The Haunting of Bly Manor : l’avis de la rédac’ sur la mini-série !

Suite à la série d’anthologie Haunting débutée il y a deux ans avec The Haunting of Hill House, The Haunting of Bly Manor a été mise en ligne le 9 octobre dernier sur Netflix. Composée de 9 épisodes de 40 à 50 minutes, cette nouvelle histoire suit les aventures de Dani (Victoria Pedretti), une jeune au-pair venue des Etats-Unis pour s’occuper de Flora (Amelie Bea Smith) et Miles (Benjamin Evan Ainsworth) à Bly, en Angleterre. Elle se rend rapidement compte que certaines choses très étranges s’y passent.. Alors, qu’a pensé la rédac’ de The Haunting of Bly Manor ?

** Attention, cet article contient des spoilers ! **

Nombreuses sont les personnes qui tentent déjà de comparer The Haunting of Hill House et The Haunting of Bly Manor. Tout d’abord, il est important de préciser que cette dernière n’est en rien une suite à Hill House et que nous parlons bien d’une série d’anthologie avec deux histoires complètement différentes qui sont difficiles à comparer – la preuve en est que Bly Manor est présentée comme une série différente sur Netflix et non pas comme la « saison 2 » de Hill House.

  • Une histoire de fantômes déguisée
The Haunting of Bly Manor : l'avis de la rédac' sur la mini-série !

Dans le dernier épisode de Bly Manor, la mariée (Flora plus âgée, interprétée par Christie Burke), fait une remarque très juste et qui résume plus ou moins l’objectif de cette série : il ne s’agit pas d’une histoire de fantômes. Il s’agit d’une histoire d’amour. Cette thématique ressort très clairement le long des 9 épisodes de The Haunting of Bly Manor – l’amour, déclinée sous plusieurs formes qui prend une place primordiale dans cette histoire et le fait que la série ne se soit pas arrêtée lors que Dani arrive à stopper Viola dans le lac et l’invite à entrer dans son corps, prouve bien que l’intention même de Bly Manor est de présenter une histoire d’amour dramatique. Là où toute série d’horreur ou film d’horreur classique se serait arrêté à cette scène pour faire comprendre au spectateur que l’esprit de Viola hantera à jamais Dani, le dernier épisode va au delà de cette idée en présentant la vie de Dani et Jamie (Amelia Eve) après les évènements à Bly. On retrouve donc dans cette mini-série le thème de l’amour amical, avec Dani et Edmund (Roby Attal), son meilleur ami d’enfance qu’elle aimait tellement qu’elle ne voulait pas le blesser en lui révélant son homosexualité avant leur mariage ; Il y a l’amour familial, avec Flora et Miles, leurs parents, leur oncle Henry (Henry Thomas) ; L’amour d’une mère pour sa fille, avec Viola (Kate Siegel) dans l’avant dernier épisode qui lui est consacré ; et bien sûr, l’amour romantique, subtile, entre Hannah (T’Nia Miller) et Owen (Rahul Kohli), passionnel et toxique, entre Rebecca (Tahirah Sharif) et Peter (Oliver Jackson-Cohen) et naissant et sain, entre Dani et Jamie.

Bien entendu, The Haunting of Bly Manor reste indéniablement une série d’horreur et nous y retrouvons tous les codes : cette atmosphère gothique avec la maison qui encore une fois, joue un rôle important dans l’histoire, le suspense de toutes ces scènes qui, de jour ou de nuit, nous font nous attendre au pire. L’utilisation de jump scares n’est pas utilisé dans cette mini-série d’horreur, nous démontrant encore une fois que l’horreur ne réside pas seulement dans le fait de surprendre les gens en les faisant sursauter, mais dans la construction d’un univers angoissant dans lequel vivent des personnages auxquels nous nous sommes attachés.

  • L’horreur humaine
The Haunting of Bly Manor : l'avis de la rédac' sur la mini-série !

Si vous êtes fan d’horreur, vous allez très probablement comprendre rapidement ce que nous voulons dire par là. Il existe plusieurs types d’horreur et bien entendu, tout ne fonctionne pas sur tout le monde. Le but d’un film ou d’une série d’horreur est de faire peur et en tant qu’amateur de ce genre très particulier, il peut parfois être difficile de trouver chaussure à son pied tant peu de choses nous font peur. Quand une série comme The Haunting (avec Hill House et maintenant, Bly Manor), nous est offerte et arrive à nous faire frissonner, il est important de pouvoir se poser et réfléchir à pourquoi. Dans le cas de Bly Manor, la réponse semble évidente : alors que le show est présenté comme un genre de paranormal, celui-ci réside en fait sur une base beaucoup plus complexe et créé presque un tout nouveau genre dans le genre lui même : celui de l’horreur réaliste. Bien sûr, le paranormal tient une place dans ce genre, puisque nous parlons là d’histoire de fantômes. Mais on se rend quand même assez rapidement compte, au fil des épisodes, que les fantômes ne sont pas ceux en qui nous devons nous méfier et qu’ils ne sont pas les méchants de l’histoire. Tout part toujours de l’homme et du vivant, des actions qu’il a pu commettre avant de mourir et qui vont alors créer ce phénomène paranormal qui est censé nous faire frissonner. Mais quand on regarde de plus près, chaque fantôme représente une émotion humaine, une émotion à laquelle nous pouvons nous identifier et qui engendre l’horreur, la rendant alors encore plus effrayante car beaucoup plus proche de notre vie de tous les jours.

