et croire des choses. Pour The Hauting of HIll House, c’est principalement Olivia qui sera la première vraie victime de la maison puisqu’elle lui fera croire qu’elle doit tuer ses enfants pour les protéger du monde extérieur.

C’est d’ailleurs sous la forme de l’esprit de Poppy (Catherine Parker), une ancienne résidente de Hill House que la maison berne Olivia pour la pousser à l’horreur dans le dernier épisode. Ce n’est pas la seule manifestation de fantôme dans cette série, car ceux-ci sont multiples et il faudrait plusieurs visionnages pour réussir à tous les voir. En effet, le réalisateur a fait un bon travail concernant les décors puisque nous pouvons apercevoir des fantômes cachés dans l’arrière plan dans tous les épisodes (derrière des escaliers, dans un coin sombre, derrière une porte…). Mais ça n’est pas le seul exploit technique réalisé par Mike Flanagan dans The Hauting of Hill House, comme les jeux de lumières et des ombres ainsi que les plans séquences réalisés dans l’épisode 6.

  • Episode 5 et 6 : le climax de la série

The Haunting of Hill House : l'avis de la rédac' sur la saison 1

Deux épisodes tirent leur épingle du jeu dans The Hauting of Hill House : l’épisode 5, centré sur Nell et l’épisode 6. Parlons d’abord de l’épisode 5 : celui-ci est sans doute l’épisode le plus effrayant de toute la saison. Climax de l’histoire, toute la première partie prend alors un sens : celle-ci étant montrée dans le désordre, on a le sentiment de tout comprendre après l’épisode 5. On comprend les personnages, on les connait mieux mais on sait aussi ce qui s’est passé quand Nell est retournée dans la maison et comment elle est morte. On apprend également après ce cinquième épisode qui est la « femme au cou tordu » : Nell elle même ! Il ne va sans dire que cet épisode nous a donné la chair de poule, à la rédac’, et nous ne sommes pas des poules mouillées ! On peut alors dire que c’est un condensé de toute l’intelligence de la série : non, une série d’horreur n’a pas besoin de jumpscares (des scènes qui nous font sursauter, ndlr) à répétition pour faire peur et cet épisode en est la preuve parfaite. Si nous devions compter le nombre de jumpscares dans The Hauting of Hill House, cela tiendrait à peine sur les doigts d’une seule main.

L’épisode 6, dans la même lignée que son prédécesseur, fait partie de pourquoi la série est si exceptionnelle. Un épisode lourd, dans lequel, comme nous l’expliquions au dessus dans le point sur les personnages, nous voyons enfin la famille réunie au complet dans la présent. Mais ça n’est pas uniquement grâce à la dynamique de groupe que nous offre cet épisode que celui-ci est mémorable. D’une durée d’une heure, cet épisode est tourné entièrement en plan séquence (on ne notera qu’une ou deux coupures). Un plan séquence, c’est quand il n’y a pas de coupure et que la caméra suit les personnages et tourne à 360 degrés afin de ne pas couper. Il faut donc bien comprendre à quel point les acteurs ont du être très bons, puisqu’ils ont du tourner l’épisode d’un coup sans aucune coupure. Quand on observe l’épisode en pensant à ce plan séquence, on se retrouve donc face à quelque chose d’incroyable : car durant cet épisode, le corps de Nell est remplacé par son corps enfant (ce qui inclut que le changement de décor a du être très rapide mais également très silencieux) ou quand tous les enfants de Hugh deviennent d’un coup enfants pour redevenir adultes alors que la caméra tourne autour de lui. En plus de ces prouesses techniques, le plan séquence rend l’épisode pesant et c’est l’ambiance que doit dégager cet épisode puisque toute la famille est réunie autour du cercueil de la plus jeune d’entre eux ! On notera aussi cette beauté à l’écran quand Hugh passe du présent au passé, toujours en plan séquence pour nous faire passer d’une timeline à l’autre sans faire de coupure.

Il y a beaucoup d’autres sujets que nous pourrions aborder mais nous essayons de rester sommaire. The Haunting of HIll House est probablement la meilleure série que nous a proposé Netflix jusqu’aujourd’hui. Comme Stephen King lui même l’a dit sur Twitter, cette série est « proche du génie« . Que vous soyez fan d’horreur ou de drama, The Haunting of Hill House saura vous toucher, vous faire peur mais aussi vous faire pleurer. Sans aucune hésitation, nous lui donnons un 5/5. 

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