Prenons l’exemple de Peter : si ce dernier est présenté comme vicieux et charmeur de son vivant, son fantôme, quant à lui, fait froid dans le dos. Pas à cause de son allure, mais à cause de ses actions et sentiments bien humains ; des actions que toute personne vivante pourrait mener : lorsqu’il ment à Rebecca en lui disant qu’il connait un moyen pour eux d’être ensemble pour toujours, il se permet de prendre la décision pour elle, de lui enlever son libre arbitre en la possédant et en la noyant dans le lac, la bloquant avec lui à Bly pour toujours. Cette relation toxique, est le vrai horreur et l’idée que n’importe qui puisse être enfermé dans ce type de relation est ce qui nous horrifie, nous fait peur. Le traitement de la mort est lui aussi, terrifiant. Ce qui fait probablement le plus peur à l’espèce humaine, c’est bien la mort et cette incertitude face à la fin de notre vie sur Terre. Dans The Haunting of Bly Manor, la mort n’est pas édulcorée et elle est même présentée comme un enfer dans lequel les fantômes coincés dans le manoir sont forcés à revivre encore et encore des moments de leur vie qu’ils n’ont pas forcément envie de revivre ; le pire, c’est qu’ils savent qu’ils revivent un souvenir mais ils sont forcés de le continuer et de jouer un rôle, bloqués dans cette boucle infernale. Tout comme Viola, bloquée dans cette chambre jusqu’à ce que son mari et sa fille ne jettent son coffre dans le lac, forcée à se réveiller, marcher, se rendormir, oublier encore et encore. C’est également dans cette manie à lier l’horreur à la tragédie, que Bly Manor est « parfaitement brillant ».

  • Des acteurs brillants
The Haunting of Bly Manor : l'avis de la rédac' sur la mini-série !

Nous avions été très impressionnés par le jeu de Victoria Pedretti dans Hill House et il est clair que cette dernière n’a pas fini de nous surprendre : son personnage, Dani, est tout de suite très attachant lors des premiers épisodes de Bly Manor ce qui nous pousse à vouloir continuer et à comprendre quel est ce fantôme qui la hante dans les miroirs. Bien entendu, tout le casting de Bly Manor est bon et aucun personnage n’est délaissé, puisque chacun d’entre eux a son importance. Nous voulons mentionner plus particulièrement Henry Thomas, dans le rôle de l’oncle Henry qui a été plus que bon dans son épisode consacré (l’épisode 6) avec cette bataille contre son démon intérieur et sa culpabilité suite à la mort de son frère et de sa belle-soeur dont il était amoureux. T’Nia Miller nous offre également un jeu magistrale dans l’épisode 5 consacré à Hannah. Si son personnage était assez discret jusque là (bien que mystérieux dès le départ), elle réussit à nous faire nous attacher d’un coup à  Mrs. Grose grâce à cet épisode. Difficile de parler des personnages et des jeux d’acteurs sans mentionner le jeu incroyable des deux jeunes acteurs de Bly Manor : Amelie Bea Smith et Benjamin Evan Ainsworth dans le rôle de Flora et Miles. Il est toujours un peu délicat d’avoir de jeunes acteurs dans ce genre de série et il est indéniable que ces deux-là ont fait un travail incroyable. S’ils étaient très convaincants, ils ont réussi à nous attendrir et nous inquiéter aussi. Le jeune Benjamin Evan Ainsworth nous a particulièrement bluffé lorsque Peter possédait le corps de Miles et se comportait comme un adulte avec une justesse qu’il faut pointer du doigt.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur The Haunting of Bly Manor : s’il faut éviter de faire une comparaison avec Hill House, il est clair que celle-ci est de la même qualité que sa soeur avec une histoire intéressante, prenante et touchante mais aussi une photographie magnifique et un scénario incroyable. C’est une histoire de fantômes mais également un drame romantique qui saura vous tenir en haleine et vous faire pleurer lors de son final. Notre note : 4,7/5.

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